Economie

Le secteur minier toujours improductif

Les ressources du sous-sol burundais sont presqu’inexploitées. Même le peu de minerais, entre autres l’or, la cassitérite, le coltan, le wolframite…qui font objet d’exploitation ne profite qu’à une poignée de gens selon le Chef de l’Etat. D’où celui-ci dévoile prévoir réformer ce secteur. Ce qui ne se fait pas pour la première fois

«La richesse du sous-sol ne profite qu’à une poignée de gens au lieu de contribuer au relèvement économique du pays».

 

« Le gouvernement a pris des mesures pour mieux réglementer le secteur minier. Cela après avoir constaté que la richesse du sous-sol ne profitait qu’à une poignée de gens au lieu de contribuer au relèvement économique du pays », a déclaré Evariste Ndayishimiye, Président de la République du Burundi lors d’une émission publique le 30 décembre 2022.

A la mi-2021, des sociétés britanniques, chinoises et russes œuvrant dans l’exploitation des terres rares et de l’or dont Rainbow Mining Burundi (RMB), Tanganyika Mining…se sont vues systématiquement interdites d’activités.  Les conventions entre le gouvernement et ces sociétés présentaient un certain déséquilibre. Ce qui a occasionné leur suspension. Le gouvernement voulait établir des contrats gagnant-gagnant. Seules les coopératives d’exploitation aurifère artisanale ont été par après autorisées à reprendre leurs activités.

Déception

Dans une réunion tenue fin décembre dernier à Ngozi avec les coopératives d’orpailleurs, Gervais Ndirakobuca, Premier Ministre de la République du Burundi a constaté que six mois après avoir été autorisées à reprendre les activités, ces coopératives n’ont produit qu’une quarantaine de kg d’or. Ce qui a conduit à une resuspension dès le 1er janvier 2023 des activités de celles qui n’ont pas atteint la production d’1 kg. 

Pour reprendre les activités d’exploitation artisanale de l’or, une série de conditions avaient été posées, notamment la signature d’un contrat avec le ministère en charge des mines, donner à l’Etat 30% de la production aurifère, vendre directement la production du métal jaune à la Banque centrale…

La politique minière pourrait-elle changer la donne ?

Mise en place en mars 2022, la politique minière s’est fixée la vision de rendre le secteur minier, un secteur extractif développé, compétitif contribuant de manière significative au développement socio-économique du pays. Celle-ci évoque les défis qui hantent le secteur minier. Elle cite entre autres, le renforcement de la bonne gouvernance en veillant à la transparence et à l’éradication de l’impunité, la modernisation du laboratoire des mines suivant les standards internationaux, le développement de l’industrie extractive au niveau local, la formation des ressources humaines qualifiées en nombre suffisant…

Selon une étude de l’Institut Français des Relations Internationales (IFRI) de 2019 sur « La mutation du secteur minier au Burundi : du développement à la capitation », le mini-boom minier burundais présente des fragilités. Les sociétés impliquées ne sont pas des majors du secteur minier.

« Si certaines d’entre elles jouissent d’une vraie crédibilité industrielle, d’autres ne semblent pas présenter des garanties sérieuses en termes de compétences techniques et de capacités financières », lit-on dans cette étude.

Et de continuer : « Par ailleurs, le pays est toujours en attente d’un grand investissement minier pour mettre en exploitation le gisement de nickel de Musongati estimé à 6% des réserves mondiales ».

L’étude signale que les engagements socio-économiques semblent être les mêmes dans toutes les conventions minières. Cela sans oublier que les problèmes d’opacité, de corruption et de fraude constatés dans le secteur artisanal n’épargnent pas le secteur industriel naissant.

IFRI fait remarquer aussi que la volonté affichée par le gouvernement burundais d’adhérer à l’Initiative pour la Transparence des Industries Extractives (ITIE) dont l’objectif est la transparence des flux financiers entre les compagnies extractives et les gouvernements ne s’est pas encore matérialisée. L’institut parle de la non publication des statistiques minières détaillées par le ministère en charge des mines…

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A propos de l'auteur

Mélance Maniragaba.

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