L’agriculture intensive gagne du terrain surtout dans un contexte d’insécurité alimentaire. Les autorités encouragent l’usage des produits chimiques pour augmenter la production agricole. Pourtant, ces produits dégradent l’environnement et nuisent à la santé humaine. Les scientifiques proposent une autre forme de production agricole à la fois respectueuse de l’environnement et rentable. C’est une agriculture exempte de tout produit chimique ou synthétique
Pour faire face au problème, les gouvernements favorisent des solutions basées sur l’agriculture industrielle, incluant monocultures et exploitations géantes. Toutefois, l’utilisation des engrais chimiques, des pesticides, des insecticides ou des herbicides dégradent l’environnement et nuisent à la santé de l’homme. Les écologistes considèrent les produits phytosanitaires comme un poison pour la terre, mais aussi pour l’homme. Ils pourraient être cancérigènes, agir sur l’ADN ou encore la fertilité, préviennent-ils.

Par conséquent, les pays africains investissent dans l’agriculture biologique qui a des effets bénéfiques à plusieurs niveaux. Les principes de base de l’agriculture bio sont sujets à beaucoup de contraintes. Il faut disposer d’un sol sur lequel on n’a jamais utilisé des produits chimiques, avoir des semences qui n’ont subi aucun traitement chimique. C’est pourquoi on opte pour l’agriculture de transition pour réduire progressivement l’utilisation des produits chimiques et évoluer vers un environnement sain.
Quid de l’agriculture de transition ?
L’agriculture de transition est celle où on abandonne progressivement l’utilisation des engrais chimiques, des insecticides, des herbicides et les pesticides au profit des éléments naturels (compost, insecticide artisanale organique, etc.), relate Wilson A. Mawugnigan dans son documentaire sur l’introduction de l’agriculture biologique au Togo.
L’amendement du sol est une action incontournable et indispensable pour un meilleur rendement. Le sol fertilisé à base d’engrais organiques donne une production plus durable avec des produits naturels de bonne qualité. Le compost est très efficace, car il couvre tous les besoins de la plante en matière de croissance et développement. Il dispose les éléments nutritifs tels que l’Azote, le Phosphore et le Potassium (N-P-K) qui constituent les besoins fondamentaux de la plante. Le compost améliore donc la structure et l’aération du sol. Il favorise le bon fonctionnement des organismes vivants de la terre tels que les micro-organismes, les vers de terre etc.
Le mode de fabrication du compost
D’après l’Institut des Sciences Agronomiques du Burundi (ISABU), une fumure organique de haute qualité se décompose rapidement et libère les éléments nutritifs au moment où les plantes en ont besoin,
Il existe donc deux techniques de compostage, à savoir : le compostage en tas et le compostage en fossé. Le compost est le produit des débris végétaux issus de l’association d’herbes sèches et fraîches, de troncs de bananiers, de la bouse de vache, des fientes et des cendres de cuisine. La compostière doit être protégée contre les intempéries, les pluies torrentielles et le soleil.
Dans les années 1980, les agriculteurs Burundais maîtrisaient la technique de compostage. Chaque ménage devrait disposer d’une compostière devant l’entrée son enclos (le Rugo traditionnel) pour faciliter la tâche aux moniteurs agricoles. La crise de 1993 a brisé toute la chaîne de production poussant des milliers de Burundais à fuir leur pays et à devenir des déplacés internes. L’encadrement agricole s’est avéré difficile et la structure s’est écroulée. Le moment est propice pour revenir à ces pratiques combien utiles pour le bien-être familial. Le mieux serait de travailler en groupes pour produire à grande échelle comme le faisaient nos ancêtres.
Le paillage, gisement des ressources pour la plante
Le paillage consiste à couvrir le sol avec de la paille. Il peut se faire avant ou après le semis quand les jeunes plants atteignent au moins une hauteur de 15 à 20 cm. Comme l’amendement, le paillage apporte des éléments nutritifs à la plante. Ainsi, les herbes sèches gardées dans le champ sauvegardent l’humidité du sol. Ce qui favorise l’action des microorganismes et des vers de terre. Ces derniers sont de véritables enfouisseurs. Ils y creusent des galeries facilitant ainsi le drainage du sol. Ces invertébrés se nourrissent des débris qui sont rejetés sous forme de déjections. La plante en profite pour sa croissance.
Par contre, l’utilisation des engrais chimiques libèrent des substances qui inhibent l’action des vers de terre, et dans le pire des cas, qui les tuent. Dans ce cas, le processus de régénération naturelle du sol est rompu. Le paillage empêche la dégradation du sol et la croissance les mauvaises herbes. Ce système participe à la régénération du sol lors de sa décomposition.
La pulvérisation satisfait à certaines conditions
Les insectes ravageurs s’invitent souvent dans les exploitations agricoles. C’est pourquoi, les agriculteurs font recours aux produits phytosanitaires pour sauver leurs cultures. Il est à noter que l’utilisation des produits chimiques est bannie dans l’agriculture écologique. La pulvérisation se fait à l’aide des insecticides artisanales organiques. Ces derniers sont fabriqués à base des produits locaux tels que l’ail, l’oignon, le gingembre, le piment rouge, etc. qui sont pilés différemment. On ajoute une quantité proportionnelle d’eau et le mélange trouvé doit fermenter au moins trois jours. Le liquide est filtré puis pulvérisé dans les champs, explique le réalisateur Wilson.
L’action des insecticides naturels diffère de celui des insecticides chimiques. Ils empêchent les insectes d’irriter les plantes sans toutefois les tuer. De surcroît, l’homme ne court aucun danger en consommant des produits bio. L’agriculture de transition est plus économique dans la mesure où le coût des intrants diminue et la main d’œuvre suit la même courbe. Le marché alimentaire bio mondial a été multiplié par six entre 1999 et 2015, selon l’Agence Bio. Dans ce contexte, il est souhaitable d’encourager les paysans à recourir à une agriculture qui est respectueuse de l’environnement. Dans nos éditions ultérieures, nous aborderons en long et en large la comparaison entre l’agriculture biologique et agriculture industrielle.
merci Benjamin,mais je peut dire que l’agriculture biologique chez nous est encore impratiquable du fait que les recherches scientifiques ne sont pas encore bien approfondies et les recommandations issues des resultats de recherche sont moins pratiquees , si no les conditions climatiques ,edaphiques ,et autres peuvent nous permettre de rentabiliser l’agriculture biologique productiviste!les causes en sont multiples.
m6 de ces informations ! mais au Burundi nous sommes beaucoup préoccupés par la quantité supposant qu’en utilisant les engrais chimiques les rendements seront meilleurs. on ne peut pas se décourager ça va venir petit à petit avec la qualité.