Les devises deviennent de plus en plus chères malgré la réouverture des bureaux de change. Un dollar se change à plus de 3600 FBu sur le marché parallèle contre plus de 2000 FBu à la BRB. Les consommateurs s’en inquiètent, car cela aggrave le niveau de l’inflation.
Dans une visite effectuée mardi le 7 février 2023 dans la plupart des bureaux de change situés au centre-ville de Bujumbura, le dollar se change à 3650 FBu et l’euro à 3850 FBu. Les commerçants rencontrés s’en inquiètent. Ils indiquent qu’ils s’approvisionnent en devises à un coût élevé.
Pourtant, ils se réjouissent de la disponibilité des maisons qui s’occupent du change et de la vente de cette denrée. «Il est désormais devenu facile de s’approvisionner en devises depuis qu’on a autorisé la réouverture des bureaux de change», précisent-ils.
Ce n’est pas comme avant, car trouver les devises n’était pas à la portée de tout le monde, ajoutent-ils. Les devises se vendaient en cachette comme la drogue. «Aujourd’hui, c’est légal et les portes sont toujours ouvertes dans les bureaux de change pour ceux qui ont besoin de devises », laissent-ils entendre. Seuls les consommateurs sont dans le désarroi, déplore la commerçante Chantale Kanyana.
Selon Kanyana, l’opérateur économique n’accepte pas de travailler à perte. Ils fixent les prix en tenant compte des dépenses engagées.
Les consommateurs qui se sont entretenus avec Burundi Eco font remarquer que malgré la réouverture des bureaux de change, le coût des devises évolue en flèche. Ils sont désolés, car les conséquences sont fâcheuses.
La cherté des devises aggrave le niveau de l’inflation
Selon ces derniers, plus les devises deviennent chères, plus l’inflation augmente. Ils demandent à la BRB d’harmoniser le taux de change appliqué sur le marché parallèle et celui de la BRB. Selon ces derniers, l’écart entre ces taux est très élevé.
Le jour de notre visite, le taux de change du dollar à la BRB était de 2053 FBu contre 3650 FBu au marché parallèle. Cet écart contribue à une probable spéculation à outrance, éclaire un commerçant de pièces de rechange. Certains demandent des devises à la BRB. Pourtant, ils détournent l’objet de cette requête en les injectant sur le marché parallèle, car le bénéfice y est satisfaisant.
Du côté des changeurs, la réouverture des bureaux de change a apporté une grande valeur ajoutée pour leur sécurité malgré que le coût de change continue à augmenter. Nonobstant, les changeurs font savoir qu’ils étaient menacés ces derniers jours. Ils ne parvenaient pas à distinguer le client fidèle de celui qui ne l’était pas. Et quelquefois, les changeurs indiquaient qu’ils tombaient dans le piège des malfrats.
Sur son compte twitter, la BRB affirme qu’actuellement, il s’observe une demande spéculative sur le marché de change. Dans le cadre des réformes en cours entreprises par la BRB, on confie que ce comportement avait été anticipé. Et de confirmer que des mesures appropriées sont prévues.
Notons que les spécialistes en économie concluent que le marché parallèle finance les exportations à hauteur de 74%.
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