Editorial

Le marché de change en déséquilibre

Fermeture des bureaux de change, ouverture des bureaux de change, telles sont les mesures qui ont été successivement prises afin de rendre fluide le marché de change. Peut-on dire que le pari a été gagné ?

Mélance Maniragaba, rédacteur en chef adjoint.

La valeur du billet vert par rapport au BIF, surtout sur le marché noir peut nous en dire plus. Alors que sur le taux de change officiel le dollar se vend actuellement à au moins 2095 BIF, sur le marché parallèle c’est autre chose. Les bureaux de change nouvellement agréés optent pour le non affichage des prix et préfèrent fonctionner comme le marché noir. Sur celui-ci, le prix du dollar va au-delà de 4000 BIF, soit une augmentation de plus de 50%.

Pourtant, le billet vert acheté sur le marché parallèle contribue au niveau des importations pour environ de 70%. Le politique estime que pour s’en procurer, il faut augmenter la production en investissant dans les secteurs porteurs de croissance comme l’agriculture.

Malheureusement, ceux qui investissent dans ce secteur peinent à trouver non seulement les fertilisants, mais aussi les semences sélectionnées pour mener à bon port leurs projets.

De plus, le sous-sol est très riche, un autre atout pour booster la rentrée des devises dans le pays. Des slogans l’éclairent mieux « Twicaye ku gahiye » traduit en français par « Nous sommes assis sur de l’or ». Une année voire plus vient de se passer et le secteur demeure en léthargie. Les autorités habilitées n’autorisent que l’exploitation artisanale de l’or par les coopératives avec une probabilité que ces dernières ne déclarent pas leur vraie production.

Plus encore, le café qui générait autrefois des devises ne constitue plus une priorité pour les paysans Burundais. Les réformes dans ce secteur sont moins nombreuses et les caféiculteurs ne cessent pas de s’y désintéresser. Le thé tend à détrôner le café, mais pour combien de temps. Là aussi, l’immobilisme semble supplanter l’innovation.

Avec donc ce premier trimestre de l’année, l’heure n’est plus au tâtonnement. La lutte contre la pénurie des devises arrive à une étape décisive. La carence des devises reste un défi de taille qu’il faut relever à tout prix. Sinon, les prix continueront à être affectés par cette pénurie et le renchérissement du coût de la vie.

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Mélance Maniragaba.

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  • éditorial

    Sans transparence, pas de confiance

    Sans transparence, pas de confiance

    Dans une interview accordée au journal Burundi Eco, Albert G. Zeufack, directeur des opérations de la Banque Mondiale pour quatre pays africains, à savoir : la République Démocratique du Congo (RDC), l’Angola, le Burundi et São Tomé-et-Príncipe, en visite au Burundi à la mi-avril 2025, est revenu à plusieurs reprises sur un mot-clé : transparence. « Sans transparence, il ne peut pas y avoir de confiance », a-t-il affirmé. Selon lui, la transparence est essentielle à la mise en œuvre des visions claires formulées par le gouvernement pour conduire le pays vers un développement durable. Il rappelle d’ailleurs :« La transparence des données est fondamentale. »
  • Journal n° 657

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