En marge de la célébration de la journée du contribuable, 7ème édition, le chef de l’Etat réitère son engagement à lutter contre la corruption et les malversations économiques, car aucun pays ne peut se développer quand il y a la corruption, martèle-t-il. Il invite les opérateurs économiques à s’acquitter de leur devoir fiscal en payant les impôts et les taxes dus pour promouvoir le développement économique du pays.

Benjamin Kuriyo, Directeur de publication
Le chef de l’Etat menace de réviser tous les contrats biaisés au profit de l’intérêt général. Il donne l’exemple du site de Gakara où plus d’un millier de tonnes de terres rares extraites ont été exportées mais le pays n’en a pas du tout profité. Pourtant, le pays souffre d’une pénurie chronique de devises pour importer les biens et services. D’où la nécessité de renégocier les contrats miniers pour que les ressources naturelles dont regorge le pays profitent à l’économie nationale au lieu de finir dans les flux financiers illicites. Néanmoins, le pays ne peut pas compter sur les seules ressources qui ne sont pas d’ailleurs inépuisables.
La fuite des capitaux demeure une triste réalité dans notre pays. Les chiffres font froid au dos. Le Burundi a perdu plus de 5 milliards USD qui ont atterri dans les paradis fiscaux entre 1985 et 2015, soit 149% de son investissement global. Il s’agit d’une hémorragie financière qui saigne en boucle les caisses de l’Etat. La fuite des capitaux révèle du détournement de la dette publique et des recettes d’exportation, de la contrebande des billets en devises, la surfacturation des importations et de la sous-facturation des exportations. Ce phénomène est amplifié par la corruption. « Les décideurs publics corrompus sont responsables de ce crime. Ils détournent des fonds publics. Lorsqu’ils contractent les prêts, ils agissent dans leurs propres intérêts. Ils négocient les commissions sur les prêts publics et surfacturent les marchés publics, etc. Ainsi, les fonds détournés sont transformés en avoirs privés puis transférés sur les comptes dans les banques étrangères », explique professeur Léonce Ndikumana dans les colonnes du journal Iwacu.
Pour tromper la vigilance de l’administration fiscale, les opérateurs économiques trichent dans la facturation des produits importés ou exportés, tant au niveau de la quantité que de la valeur. Pour accumuler les devises, les exportateurs sous-facturent leurs produits. Ce qui permet de dégager un surplus qui n’apporte rien à l’économie, car une partie des devises reste dissimulée dans les banques étrangères.
La fuite des capitaux remet en cause les programmes de développement. Elle compromet la mobilisation des ressources et ralentit le rythme du développement.
Dans ces conditions, l’hypothèse de collaborer avec les organismes internationaux pour traquer les détourneurs et récupérer les capitaux cachés dans les paradis fiscaux n’est pas écartée. Pour juguler ce fléau, les experts proposent la mise en place des mécanismes pour lutter contre les détournements des fonds publics et la fraude fiscale. Ils proposent également la répression des crimes financiers et la levée du secret bancaire avec une transparence absolue sur toutes les opérations bancaires.
Le contenu des commentaires ne doit pas contrevenir aux lois et réglementations en vigueur.
La rédaction se réserve le droit de ne pas publier les commentaires enfreignant ces règles et les règles de bonne conduite.