Santé

Le diabète, une maladie terrible mais évitable

Les chiffres du diabète ne sont pas négligeables au Burundi. L’association chargée de la prévention de cette maladie dans la province de Cibitoke dénombre plus de 1500 cas dans seulement cette circonscription. Puisque ses conséquences sont fâcheuses, les spécialistes reviennent sur sa prévention et les défis liés à sa prise en charge    

Le diabète  est une réalité au Burundi. L’exemple emblématique est celui de la province Cibitoke. Selon Déo Nakindavyi, président de l’association pour la prévention du diabète en province Cibitoke, on enregistre jusqu’actuellement plus de 1500 diabétiques dont 142 ont un âge variant entre 7 et 25 ans dans la même circonscription.  Selon une étude réalisée dans l’un des hôpitaux de la place en 2018, le pneumo pédiatre François Ndikumwenayo, professeur à la faculté de Médecine de l’Université du Burundi  et représentant de l’association Burundi Non-Comunicated Deseases Alliance ajoute que 213 sur 739 personnes testées, soit plus de 28% souffraient du diabète.  Les données de la fédération internationale contre le diabète sur l’épidémiologie du diabète montrent aussi que les diabétiques étaient estimés à 178 260  en 2013.  Et ces chiffres peuvent aller au-delà. Malheureusement, il n’y a pas de données actualisées sur la prévalence de cette maladie au niveau national.  

Le neurologue Patrice Barasukana : «Puisque les statistiques du diabète montrent clairement que le diabète constitue un problème de santé publique, la prévention de cette maladie est une nécessité».

 

Comme contraintes dans  la prise en charge du diabète dans le contexte africain, Barasukana, neurologue au Centre Hospitalo Universitaire de Kamenge évoque  les difficultés liées à l’accès aux infrastructures de soins et à l’insuffisance du personnel de santé formé à la prise en charge du diabète.  A titre illustratif, il n’y a que deux spécialistes en diabétologie au Burundi, fait remarquer Barasukana.  Il souligne aussi l’administration inadéquate des soins aux diabétiques, en particulier la concentration des services dédiés a la prise en charge du diabète uniquement dans les grandes villes, l’absence des directives adaptées de soins, le faible niveau économique et les contraintes socioculturelles pouvant constituer un obstacle à la mise en place et au suivi des stratégies. 

Il signale aussi les croyances coutumières et les fausses idées conduisant à la banalisation ou au non acceptation de la chronicité de la maladie ainsi que le recours à la médecine traditionnelle par plus de 80% des diabétiques.  L‘absence du système généralisé de remboursement des soins dans la plupart des pays africains qui limite l’accessibilité des médicaments à coût élevé,  l’insuffisance et le sous-équipement des services d’aide au diagnostic et au suivi, notamment pour l’hémoglobine glyquée, le coût élevé du matériel d’auto surveillance (lecteurs de glycémie, bandelettes, lancettes) ne sont pas épargnés. 

Se faire soigner contre le diabète n’est pas à la portée de toutes les bourses

A titre d’exemple, Barasukana indique que se faire soigner contre le diabète coûte les yeux de la tête. «Imaginez si le diabète te cause une insuffisance rénale, tu as besoin d’une dialyse. Et, dans ce cas, on te demande de faire au moins deux séances par semaine qui ne coûtent pas moins d’un million de FBu», laisse entendre Barasukana. Selon toujours lui, cela fait que la plupart des diabétiques qui ont atteint ce stade manque de moyens financiers pour se faire soigner et sont exposés à la mort.  

Suite à toutes ces contraintes,  les différentes  formes  de complications  toquent à la porte des diabétiques.  Ce sont entre autres l’accident vasculaire cérébral, la cécité, l’insuffisance rénale, les problèmes cardio-vasculaires,  la  cirrhose (destruction des cellules du foie) et  voire un cancer dans les cas les plus graves. Le diabète peut aussi conduire au gonflement des jambes et à la neuropathie diabétique qui signifie que les nerfs ont perdu leur sensibilité (engourdissement, insensibilité aux blessures …) ou  sont devenus au contraire hypersensibles (crampes, sensations de brûlure, polynévrites …).

Puisque les statistiques du diabète montrent clairement que le diabète constitue un problème de santé publique, le neurologue Patrice Barasukana  fait savoir que la prévention de cette maladie est une nécessité. A titre illustratif, il faut consulter souvent un médecin pour bien connaître la maladie. De plus, équilibrer votre alimentation et pratiquer une activité sportive s’avéreraient importants.  Les activités sportives sont entre autres  le sport d’endurance  dont la marche, conduire une bicyclette, la natation, jouer au football, au tennis, la danse, etc et d’assouplissement dont le yoga, le Taï Chi, l’étirement, etc.  Et d’ajouter les musculations, les pompages, la montée sur les escaliers…). Selon lui, pratiquer le sauna  et se baigner dans les eaux thermales ne sont pas à encourager, car ce n’est pas un sport. C’est le fait de se rendre chaud pour provoquer de la sueur.  Selon toujours lui, songer à se faire plaisir, maintenir le poids, éviter la consommation du tabac, de l’alcool et des produits trop sucrés contribuent à la prévention du diabète. De surcroît, il est conseillé de boire suffisamment et régulièrement de l’eau.

Barasukana signale que le diabète est une maladie très répandue.  On enregistre déjà 220 millions de diabétiques dans le monde, selon l’OMS. Et le nombre de malades pourrait doubler d’ici 2030.  Et d’ajouter qu’en Afrique subsaharienne sa prévalence  était estimée à 4,8%  en 2013.  Sur la même période, le nombre de diabétiques était estimé à 19,1 millions.

A propos de l'auteur

Jean Marie Vianney Niyongabo.

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Du jamais vu ; un déficit record a été enregistré depuis la création de l’Office Burundais des Recettes (OBR) en 2009, une institution chargée de maximiser les recettes. Un déficit de 110 milliards de FBu sur les 4 derniers mois de l’année budgétaire 2024-2025, déclaré par l’autorité compétente, ne peut pas passer inaperçu. Pire encore, parmi les causes évoquées pour expliquer cette diminution des recettes figurent des facteurs tels que le rôle crucial des agents chargés de maximiser ces recettes, la corruption et la complicité entre les contribuables et les agents, pour ne citer que ceux-là.

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