Avec la pénurie du carburant le transport est quasiment à l’agonie à Bujumbura comme à l’intérieur du pays. Les engins motorisés comme les véhicules et les motos trouvent rarement l’essence ou le mazout dans les stations-service. Dans la plupart des cas, les automobilistes et les motocyclistes s’approvisionnent au marché noir à des prix exorbitants. Ce qui cause la hausse des prix du transport.
Les moyens de transport deviennent de plus en plus chers à l’intérieur du pays. Par exemple, entre la ville de Gitega et le chef-lieu de la commune de Gishubi, le déplacement à moto est facturé entre 25 000 BIF et 30 000 BIF. Or, dans les conditions normales (c’est-à-dire quand le carburant est disponible), le coût du transport entre ces deux localités séparées d’une distance de 36 km s’effectue entre 10 000 BIF et 15 000 BIF. Les habitants de Gishubi estiment que les moyens de déplacement vers Gitega sont extrêmement chers. Certains d’entre eux affirment qu’ils préfèrent marcher entre quatre et cinq heures pour arriver dans la ville de Gitega. Pourquoi ? Parce que nombreux sont incapables de payer les services des motards dans cette période de pénurie de carburant. « Un certain week-end de fin octobre 2024, j’ai consacré neuf heures pour effectuer un aller-retour entre Gitega et la chef-lieu de la commune de Gishubi. A cause de ce voyage, j’ai été extrêmement épuisé », se désole Prosper Niyonzima, un habitant de Gishubi. Pourtant, ajoute-t-il, quand les motos disposent du carburant, le prix du transport est relativement bas et pas mal de personnes sont en mesure de le payer.
Les motards quant à eux, disent que la hausse du prix du transport est le résultat de la non disponibilité du carburant. A titre d’illustration, le prix officiel d’un litre d’essence est de 4000 BIF. Or, la quasi-totalité des stations-service sont à sec. Par contre, au marché noir, un litre d’essence coûte autour de 13 500 BIF.
Les problèmes de transport sont plus ou moins généralisés
Ce n’est pas que dans les zones reculées que le transport est compliqué. Dimanche le 03 novembre 2024, à Gitega, l’agence de transport dite Doucement disposait de bus en activité pour effectuer le déplacement entre cette ville et la mairie de Bujumbura. Selon les informations qui circulaient chez les voyageurs, d’autres bus ne disposaient pas de carburant. Cela comme cela alors que plus de cinq agences de transport disposent de bureaux sur la colline de Zege (Gitega). A cause de cette pénurie de carburant, chez les autres transporteurs qui utilisent les véhicules de types Hiace et Probox, le trajet entre Gitega et Bujumbura était facturé entre 20 000 BIF et 30 000 BIF. Par contre, le prix officiel n’est que de 9500 BIF.
Certains habitants de Gitega s’indignent que le transport va de mal en pis, car estiment-ils, il n’y a pas de solutions durables pour la pénurie de carburant depuis bientôt quatre ou cinq mois. Un autre passager rencontré au parking de Zege abonde dans le même sens. Pour lui, en comparant les pays de la sous-région et le Burundi, on constate que c’est dans ce dernier qu’il y a un problème criant d’approvisionnement en carburant. En conséquence, le transport se retrouve à l’agonie et la population en paie un lourd tribut.
Les problèmes de transport sont causés en grande partie par la pénurie de carburant. Mais plusieurs initiatives ont été prises pour tenter de relever ce défi, notamment la création de la Société Pétrolière du Burundi (SOPEBU). En plus de cela, les automobilistes ont été contraints de s’enregistrer sur les plateformes numériques de la SOPEBU via l’application mobile Igitoro Pass. Cela pour digitaliser la commercialisation du carburant. Malgré tout, les stations-service, à Bujumbura comme à l’intérieur du pays, sont à sec presque tous les jours.
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