Editorial

Le protectionnisme, est-il opportun ?

Mélance Maniragaba, rédacteur en chef adjoint.

Cela fait un bon bout de temps que des administratifs prennent la plume pour prendre des décisions interdisant la récolte des denrées alimentaires de dépasser, soit les frontières d’une commune, soit les frontières d’une province. Le cas le plus récent est celui de la province de Mwaro, au centre du pays où ce 30 mai 2023, le gouverneur a pris une décision écrite en langue locale que quiconque voudra amener la production hors de la province doit avoir une autorisation de ladite autorité.

Cela est ainsi au moment où des protocoles ne cessent d’être signés pour faciliter la liberté de circulation des personnes, des capitaux, des biens et des services comme prévus dans l’agenda d’intégration continentale et régionale africaine.

Par ailleurs, on arrive aujourd’hui à encourager des milliers de citoyens à traverser non seulement les frontières de leurs communes ou provinces, mais aussi celles du pays pour aller chercher de l’emploi ailleurs dans d’autres pays. Ce qui contribuera à générer des devises pour le pays. Le même scénario n’épargne pas le secteur agricole considéré comme un secteur porteur de croissance et dont la vision serait qu’on produise pour la consommation et l’exportation. Cette dernière entre également enjeu dans l’optique de générer les devises.

La plume pour écrire les décisions est naturellement légère pour celui qui l’utilise ou celui qui la porte sur la poche de sa chemise. Mais, elle devient un fardeau lorsqu’elle est utilisée pour écrire des décisions qui vont dans le sens contraire des protocoles d’intégration régionale ou des projets pouvant booster l’économie d’un pays.

Par ailleurs, des questions se posent. Les communes ou les provinces qui prennent des décisions allant dans le sens du protectionnisme autosuffisent-elle ? Ne sont-elles pas prêtes à recevoir des produits alimentaires en provenance d’ailleurs, surtout que celles-ci diffèrent selon les régions ? Par contre, le protectionnisme, est-il opportun ?

Plutôt que de s’enfermer sur soi, vaut mieux se préoccuper de l’augmentation de la production jusqu’à disposer d’un surplus

Pour y arriver, il serait mieux de suivre de près les agronomes et les moniteurs agricoles afin de s’assurer qu’ils sont en train d’accomplir leur mission convenablement. Ainsi, à leur tour, ils vont encadrer les agriculteurs dans les bonnes pratiques agricoles.

Il ne faut pas également mettre de côté la sensibilisation sur la mise en place des composts dont le fumier est utile dans la fertilisation du sol ou sur l’utilisation des semences sélectionnées…Comme cela, on va éviter de se tracasser les nerfs en voulant gérant parcimonieusement le peu qu’on a, mais plutôt se la couler douce en exportant le surplus dégagé à prix d’or.

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Mélance Maniragaba.

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