Le président du Conseil National de la Communication (CNC) a procédé à la présentation publique du rapport annuel des activités réalisées par cette institution en 2017 et ses perspectives pour l’année 2018
Avant de procéder à la présentation de ce rapport, M. Ramadhan Karenga, le président du CNC a d’abord rappelé les missions principales de cette institution dans son rôle de régulation des médias, notamment assurer d’une manière générale le respect de l’expression pluraliste des courants de pensée et d’opinion dans la presse et les autres moyens de communication. Il faut préciser que cet organe possède dans ce domaine un pouvoir décisionnel. Il joue également un rôle consultatif dans l’élaboration des textes de lois.
Comment le CNC s’acquitte-t-il de ses missions ?
Pour mieux réaliser ses missions et jouer pleinement son rôle, le CNC a mis en place un centre de monitorage des médias et un secrétariat d’instruction des plaintes. Ce qui lui donne la possibilité d’évaluer l’exécution de ses missions, de ses décisions et de ses recommandations, l’état des médias au Burundi ainsi que le respect des textes régissant la Presse au Burundi. Ce qui lui permet de mesurer le degré de professionnalisation des journalistes et la manière dont l’information est servi au principal consommateur qu’est la population Burundaise. Ayant passé en revue le rôle du CNC et les mécanismes qui lui permettent de s’acquitter correctement de sa mission, M. Karenga est passé directement à la présentation du rapport proprement dit.

Ramadhan Karenga, président du CNC: « La carte de presse sera non seulement délivrée aux journalistes, mais aussi aux techniciens de l’information, aux formateurs en matière de presse et communication, aux volontaires, aux bénévoles, à la presse indépendante et aux distributeurs des journaux »
Ce rapport devrait servir de base à la rénovation de la régulation des médias
Le président du CNC a souhaité que ce rapport annuel d’activité pour l’année 2017 non seulement rende compte de l’exécution de ses missions, mais qu’il soit aussi une source de réflexion profonde et de dialogue sur les buts et les enjeux de régulation pour l’année 2018. Il a profité de l’occasion pour lancer un appel aux pouvoirs publics et au législateur en général ainsi qu’aux entreprises et aux professionnels de presse en particulier pour qu’ils comprennent que la matière contenue dans ce rapport constitue une base d’une rénovation de la régulation des médias et permette à l’institution de régulation de nouer des relations toujours plus étroites et confiantes avec tous les partenaires.
Le rapport revient sur le paysage médiatique Burundais, et les perspectives pour 2018
Comme il l’a indiqué, le rapport décrit le paysage médiatique au Burundi, l’exécution de ses missions, décisions et recommandations ainsi que son appréciation sur le respect de la législation de la presse au Burundi. Il passe aussi en revue les activités réalisées en 2017 dont la célébration de 25 ans d’existence du Conseil National de la Communication et d’une décennie depuis qu’il est régi par une loi organique. Une autre partie du rapport est consacrée aux défis et perspectives pour l’année 2018. Il revient aussi sur les activités financières et se conclut par une série de recommandations à l’endroit des médias, des pouvoirs publics et des différents partenaires. Les annexes du rapport renferment l’analyse des contenus médiatiques, le répertoire de médias ainsi que l’éclairage sur le rapport financier.
Plus de 1600 personnes sont inscrites dans le registre national des médias
Le registre national des médias a été institué il y a de cela une année et demi. Avant, le CNC n’avait pas une banque de données pour pouvoir identifier tous les professionnels qui opèrent dans ce domaine. Aujourd’hui on est fier d’avoir mis sur pied cet outil, a annoncé M. Karenga. Au moment de la publication de ce rapport, le CNC compte plus de 1600 personnes qui se sont fait inscrire au registre national des médias.
Bientôt, une carte de presse
Depuis le 8 mars 2018 avec la promulgation de sa loi organique, le CNC peut désormais délivrer des cartes de presse à tous les professionnels des médias et assimilés. A ce sujet, le président du CNC annonce que la carte de presse sera non seulement délivrée aux journalistes, mais aussi aux techniciens de l’information, aux formateurs en matière de presse et communication, aux volontaires, aux bénévoles, à la presse indépendante mais aux distributeurs des journaux.
Suite aux manquements de certains médias, le CNC a dû sévir
Le CNC a dû prendre des décisions suite aux manquements affichés par certains organes de presse. M. Karenga est revenu sur le cas de la CCIB qui a outrepassé le cahier des charges qu’elle avait pourtant signé avec le CNC. Il s’agit également de la suspension de certains organes qui n’étaient plus en ordre avec le cadre légal et réglementaire. Par ailleurs le CNC a autorisé une dizaine de médias à paraître dont des médias en ligne, des agences de presse et de communication. Cela a été fait dans le souci d’élargir le paysage médiatique Burundais, a précisé M.Karenga.
Le classement de RSF, un signe d’encouragement
Le président du CNC a également évoqué le classement de Reporters Sans Frontières. Le Burundi a gagné un point. Il est passé de la 160ème à la 159ème place. Même si les critères de classement sont discutables d’après lui, c’est un petit pas encourageant qui montre que le CNC a fait un pas important en 2017, a-t-il fait savoir.
Des doléances
En guise de doléances, le président du CNC a demandé plus de moyens pour que cet organe puisse s’acquitter correctement de sa mission. Ici il a signalé que même le président de cette institution ne possède pas un véhicule pour assurer ses déplacements. Parlant des moyens humains, il a indiqué que le personnel n’est pas suffisant pour pouvoir exécuter et gérer plus d’une vingtaine de radios et télévisions, une vingtaine de médias imprimés ou distribués en ligne et une dizaine de de titre de la presse écrite. Un problème de manque de matériel d’enregistrement des émissions et des programmes de radio et télévision se fait sentir sans oublier celui de générateur en cas de coupure de courant électrique. Il y a aussi l’impossibilité de réguler les médias en ligne et les réseaux sociaux par manque d’équipement approprié et de cadre réglementaire adéquat.
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