Commerce

Le commerce, un monopole des « colons » dans le Burundi ancien

Les échanges commerciaux dans le Burundi d’avant la colonisation étaient non quantifiables et se faisaient par réseaux. Avec l’arrivé des étrangers dans le pays, la forme commerciale (troc) a changée et des firmes étrangères se sont installées dans le pays. Ils ont tenu la majorité des magasins. Au fur du temps, même, les Burundais ont intégré le commerce moderne. Le BIF change de valeur au fur du temps

Avant la colonisation, les échanges se faisaient sous forme de troc dans un pays qui, de nature, était agricole. Ce qui impliquait deux ou plusieurs personnes ainsi que deux ou plusieurs sortes de biens. Tout cela n’était pas quantifiable. Les échanges ne se faisaient que par catégories de familles ou d’alliés et étaient principalement sociaux. Ils se sont poursuivis à l’échelle internationale par l’introduction par des Arabes des produits comme le sel, l’ivoire…

Selon le rapport sur l’administration Belge du Rwanda-Urundi de l’année 1949, il n’existe pas dans l’économie du territoire d’attributions réservées aux non-autochtones. Ce rapport trouvé au service d’archives nationales indique que si apparemment les non-autochtones semblent accaparer certaines attributions, c’est que seuls ils peuvent les exercer, soit en vertu de leur instruction, soit en vertu des moyens dont ils disposent.

Dans le temps, il n’y avait pas d’autochtones spécialisés dans le commerce d’exportation. La majorité des firmes européennes et indiennes étaient en même temps importatrices et exportatrices.

Des firmes non-autochtones à la fois importatrices et exportatrices

« Les firmes européennes importaient toutes les sortes de marchandises ou de matériels », lit-on dans le rapport sur l’administration Belge du Rwanda-Urundi de l’an 1949.

Les importateurs indiens commandaient, en ordre principal, des articles pour indiens, des articles de traite et de consommation, notamment le sel, les poissons séchés ou fumés pour indigènes, des emballages en jute et du thé.

D’après le rapport, quelques commerçants indiens faisaient l’importation des articles à usage des Européens. Des commerçants arabes s’occupant des importations ne s’intéressaient qu’à deux produits. Il s’agissait du sel de traite originaire des salines de Katwe en Ouganda et de poissons séchés (Ndagala) provenant de Kigoma.

Pour ce qui est de l’exportation, le commerce des produits finis ou semi-finis comme le café marchand, les peaux brutes de bovidés ou de chèvres étaient l’affaire de quelques firmes européennes et indiennes. Certains produits comme l’huile de ricin, l’essence de géranium et le pyrèthre étaient exportés par les producteurs. L’ensemble des firmes européennes traitaient tous les produits d’exportation. Les Indiens se limitaient au commerce des produits vivriers comme les graines de ricin, le piment et la cire d’abeille. Un exportateur arabe s’occupait également du commerce des produits vivriers.

Il n’y avait pas d’autochtones spécialisés dans le commerce d’exportation. La majorité des firmes européennes et indiennes étaient en même temps importatrices et exportatrices.

Des indigènes se sont lancés à leur tour dans l’importation du Ndagala séché à partir du « Tanganyika Territory » (Tanzanie) pour les revendre sur les marchés indigènes du Rwanda-Urundi ou du Congo.

L’accomplissement des formalités de demandes de licences d’importations et d’acquisition de change leur est facilité. Cela pour les encourager à pratiquer ce genre d’opération. Quelques rares commerçants européens ou indiens jouaient le rôle d’intermédiaire entre les détaillants et les exportateurs.

Le commerce d’importations et d’exportations était laissé à l’initiative des privés.

Pour le commerce intérieur, en dehors de quelques magasins situés dans les centres urbains, affectés spécialement au commerce pour non-autochtones, l’activité des magasins de détail est centrée sur l’achat des produits indigènes et la vente des marchandises importées.

Près du tiers de ces magasins étaient gérés par des Européens dont la moitié était de nationalité grecque. Les asiatiques (Indiens et Arabes) exploitaient la plus grande partie du reste de ces magasins de détail, lesquels étaient généralement leur propriété. Des indigènes y étaient souvent employés comme gérants et y acquéraient une expérience commerciale. Ce qui avait permis à plusieurs d’entre eux de s’établir à leur propre compte.

Déjà à la fin de 1949, on recensait 50 établissements commerciaux indigènes contre 21 en 1948 et 4 en 1947.

A propos de l'auteur

Mélance Maniragaba.

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