Santé

L’alcool tue à petit feu

La consommation abusive des boissons alcoolisées est un danger public. La loi en matière de production, de commercialisation et de consommation d’alcool n’est pas suffisamment appliquée. Mais la consommation responsable est recommandée à tout le monde

La consommation abusive d’alcool nuit à la santé, il est recommandé à en consommer avec modération.

    

L’augmentation vertigineuse de la consommation de l’alcool au Burundi surtout les boissons prohibées accroit les risques d’attraper les maladies chroniques sans oublier plusieurs maladies infectieuses comme le VIH/Sida, la tuberculose et la pneumonie. Cela a été dit par Méthode Hakizimana, représentant légal de Burundi Alcohol Policy Alliance (BAPA) lors d’un atelier de réflexion sur les facteurs qui sont à la base de la non application des mesures prises en matière de production, de commercialisation et de consommation des boissons alcoolisées au Burundi organisé à l’endroit des parlementaires. 

Ledit atelier a été organisé par le collectif des blogueurs Yaga en collaboration avec BAPA à Bujumbura. A part ses méfaits sur la santé, la consommation abusive de l’alcool est l’un des facteurs occasionnant la baisse de l’économie nationale en général et de l’économie familiale en particulier sans oublier la malnutrition.

La culture burundaise et l’alcool sont inséparables

Selon Dr David Nzirubusa, délégué du ministre de la Santé Publique et de la Lutte contre le Sida, les données publiées par l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) en 2018 montrent que l’usage nocif de l’alcool entraine dans le monde entier 3,3 millions de décès chaque année, soit 5,9 % de décès. L’usage nocif de l’alcool est un facteur étiologique dans plus de 200 maladies et traumatismes. Dans la tranche d’âge de 20 à 39 ans, près de 25 % du nombre total des décès sont attribuables à l’alcool. 

Pour Dr Nzirubusa, il existe une relation de causalité entre l’usage nocif de l’alcool et toute une série de troubles mentaux et comportementaux, d’autres maladies non transmissibles ainsi que des traumatismes. Il importe de rappeler que l’alcool a une place importante dans la culture burundaise. La population consomme toujours des boissons alcoolisées. Ce qui préoccupe le plus est que ces boissons qui sont censées être réservées aux adultes sont consommées en grande partie par les mineurs.

Dans une étude réalisée en 2017 par l’association des Scouts et des Guides du Burundi sur la consommation de l’alcool dans la province Kayanza, notamment dans les communes de Gatara, Matongo, Kayanza et dans la province de Cankuzo notamment dans les communes Kigamba, Cankuzo et Mishiha sur des personnes âgées entre 14 ans et 24 ans, sur 360 interviewés, les résultats ont montré que les hommes sont nombreux à en consommer, soit 86,1 % contre 76% pour les femmes. Même les enfants de moins de 14 ans sont nombreux à consommer l’alcool à un taux de 66,7%.  

83, 9% des interviewés ont commencé à consommer l’alcool depuis leur bas âge. 9 personnes sur 10 consomment l’alcool dans la tranche d’âge supérieure à 24 ans. Outre les méfaits de l’alcool sur la santé, les boissons prohibées constituent un problème réel de sécurité et de santé publique. Ce qui est malheureux, c’est que ce sont les boissons prohibées qui sont préférées par une grande partie de la population à faible revenu car, elles sont financièrement accessibles.

A consommer avec modération

Dr Inès Nshimirimana qui a présenté une étude sur les méfaits liés à la consommation abusive de l’alcool affirme que la consommation abusive  de l’alcool est dangereuse pour la santé. Le silence et l’inaction face à ce fléau sont de réels poisons. Vaut mieux lutter contre la consommation abusive de l’alcool. Pour en consommer de manière responsable, un homme devrait prendre trois verres de 25 cl d’alcool par jour. Une femme devrait consommer deux verres d’alcool  par jour. Cela concerne les boissons qui ont au plus cinq degrés d’alcool. Mais, il ne faut pas consommer l’alcool 7j/7, plutôt il est conseillé d’en consommer au plus cinq jours par semaine.

Mais le constat est que la loi en matière de production, de commercialisation et de consommation d’alcool n’est pas suffisamment appliquée au Burundi, car les recettes générées par les boissons alcoolisées sont importantes. Or, il faut que la santé publique prime sur tout. Pour y arriver, les parlementaires ont un rôle important à jouer pour faire appliquer la loi en vigueur dans le but de protéger la population en général et les mineurs en particulier contre les méfaits de l’alcool.

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A propos de l'auteur

Gilbert Nkurunziza.

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