Editorial

Le secteur privé dans la ligne de mire du budget programme

Le projet de loi portant fixation du budget général de l’Etat, exercice 2023-2024 a été analysé et adopté à l’unanimité dans une séance plénière de l’Assemblée Nationale de lundi le 12 juin 2023.

Le financement extérieur du déficit prévu dans ce projet de budget préparé dans un contexte de mise en œuvre des réformes de gestion des finances publiques visant la migration du budget moyen vers le budget en mode programme est estimé à 140 107 000 000 de FBu. Cela au moment où le financement intérieur du déficit est estimé 508 818 000 000 de FBu, soit respectivement 20, 31% et 79, 68% du déficit global.

Ce qui inquiète la Cour des comptes. Le secteur privé se retrouve déjà dans la ligne de mire de ce budget programme. Pourtant, aucun développement n’est possible dans un pays si le secteur privé n’amène pas des idées innovantes et des capitaux pour créer des emplois.

Cependant, la Cour des comptes voit dans le nouveau budget un recours excessif de l’Etat au financement intérieur. Cela afin de couvrir le déficit. Ce qui risque de compromettre les efforts du secteur privé en matière de mobilisation des ressources financières nécessaires à son développement. Cet effet d’impulsion pourrait éventuellement influencer négativement le financement de l’investissement privé.

Ainsi, les dépenses totales de l’Etat passent de 2 392,3 milliards de FBu pour l’exercice 2022-2023 à 3 952,9 milliards de FBu pour l’exercice 2023-2024, soit un accroissement de 65,23%.

On n’a pas besoin de remonter très loin, mais cela fait un moment que le budget général de l’Etat ne cesse d’augmenter. Ce qui justifie la tâche si lourde qui attend l’Office Burundais des Recettes (OBR) pour maximiser l’assiette fiscale dont le secteur privé reste la cible principale. Cependant, le privé, à son tour, ne doit pas travailler à perte.

Il fera à son tour tout le possible pour encaisser des bénéfices. Une odeur d’ajustement des prix et pourquoi pas d’inflation se sent déjà.

Ce budget qui n’appartient pas au décideur, mais plutôt à la caisse publique va sortir du contribuable pour l’enfoncer davantage. L’augmentation des prix va pénaliser les familles pauvres et va revoir à la baisse les revenus dans ce pays en besoin de produire beaucoup pour exporter. D’où, le citoyen contribuable a besoin d’être éclairée sur quoi se base-t-on et à quel profit est préparé un budget général.

A propos de l'auteur

Mélance Maniragaba.

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