Editorial

Le train sera-t-il à Gitega d’ici 8 à 10 ans ?

Une lueur d’espoir pointe à l’horizon pour le petit pays d’Afrique centrale (Burundi) enclavé et qui est toujours classé parmi les pays les plus pauvres du monde.

Ainsi, des réunions et des descentes des ministres des transports burundais, congolais et tanzanien, ainsi que leurs délégations, s’effectuent ces jours-ci dans le cadre du développement  du projet tripartite de chemin de fer Uvinza-Musongati-Gitega-Uvira-Kindu.

Le Burundi est dépourvu de chemin de fer. Son relief montagneux est très certainement la cause principale de cette situation. Aujourd’hui, les opérateurs économiques privilégient toujours la voie terrestre même si les expériences montrent que la voie multimodale est la moins chère (fer et eau).

Cela se répercute sur les prix de revient des marchandises importées et, partant, sur le niveau de vie des ménages.

Rédacteur en chef adjoint

La mise en place d’une infrastructure ferroviaire constituera un potentiel de développement pour les acteurs économiques  (importateurs) aussi bien que pour les consommateurs. Elle permettra donc au pays d’avoir un accès rapide à la mer et de se connecter facilement à toute la sous-région.

Comme le chemin de fer est un moyen de transport supportant de grosses charges et très rapide, cela favorisera la diminution du coût du transport. En conséquence, les prix sur le marché vont diminuer.

A quand alors peut-on s’attendre à l’apparition de cette infrastructure si précieuse pour notre pays et son désenclavement ?

Ce n’est pas avant 8 ans voire 10 ans. Cela s’explique par les difficultés techniques liées à la construction de nombreux ouvrages d’art liés au relief de la zone qui sera traversée par le rail.

Le train nécessite des ponts robustes, des tunnels et le contour des endroits escarpés. La construction du chemin de fer doit se faire sur une longue période et nécessitera la mobilisation de montants colossaux.

Ce qui est sûr, c’est que les grandes institutions financières comme la Banque Mondiale (BM) et la Banque Africaine de Développement (BAD) encouragent de tels projets d’envergure régionale.

Un autre élément rassurant est que le chemin de fer ira jusqu’en République Démocratique du Congo (RDC), un pays qui a plus de 1 100 minéraux et métaux précieux dans son sous-sol.

Celui-ci attirera l’attention de la Communauté Internationale. Cette dernière n’hésitera pas à investir dans le chemin de fer qui étendra ses ramifications jusqu’en RDC, répondant ainsi aux attentes et exigences des investisseurs et acteurs économiques et financiers.

L’heure a sonné et le chemin de fer régional est le bienvenu pour faciliter la mobilité des biens et des personnes tant au Burundi que dans l’Afrique de l’Est.

A propos de l'auteur

Mélance Maniragaba.

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    Sans transparence, pas de confiance

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    Dans une interview accordée au journal Burundi Eco, Albert G. Zeufack, directeur des opérations de la Banque Mondiale pour quatre pays africains, à savoir : la République Démocratique du Congo (RDC), l’Angola, le Burundi et São Tomé-et-Príncipe, en visite au Burundi à la mi-avril 2025, est revenu à plusieurs reprises sur un mot-clé : transparence. « Sans transparence, il ne peut pas y avoir de confiance », a-t-il affirmé. Selon lui, la transparence est essentielle à la mise en œuvre des visions claires formulées par le gouvernement pour conduire le pays vers un développement durable. Il rappelle d’ailleurs :« La transparence des données est fondamentale. »
  • Journal n° 657

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