L’Agence de Facilitation du Transport de Transit du Corridor Central (AFTTCC) a rendu publiques les performances sur le volume des transactions au port de Dar-es-Salaam sur le flux des marchandises importées et exportées en 2022. C’était lors d’une réunion du Comité Consultatif des Parties Prenantes (STACON) organisée par cette agence du 12 au 13 avril 2023 à Bujumbura. Cependant, elle déplore les retards enregistrés sur le poste-frontière à arrêt unique de Kobero et la livraison des biens exonérés à ce même poste. Ce qui rallonge le temps que passent les camions en transit

Melchior Barantandikiye, directeur du département logistique et facilitation en transit au sein de l’AFTTCC : « Le post frontière à arrêt unique de Kobero est à la fois un poste de dédouanement et un poste de transit ».
Selon Melchior Barantandikiye, directeur du département logistique et facilitation en transit au sein de l’AFTTCC, l’agence (AFTTCC) est une structure régionale qui doit être organisée pour faciliter le commerce, c’est-à-dire, la réduction du coût et la réduction des délais. Elle mesure les performances par rapport au temps de transit, au coût de transport, à l’efficacité aux ports, à l’émission des gaz à effet de serre…
A l’occasion de la réunion du STACON, précise-t-il, on a constaté des retards au poste- frontière à arrêt unique de Kobero.
« Il est à la fois un poste de dédouanement et de transit. Les marchandises en régime d’exonération sont dédouanées à Kobero. Le régime d’exonération est donné quand les marchandises arrivent au Burundi », fait remarquer M.Barantandikiye avant de rappeler que ce poste est exigu. Ce qui n’arrange pas la fluidité des camions en provenance de Dar-es-Salaam.
Un chemin de fer pour améliorer les performances du Corridor
M.Barantandikiye précise que l’une des missions de l’AFTTCC pour faciliter le transport des marchandises est la facilitation et la coordination de la construction du chemin de fer à écartement standard (SGR).
Celui-ci reliera la Tanzanie,le Burundi et la République Démocratique du Congo (RDC).
Et de renchérir : « Du côté de la Tanzanie et du Burundi, du tronçon Uvinza-Malagarazi et du tronçon Malagarazi-Musongati, les financements sont déjà acquis. Egalement, le 30 mars 2023, il y a eu la signature entre le Burundi et la RDC d’un contrat pour la réalisation des études de faisabilité et de conception technique préliminaire du projet de chemin de fer à écartement standard (SGR) Gitega-Bujumbura-Uvira-Kindu. Les études seront entreprises par CPS et Zutari » avant de préciser que les travaux de réhabilitation de la route Bujumbura-Rumonge (RN3) sont en cours sur quelques axes.
Tout n’est pas rose dans le transport ferroviaire et maritime
Philippe Ndikumana, vice-président du STACON annonce que la réunion du STACON a occasionné la mise en place d’une structure nationale qui va accompagner les travaux de ce comité.
« Trois délégués participeront aux réunions régionales. Ceux-ci doivent inventorier des projets bénéfiques pour le pays afin de profiter de ce Corridor qui sera bientôt transformé en un corridor économique », indique-t-il.
Toutefois, M.Ndikumana reconnaît des défis dans le transport ferroviaire et maritime et les décisions administratives qui handicapent la performance du Corridor Central.
Par exemple, le transport ferroviaire accuse un manque de wagons neufs. Les rails ferroviaires du tronçon Dar-es-Salaam-Kigoma sont aussi vieux.
Quant aux exonérations qui sont livrées au poste- frontière à arrêt unique de kobero, il propose une décision anticipée (reconnaitre et valider les formalités avant que la marchandise n’atterrisse sur le territoire nationale) et l’automatisation de la gestion du régime de celles-ci.
Des performances enregistrées au port de Dar-es-Salaam
Les données de l’AFTTCC démontrent qu’entre 2021 et 2022, le trafic en ligne est passé de 7574 à 9301 (23%).
Elles signalent que l’augmentation globale du fret pour les importations était de 17%, tandis que pour les exportations, elle était de 7% par rapport à la même période en 2021.
En termes de part de trafic, ces données montrent que le fret tanzanien représente 57% de toutes les importations passant par le port de Dar-es-Salaam, tandis que le fret en transit vers les Etats membres du Corridor central représente 30% et 13% pour les autres pays non membres du Corridor Central.
En ce qui concerne les exportations, la part du fret tanzanien était de 54%, tandis que le fret d’exportation des autres Etats membres du Corridor Central représentait 28% et celui des autres Etats non membres du Corridor Central 14%.
Concernant l’efficacité portuaire, le temps de séjour des conteneurs en transit a diminué pour atteindre environ 10,7 jours en 2022.

Le temps de séjour des conteneurs en transit au port de Dar-es-Salaam a diminué pour atteindre environ 10,7 jours en 2022.
L’objectif de 5 jours fixé par le gouvernement tanzanien n’a pas été atteint. La rotation des camions au terminal TICTS a été de 1,53 heures en 2022.
Le nombre de camions de transit immatriculés à l’étranger et transportant des marchandises en transit a augmenté, passant de moins de 6% au cours des cinq dernières années à 14% en 2022.
L’augmentation du nombre de camions de transit est attribuée à l’harmonisation des frais d’utilisation des routes et à l’amélioration du Corridor Central en termes de manutention des marchandises au port de Dar-es-Salaam.
Le temps de transit routier vers les différentes destinations des Etats membres du Corridor Central s’est amélioré en termes de durée moyenne et de fiabilité grâce à une réduction de 14 heures dans l’ensemble.
Le temps de transit à partir du port de Dar-es-Salaam était de 4 jours (97 heures) pour Kigali, 5,5 jours (131 heures) pour Bujumbura, 5,9 jours (142 heures) pour Kampala, 7,3 jours (174 heures) pour Bukavu et 6,5 jours (157 heures) pour Goma.
Cependant, les données ne montrent pas d’améliorations durables à attendre en 2023 à partir des tendances mensuelles vers le 11 décembre si la situation reste telle qu’elle était en 2022.
Les importations des marchandises vers le Burundi à travers le port de Dar-es-Salaam ont été évaluées a 0,53millions de tonnes en 2022.Le volume de cargaison observé en 2022 était supérieur à celui de 2021 de 35 500 tonnes ou l’équivalent de 7,2%.
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