Au lendemain de la saison pluvieuse, la crainte des inondations est palpable chez les habitants de la capitale économique. En 2014, les habitants du quartier de Gatunguru non viabilisé ont été surpris par des pluies torrentielles en plein sommeil. On dénombre 20 000 personnes sans abri et 77 décès ont été recensés. En termes d’infrastructures, les torrents ont endommagé les routes, les ponts, les réseaux d’adduction en eau potable et en électricité ainsi que deux marchés. Après cette tragédie, les partenaires techniques et financiers ont entamé des travaux d’urgence pour protéger les populations contre les inondations.

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Les travaux de drainage et de canalisation de la rivière Gasenyi, à l’origine du drame apportent une solution partielle. Les travaux consistaient en la construction des murs de soutènement de la rivière Gasenyi pour lutter contre l’élargissement du lit de cette rivière. Pour faire face aux crues de cette rivière, un bassin d’écrêtement a été érigé.
Cependant, les populations craignent des inondations en cas de fortes précipitations. Les travaux réalisés sur la rivière Gasenyi sont incomplets. Il aurait fallu aménager l’amont comme l’aval de cette rivière. La partie réhabilitée charrie des roches et des alluvions vers les rizières et les quartiers situés au niveau de l’exutoire de cette rivière. Le non curage du bassin d’écrêtement augmente les risques d’inondations puisque la boue emprisonnée au fond de cette infrastructure réduit sa capacité à contenir les eaux de ruissellement.
Certes, il faut protéger les populations contre d’éventuelles catastrophes à court terme, mais il aussi est judicieux d’analyser de près cette problématique. Parfois, la riposte concerne surtout les conséquences (assistance des victimes, drainer les collecteurs des eaux, réhabilitation des infrastructures socio-économiques endommagés), mais malheureusement ces actions n’arrivent pas à endiguer ce phénomène.
Pour pallier aux catastrophes, il est judicieux d’élaborer un plan d’aménagement des bassins versants situés en amont des rivières qui traversent la ville de Bujumbura. La capitalisation des connaissances sur la problématique des inondations est une impérieuse nécessite. Parmi les travaux à entreprendre figurent le reboisement et l’entretien des rares boisements existants, l’exploitation rationnelle des terres arables (tracer des haies antiérosives, planter des herbes fixatrices, etc.), l’interdiction de l’exploitation des produits carriers dans les montagnes surplombant la ville de Bujumbura.
En outre, l’identification des zones à très haut risque (régions potentiellement inondables, les régions menacées de glissements de terrain, d’éboulement…) doit précéder toute tentative de solution. D’ailleurs, la cartographie des zones en proie aux catastrophes donne une idée précise sur les fonds à engager et les mesures préventives à prendre.
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