Le conseil d’administration du Fonds Monétaire International (FMI) vient d’approuver la facilité de crédit élargie de 271 millions USD sur 38 mois en faveur du gouvernement. Il s’agit d’une bouffée d’oxygène à l’économie burundaise, car ce crédit aiderait le pays à répondre aux besoins soutenus de balance des paiements du pays, à reconstituer les réserves extérieures, à réduire les vulnérabilités de la dette publique et à soutenir la mise en œuvre du programme de réformes initiées par les autorités. D’ailleurs, les autorités de ce système financier international annoncent le décaissement immédiat de 62,6 millions USD.

Benjamin Kuriyo, Directeur de publication
Ce montant est perçu comme dérisoire au vu des besoins du pays en matière de financement, mais la bonne nouvelle est que la confiance du FMI ouvre la voie à d’autres formes de financement. « Cet accord au titre de la FEC devrait catalyser le financement des donateurs, ce qui est essentiel pour répondre aux importants besoins de financement du Burundi et pour soutenir une sortie de la fragilité », lit-on dans un communique du FMI.
Au cours du 1er trimestre 2023, les réserves officielles ont diminué de 31,6%. Elles s’établissent à 192,5 millions USD à fin mars 2023 contre 281,5 millions USD en mars 2022. En termes de mois d’importation de biens et services, ces réserves couvraient 1,4 mois à fin mars 2023, de loin inférieur à la norme de 4,5 mois d’importation de biens et services fixée dans les critères de convergence des pays de la CEA, apprend-on du rapport de politique monétaire publié en juillet 2023.
Il s’agit d’un bon départ, mais tant que les exportations restent faibles, la crise économique persistera. La valeur des exportations traditionnelles (l’or et le café) n’arrivent pas à couvrir les importations.
Le gouvernement doit améliorer sa capacité d’absorption des financements parce que les bailleurs de fonds tiennent compte de la capacité d’absorption d’un pays. Les retards dans le démarrage des projets de développement n’encouragent pas les autres partenaires à emboîter le pas.
Pour l’ONG PARCEM, ce montant n’est pas élevé, mais il peut aider les autorités à faire des réformes consistantes de nature à renforcer la crédibilité des partenaires pour écarter au maximum le risque fiduciaire et, partant, mobiliser substantiellement les ressources extérieures, surtout l’aide publique au développement.
Elle invite les autorités à changer d’attitude en renforçant la bonne gouvernance, les institutions et en adoptant une politique de change réaliste. Le chef de l’Etat met en garde tous les opérateurs économiques qui utilisent les devises pour d’autres fins au lieu d’importer les biens.
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