Editorial

Le rationnement de l’eau potable ajoute le drame au drame

Les conséquences de la pollution des eaux du lac Tanganyika se font sentir. La Regideso tire la sonnette d’alarme. Les débris végétaux et les masses de terre charriés par les affluents du lac aggravent la situation. Le degré de turbidité a dépassé de loin le seuil acceptable. L’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) recommande un degré de turbidité de 5 alors que les échantillons issus du laboratoire de la Regideso sont de l’ordre de 15. La turbidité correspond à une réduction de la transparence d’un liquide par la présence de matières non dissoutes. Elle est constituée de matières en suspension et de particules colloïdales auxquelles s’accrochent de nombreux micro-organismes potentiellement pathogènes, selon les écologistes. Le point de captage s’éloigne de plus en plus du littoral du lac. Pour rappel, le Burundi ne dispose que de 8% des eaux du lac sur une distance de 7 km uniquement. Le point de captage ne cesse de progresser vers les eaux congolaises. On est à mi-chemin des eaux de la RDC.

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La situation est alarmante d’autant plus que le traitement de l’eau brute du lac avant de l’acheminer vers les ménages s’avère compliqué. La Regideso doit mobiliser des moyens conséquents pour rendre l’eau limpide. D’ailleurs, la moitié des bassins de pré-traitement de l’eau du lac ne sont pas opérationnels depuis un certain temps.  D’où les perturbations constatées dans la distribution de l’eau potable. En plus de la pollution des eaux du lac, le réseau de distribution de l’eau est vétuste. Ce qui cause des pertes d’eau et des coupures à répétition. L’eau c’est la vie. A quoi ressemblerait la vie en l’absence d’eau potable ? Il y a risque de propagation des maladies des mains sales. L’eau est une denrée très prisée qui rime avec le quotidien des citadins. La modernisation impose de nouveaux modes de vie. Faire sa toilette autant de fois par jour, la lessive, la cuisson, la propreté de nos habitations, etc. Si rien n’est fait l’eau potable deviendra un luxe que le citoyen lambda ne peut se permettre.

Cela étant, le réseau hydrographique est très dense et la saison des pluies dure 9 mois. Ce qui signifie que les nappes aquifères sont très riches en eau. Il y a moyen de développer les techniques de forage dans les nappes phréatiques. Sinon, dans le cas contraire, l’importation de l’eau potable coûtera cher au pays. Et une grande partie des habitants de la ville dira adieu à l’eau potable. Déjà actuellement, tous les ménages de la ville n’ont pas accès à l’eau potable. Se trouvant dans cette situation, nous nous posons la question de savoir s’ils auront les moyens pour s’approvisionner en eau importée. Des recherches devraient être diligentées pour trouver une solution durable à la pollution des eaux lac.

A propos de l'auteur

Benjamin Kuriyo.

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  • éditorial

    Sans transparence, pas de confiance

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    Dans une interview accordée au journal Burundi Eco, Albert G. Zeufack, directeur des opérations de la Banque Mondiale pour quatre pays africains, à savoir : la République Démocratique du Congo (RDC), l’Angola, le Burundi et São Tomé-et-Príncipe, en visite au Burundi à la mi-avril 2025, est revenu à plusieurs reprises sur un mot-clé : transparence. « Sans transparence, il ne peut pas y avoir de confiance », a-t-il affirmé. Selon lui, la transparence est essentielle à la mise en œuvre des visions claires formulées par le gouvernement pour conduire le pays vers un développement durable. Il rappelle d’ailleurs :« La transparence des données est fondamentale. »
  • Journal n° 657

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