Développement

Le port de Bujumbura doté de nouvelles infrastructures

La modernisation du port de Bujumbura est désormais effective grâce à l’appui financier et technique du Japon. Il est doté notamment d’un chantier naval moderne, d’un terminal à conteneurs, etc. Ce qui améliorera les échanges commerciaux à travers le lac Tanganyika

La coupure du ruban par le Président de la République Evariste Ndayishimiye lors des cérémonies de remise des infrastructures portuaires érigées par le Japon pour le Burundi.

Le Japon a remis au gouvernement burundais les infrastructures portuaires issus du projet de modernisation du port de Bujumbura appuyé techniquement et financièrement par le gouvernement japonais à travers l’Agence japonaise de coopération internationale (JICA). Les cérémonies de remise et reprise ont eu lieu mercredi le 09 octobre 2024 au port de Bujumbura.

Le projet comprend deux composantes principales : la construction d’un chantier naval moderne et la construction d’un terminal à conteneurs avec deux postes d’accostage pour conteneurs (80 mètres par poste) et 34 660 m2 de cour à conteneurs. Le terminal à conteneurs est capable d’accueillir 360 conteneurs de 40 pieds. A cela s’ajoute la canalisation des eaux venant du quartier de Buyenzi ainsi que le dragage et l’élargissement du bassin portuaire. Le projet a été mis en œuvre dans le cadre d’une aide japonaise non remboursable de 31 millions de dollars américains, équivalent à 100 milliards BIF.

Quelle plus-value pour les nouvelles infrastructures portuaires ?

Le Président de la République Evariste Ndayishimiye explique que le chantier naval moderne du port de Bujumbura vient répondre aux besoins énormes de réparer et d’inspecter les bateaux immatriculés au Burundi qui devaient auparavant faire recours aux ports de Kigoma et de Kalemie en cas de réparation. Désormais, les bateaux immatriculés au Burundi et ceux d’ailleurs pourront être réparés dans ce chantier naval. En plus de cela, le terminal à conteneurs vient augmenter la capacité du port de Bujumbura pour le chargement et le déchargement des conteneurs à l’importation comme à l’exportation. Le dragage du bassin portuaire à travers l’extension et le curetage du bassin portuaire du port de Bujumbura permettra au port d’accueillir des bateaux de grande taille sans risquer de toucher le fond du bassin.

Le port de Bujumbura est modernisé grâce à l’appui technique et financier du Japon.

Le canal de Buyenzi a été tracé pour résoudre les difficultés que les habitants de la ville de Bujumbura éprouvent avec des flaques d’eau qui stagnent après la pluie dans les alentours de la société brassicole BRARUDI, mais il reste à nous de gérer comment cette eau va être acheminée jusqu’au lac.

Selon le communiqué de presse conjoint sorti à cet effet, le Burundi est un pays enclavé dépendant de la Tanzanie voisine pour le transport ferroviaire et routier pour la distribution de ses principales exportations et importations. Par conséquent, le Burundi a besoin de s’assurer des canaux de distribution plus stables pour poursuivre sa croissance économique. Ainsi, l’amélioration des installations ou des infrastructures du port de Bujumbura permettra d’augmenter considérablement le volume des marchandises manutentionnées. Ce qui permettra de réduire les coûts de transport, de stimuler l’économie du Burundi en améliorant l’efficacité du transport lacustre et de contribuer aux efforts de la Communauté d’Afrique de l’Est (EAC) pour faciliter la distribution et le commerce en vue d’améliorer l’économie régionale.

Pour Naoki Ando, vice-président de la JICA, ce projet est l’un des plus importants réalisés depuis le début de l’aide publique au développement (APD) du Japon au Burundi. « C’est la première fois qu’on coopère dans le domaine de l’infrastructure portuaire avec ce pays », indique-t-il.

M. Ando ajoute que le projet de modernisation du port de Bujumbura vise à promouvoir les importations et les exportations passant par le lac Tanganyika avec les pays voisins du Burundi, en reliant la région des Grands Lacs à l’Afrique australe et à l’Afrique orientale ainsi qu’à réduire les coûts de transport en transportant les marchandises par bateau sur le lac plutôt que par la route.

Le projet secoué par différents problèmes

Le projet a fait l’objet d’un accord entre les deux gouvernements en 2014. Malheureusement, en raison de l’instabilité de la situation intérieure au Burundi, la construction a commencé en 2019 selon M. Ando. La construction a de nouveau été interrompue en 2020 à la suite de la pandémie de Covid 19. En outre, le changement climatique a également affecté le projet. Avec la montée inhabituelle du niveau d’eau du lac Tanganyika, la construction a dû être retardée et la conception de la construction a été examinée avec soin sur le plan technique.

L’Ambassadeur du Japon au Burundi résidant au Rwanda Isao Fukushima a souligné que le projet lancé en 2014, soit il y a 10 ans a pu surmonter diverses difficultés grâce notamment aux efforts consentis par le gouvernement du Burundi, l’Autorité Maritime, Portuaire et Ferroviaire du Burundi (AMPFB), les contractants japonais PADECO et World Kahatsu Kogyo (WKK) entre autres. Le gouvernement du Japon attache une grande importance au renforcement de la connectivité pour réaliser le développement des pays africains. La connectivité est particulièrement essentielle pour le développement des pays des Grands Lacs avec leur situation géographique et leurs potentiels en ressources naturelles. C’est dans ce contexte que le Japon a financé le projet de modernisation du port de Bujumbura. Celui-ci modernisé améliorera les échanges régionaux en vue de revitaliser la croissance économique du Burundi et de la région des Grands Lacs.

Le chantier naval moderne au port de Bujumbura vient répondre aux besoins énormes de réparer et d’inspecter les bateaux immatriculés au Burundi qui devaient auparavant faire recours aux ports de Kigoma et de Kalemie en cas de réparation.

« Depuis 1972, le Japon a toujours soutenu le Burundi dans ses efforts de développement économique. Etant un partenaire privilégié, le Japon est toujours resté à l’écoute du peuple burundais même dans les moments les plus difficiles et a apporté sa contribution et son soutien au Burundi », indique M. Fukushima. Il a rassuré que cette politique ne changera pas.

Le Président de la République a remercié le gouvernement japonais pour son appui multiforme dans la réalisation de plusieurs projets de développement au Burundi et surtout dans l’amélioration des infrastructures de transport. Le gouvernement japonais a témoigné son engagement à renforcer la coopération bilatérale entre le Burundi et le Japon surtout à travers le projet de modernisation du port de Bujumbura qui a connu des péripéties diverses liées à la crise de 2015, à la pandémie de Covid-19 et aux changements climatiques dont la montée des eaux du lac Tanganyika et l’apparition d’une nappe phréatique sur le site du projet. Il a remercié toutes les parties prenantes à ce projet qui ont été caractérisées par la recherche des solutions adaptées à chaque problématique pouvant affecter le projet afin d’aboutir à des infrastructures résilientes adaptées au changement climatique et répondant aux normes et standards internationaux.

 Des infrastructures en adéquation de la vision Burundi 2040-2060

Le Président de la République a rappelé que le projet de modernisation du port de Bujumbura s’aligne à la vision du Burundi pays émergent en 2040 et pays développé en 2060. Cette vision a pour objectif d’améliorer les infrastructures de logistique et l’accessibilité à toutes les zones afin d’engager le pays vers la transformation structurelle pour une économie durable. « C’est pour cela que nous nous réjouissons que le projet revient répondre à bon nombre de défis grâce aux infrastructures construites », a indiqué le président de la République.

Le Président de la République a invité les personnes qui seront chargées d’opérationnaliser les infrastructures portuaires acquises à se préoccuper de leur maintenance et de leur rentabilité afin d’améliorer les services rendus au port de Bujumbura à la satisfaction des usagers. Maintenant le projet est entre les mains de l’AMPFB. Il revient à elle de le gérer de façon responsable.

A propos de l'auteur

Gilbert Nkurunziza.

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