Avec l’apparition de la Covid-19 dangereuse dans sa propagation, les frontières sont fermées, et le confinement total a été proclamé dans certains pays. Les échanges commerciaux ont drastiquement chuté à l’échelle mondiale. Le Burundi est également concerné par ce fléau qui hante les économies mondiales
Les champions du commerce international comme les Etats-Unis, la Chine, l’Europe et certains pays asiatiques sont fortement atteints par les effets de la propagation de la Covid-19. Tous les pôles de la richesse planétaire sont sous le choc. La pandémie de Coronavirus a mis à mal le commerce international. Les économies basées sur de fortes exportations subissent de grosses pertes en revenus. Dans les pays dont l’économie est essentiellement basée sur les importations, la chute de l’économie est une réalité.
Au Burundi, cette pandémie frappe de plein fouet les populations et met à genoux une activité économique dont la santé est fragile. Son commerce largement basé sur les importations est aujourd’hui secoué. Plusieurs mois passent déjà. Presque tous les pays qui approvisionnaient le Burundi observent des mesures de confinement. Ce qui ne va pas sans perturber les marchés burundais.

La pandémie de Coronavirus a mis à mal le commerce international
Certains importateurs se heurtent au problème de non écoulement de leurs marchandises alors que d’autres craignent la rupture de stock. Les commerçants importateurs du matériel destiné aux travaux culinaires « made in China » largement présents sur le marché burundais n’ont plus d’accès sur le marché où ils s’approvisionnent. Le commerce des matériaux de construction et d’autres produits importés est également touché.
Certains commerçants évoquent un manque de clients dû au Covid-19
Certains commerçants disent ne pas parvenir à écouler les produits qu’ils ont importés avant la fermeture des frontières. Ces professionnels du commerce signalent des difficultés liées à l’importation, mais aussi au manque de clients.
Une jeune femme vendeuse de matériel culinaire au marché Bujumbura City Market dit « Chez Sion » affirme qu’avec la fermeture des frontières, son business a été fortement touché. Elle n’est pas grossiste, mais elle s’approvisionne en Chine. Alors qu’elle ne peut plus se rendre en Chine où elle s’approvisionnait auparavant, les clients se font rares davantage. Selon cette trentenaire qui a voulu garder l’anonymat, les potentiels clients étaient des Congolais qui venaient acheter parfois de grandes quantités qu’ils revendaient de l’autre côté du Lac Tanganyika.
Dans un magasin attenant au marché Chez Sion, une femme âgée employée comme vendeuse d’habits nous a expliqué la situation. Ce magasin qui avait trouvé un grand marché d’écoulement au Congo a vu son action chuter. «Nous ne pouvons plus vendre. La plupart de nos clients venaient du Congo. Depuis la fermeture des frontières, nous ne faisons que pointer notre présence». Selon cette employée, son patron qui s’approvisionne au Mali et au Sénégal n’a pas besoin d’importer de nouveaux habits alors que le marché d’écoulement est totalement atrophié. « Je ne comprends même pas pourquoi il ne met pas la clé sous la porte », ajoute-t-elle.
Le risque de rupture de stock reste à craindre pour certains
Au quartier asiatique connu pour mener une activité commerciale intense, surtout en matière de commerce des matériaux de construction, l’action de certains traders est déjà touchée. Un responsable d’un magasin spécialisé dans la vente des matériaux de construction nous a expliqué la situation de son business avec l’apparition de la Covid-19. « La situation imposée par le coronavirus nous a complètement bloqués », lance-t-il. Ce commerçant d’origine indienne avait son marché d’approvisionnement en Inde. Maintenant que l’Inde vient de passer plusieurs mois en confinement, il n’y a absolument pas de moyens pour s’approvisionner.
Pire, le stock de ce dealer qui fait les ventes de gros et de détail en même temps va tout droit vers la rupture si la situation persiste. En effet, plusieurs produits manquent déjà alors que l’importateur ne peut plus accéder à son marché d’approvisionnement. Nous avons voulu savoir s’il n’y a pas moyen de faire des arrangements pour réussir à faire leurs importations. Sa réponse est claire. « Si les marchandises pouvaient venir par bateau jusqu’à Dar-Es-Saalam en Tanzanie, le pari serait gagné. Malheureusement, l’Inde a décrété des mesures de confinement strictes. Les gens de là-bas ne peuvent plus aller travailler. Nous sommes obligés d’attendre la fin du confinement pour recevoir notre dernière commande », explique-t-il.
De la même façon, le risque de rupture de stock s’observe dans un autre magasin de la même localité spécialisé dans le même domaine, celui de la construction. L’indienne trouvée à l’accueil nous a affirmé que son stock risque de s’épuiser alors qu’il lui est impossible de faire arriver au Burundi sa dernière commande. Elle s’est réservée de tout commentaire.
Il y a plus d’un mois, le ministre burundais des Finances avait promis un plan de riposte pour atténuer les retombées économiques de la pandémie de Coronavirus. Une promesse qui n’est toujours pas honorée.
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