Economie

Le gouvernement confirme une dépréciation monétaire élevée

L’ajustement du taux de change de mai 2023 est à la base d’une dépréciation monétaire élevée comme c’est publié dans le communiqué de presse du Conseil des ministres du 13 décembre 2023. De plus, le taux d’inflation a augmenté de plus de 8% fin septembre 2023 comparativement à fin septembre 2022

« Au cours du premier trimestre de l’année budgétaire 2023-2024, le montant des recettes a accusé une contreperformance de 3,8% par rapport aux prévisions ».

 

Selon ce communiqué du conseil des ministres, l’exécution du budget de l’exercice 2023-2024 a été marquée par l’impact de l’ajustement du taux de change survenu le 04 mai 2023. Ce qui a causé une grande dépréciation de la monnaie burundaise (BIF).

« Le taux d’inflation s’est fortement accru allant jusqu’à 26,8% à la fin septembre 2023 contre 18% à la fin septembre 2022. Au cours de ce premier trimestre de l’année budgétaire 2023-2024, le montant des recettes a accusé une contreperformance de 3 ,80% par rapport aux prévisions », lit-on dans le communiqué.

Comparativement au 1er trimestre de l’exercice budgétaire 2022-2023, indique-t-il, le premier trimestre de cette année révèle une croissance de 18,53%. Et de renchérir : « A la fin septembre 2023, l’exécution des dépenses se situe à 48, 9% par rapport au plafond du premier trimestre tandis que l’engagement des dépenses a atteint 94, 2% ».

Le nouveau budget est à réviser

Dans le conseil des ministres du 13 décembre, il a été signalée également la préparation de la loi rectificative des finances. Celle-ci intervient pour intégrer l’impact de la mesure de dépréciation de la monnaie nationale. Cette dépréciation n’avait pas été prise en compte dans le budget initial en cours d’exécution.

« Cette prise en compte concerne les dépenses à caractère inéluctable et obligatoire liées à la dette extérieure, les transferts au profit des ambassades ainsi que les dépenses liées à la levée de la mesure du gel des annales au sein des institutions à statuts spéciaux », publie le site de la Présidence de la République du Burundi.

La publication annonce que la croissance économique du Burundi est estimée à 3,0% en 2023 contre 1,8% en 2022. Elle est projetée à 4,3% en 2024.

Pour contourner le déficit budgétaire, quelques principes ont été pris en compte notamment la non autorisation de l’introduction de nouvelles activités, l’annulation des crédits dédiés aux constructions ou réhabilitations des infrastructures non encore engagés et dont les travaux n’ont pas encore démarré et envisager de les reprogrammer dans le budget 2024-2025, l’annulation des activités des troisième et quatrième trimestres prévues pour le fonctionnement de l’Office Burundais de l’Urbanisme, de l’Habitat et de la Construction (OBUHA ) et de l’Agence Routière du Burundi (ARB).

Cela sauf les salaires, pour consommer d’abord les montants se trouvant sur leurs comptes bancaires.

D’autres activités dont on prévoit l’annulation sont celles  du Fonds National d’Investissement Communal (FONIC) prévues pour le troisième et quatrième trimestre sauf les salaires. Cela afin que le FONIC consomme d’abord le crédit se trouvant sur son compte bancaire.

Il est prévu aussi l’annulation des activités relatives à la commande publique dont le paiement se fait en devises étrangères et envisager de les reprogrammer pour 2024-2025, ne faire que des réaménagements internes entre le troisième et le quatrième trimestre au sein d’un programme budgétaire.

L’augmentation des recettes dans le viseur du gouvernement

Pour augmenter les recettes, l’Office Burundais des Recettes (OBR) va poursuivre la digitalisation de ses services, renforcer le système de contrôle et de vérification ainsi que le cadre légal.

Les ministres ont recommandé une suspension de l’achat du matériel roulant sauf pour l’armée et la police, le ministère en charge de la Justice, huit véhicules pour écoles à internat, le maintien du budget pour l’achat du logiciel de production des passeports.

Ils ont également proposé d’inscrire au lieu de les personnaliser les frais d’intendance ou de renseignements destinés à la Cour suprême, à la Cour Constitutionnelle et au Parquet Général de la République.

Les ministres veulent par ailleurs, un ajustement du budget destiné aux boursiers de l’Etat à l’étranger, la prévision d’un budget pour le fonctionnement de l’unité de gestion du projet Saoudien pour la construction de l’Institut Polytechnique de Cibitoke, l’augmentation des frais de fonctionnement à l’intérieur du pays pour le Centre National de Transfusion Sanguine (CNTS)…

Il est proposé aussi le maintien du budget destiné à la construction du chemin de fer, l’accélération du processus de démarrage de la construction de la route Bujumbura-Bubanza (RN9), l’élaboration d’un plan d’utilisation par les ministères sectoriels des fonds non encore consommés par l’OBUHA.

Ils n’ont pas oublié l’application d’une taxe considérable aux produits de luxe (vins, champagne, liqueurs, l’eau minérale importée, véhicules de luxe, etc), une réduction sensible sur la taxe appliquée sur le sucre importé, doubler la taxe appliquée au véhicule de luxe en cas de deuxième importation, lutter contre la fuite des capitaux, revoir le Code des marchés publics pour y introduire une clause exigeant aux soumissionnaires de montrer les projets qu’ils vont réaliser par l’argent gagné…

L’exécution du budget au premier trimestre 2023-2024 est intervenue au moment où le gouvernement avait conclu un programme avec le FMI soutenu par la facilité élargie de crédit établi sur 38 mois à partir du 17 juillet 2023. Il est prévu donc la mise en œuvre des réformes macroéconomiques avec des critères quantitatifs de performance.

A propos de l'auteur

Mélance Maniragaba.

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