Economie

Le Burundi en mode stagflation

Les Burundais font face à la stagflation, estime Faustin Ndikumana, directeur national de l’Ong PARCEM lors d’une conférence de presse qu’il a animée sur la problématique de chômage et l’inflation

Faustin Ndikumana estime que les Burundais font face à l’inflation et au chômage.

 

Ce mercredi le 15 février 2023, l’organisation dénommée Parole et Action pour le Réveil des Consciences et le Changement des Mentalités (PARCEM) a effectué une série de descentes d’investigation à l’intérieur du pays pour s’enquérir de la situation du chômage et de l’inflation au Burundi. « Nous avons constaté que le Burundi vit  une situation où trois mauvais phénomènes de l’économie coexistent : le chômage, l’inflation des biens et services ainsi que la baisse de l’activité économique. Ce que l’on appelle stagflation », fait savoir Faustin Ndikumana, directeur national de l’Ong PARCEM.

Pour M. Ndikumana, en milieu urbain, il y a un problème d’éducation où le niveau de formation des jeunes lauréats des universités chute progressivement. En conséquence, les jeunes en quête d’emploi  ne sont plus compétitifs sur le marché du travail. En plus de cela, L’Etat ne parvient plus à embaucher en suffisance dans les secteurs clés comme l’enseignement. Il y a un besoin immense d’enseignants alors qu’il y a beaucoup de jeunes chômeurs qualifiés. Malheureusement, même le secteur privé reste très faible avec un taux de salarisation de moins de 10 %. L’industrialisation supposée être pourvoyeuse d’emplois est encore au stade embryonnaire. Les initiatives d’autopromotion se heurtent à des problèmes fondamentaux comme le faible pouvoir d’achat de la population burundaise. En conséquence, on ne peut pas initier une action d’autopromotion sans qu’il y ait une demande suffisante. La jeunesse a une faible capacité de financement, car  une seule banque des jeunes ne peut pas subvenir à leurs besoins en matière de financement des activités d’autopromotion.

Le monde rural va mal

Selon M. Ndikumana, en milieu rural, le secteur agricole fait figure de métier de refuge mais il y a des problèmes de terres cultivables. En moyenne, un ménage exploite moins de 0,5 hectare et 30% des ménages n’ont pas de terres à cultiver. « Si une famille exploite son lopin de terre dans un mois seulement, quel revenu permettra au chef de cette famille de subvenir aux besoins du ménage ? », se demande M. Ndikumana. Pour y remédier, il faut exercer des métiers alternatifs comme la maçonnerie, la menuiserie, la coiffure, le commerce ambulant, le taxi-vélo, etc.

Des métiers pareils sont fréquents dans les villes parce que c’est là où on trouve le marché. Par ailleurs, 80% de la circulation monétaire se fait à Bujumbura. En conséquence, on ne peut pas arrêter l’exode rural, car les gens quittent la campagne pour chercher une vie meilleure en ville. Malheureusement, la ville de Bujumbura n’est plus un milieu capable d’absorber toute cette main-d’œuvre. Raison pour laquelle, un bon nombre de jeunes franchissent les frontières pour aller exercer les petits métiers à l’étranger.

Quelles sont les solutions envisageables ?

M. Ndikumana propose quelques solutions. Si on veut réellement résoudre le problème de chômage, le gouvernement doit se sentir concerné au premier degré. D’abord, il doit améliorer le niveau d’éducation et de formation. Il faut améliorer l’environnement des affaires et protéger les investissements par plus de justice et la garantie de la concurrence. Il faut construire des infrastructures publiques comme les routes, car ces initiatives nécessitent beaucoup de main-d’œuvre.

Le gouvernement doit recruter le personnel nécessaire dans l’éducation et la santé. Il faut limiter les tracasseries administratives. Il faut une électricité suffisante pour éclairer toutes les voies publiques tout en garantissant la sécurité en vue de travailler 24h/24. Le Burundi devrait redynamiser le conseil économique et social pour l’aider à réfléchir sur les problèmes à fond car, en économie, il ne faut jamais prendre des mesures précipitées. Celles-ci doivent être objectives. En plus de cela, il ne faut sous-estimer aucun métier si petit soit-il, car il fait vivre des familles.

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A propos de l'auteur

Gilbert Nkurunziza.

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