Environnement

Le lac Tanganyika plus que jamais pollué

Les populations riveraines font actuellement face à la montée des eaux du lac Tanganyika qui ont envahi leurs demeures. Dans la foulée, la pollution de ce lac s’accélère. Cette situation inquiète plus d’un

Dès le début de l’année 2021, la montée des eaux du lac Tanganyika a pris une allure inquiétante jusqu’à envahir les espaces habitables. Différentes zones riveraines de ce réservoir d’eau douce ont été fortement inondées, notamment Gatumba et Kajaga dans la commune de Mutimbuzi (province Bujumbura). Depuis lors, tous les yeux sont désormais tournés vers les sinistrés de cette catastrophe naturelle pour essayer de leur venir en aide ou de trouver d’autres alternatives pour les soustraire de cette situation combien malheureuse. Bien que la montée des eaux du lac Tanganyika continue à faire des dégâts au même titre que certains de ses affluents comme la rivière Rusizi, la pollution de ce lac inquiète plus d’un, mais elle est probablement supplantée par les intempéries.

Les toilettes érigées près de « Safi beach » sont sous l’eau. Ce qui contribue davantage à la pollution du lac Tanganyika.

Au niveau de l’avenue de la Plage longeant coude à coude le lac Tanganyika, situé dans le quartier industriel en commune Mukaza (cette voie est temporairement fermée à cause des vagues du lac qui la menacent du jour au jour), s’observe des déchets plastiques mêlés avec des débris végétaux. C’est une quantité importante de produits en plastique comme les bouteilles d’eau minérale ou de limonades ainsi que les emballages d’aliments. Certaines de ces ordures sont jetées dans le lac par des personnes mal intentionnées, d’autres sont charriées par les cours d’eau ou les caniveaux qui rejoignent le lac Tanganyika avec les eaux de ruissellement.

Des toilettes inondées

De l’autre côté, au niveau de la plage dénommée « Safi beach », ce n’est plus un secret pour personne, les eaux du lac ont envahi une grande partie de sa surface. A l’instar des autres plages de Bujumbura, celle-ci fait face à des vagues fortes qui menacent les infrastructures à tel enseigne que certaines d’entre elles sont sur le point d’être détruites. A titre d’exemple, les toilettes érigées à cet endroit sont sous l’eau. Ce qui fait que les excrétas se mélangent avec les eaux du lac Tanganyika. Ce défi constaté à Safi beach se retrouve sur les autres plages touchées par la montée des eaux de ce lac.

Depuis des années, la question de la pollution du lac Tanganyika a fait couler beaucoup d’encre et de salive, mais elle est toujours d’actualité. L’endroit ci-haut cité est un échantillon de ce qui se passe sur le littoral de ce lac. La pollution de cet écosystème a des origines diversifiées. On citerait notamment le rejet des produits chimiques par les unités de transformation ou les usines, des déchets, des eaux usées des ménages, des produits agropastoraux, etc. dans le lac. Cela étant, les défenseurs de l’environnement ne cessent pas de lancer la sonnette d’alarme dans l’optique d’interpeller tout un chacun, du citoyen lambda au dirigeant, pour que cette ressource en eau combien importante soit protégée.

Albert Mbonerane, fondateur de l’organisation Action Ceinture Verte pour l’Environnement (ACVE) fait souvent allusion à une citation du pape Benoît XVI : « La terre nous parle, écoutons ce que la terre nous dit si nous voulons survivre ». Et M. Mbonerane de paraphraser cette citation : « Chers Burundais, écoutons ce que le lac Tanganyika nous dit si nous voulons survivre ». Pour lui, le lac Tanganyika est l’un des grands réservoirs d’eau douce de ce monde. Et les Burundais consomment l’eau de ce lac ainsi que certaines des espèces aquatiques qui y prolifèrent comme le poisson, mais en retour ils ne le protègent pas comme il faut ; plutôt ils y acheminent des déchets de toute nature. A titre d’illustration, dans les années 1980, la Regideso captait l’eau dans le lac à une distance de 1,8 km mais, actuellement, le captage se fait à 3,5 km. Ce qui est une des conséquences de la pollution des eaux de ce vaste réservoir d’eau douce. Cet activiste de l’environnement exhorte les Burundais à prendre conscience que cette ressource naturelle est un trésor commun à préserver à tout prix.

A propos de l'auteur

Gilbert Nkurunziza.

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