Société

Le travail des enfants en concurrence avec la scolarisation

Une analyse sur l’« Incidence et les déterminants du travail des enfants au Burundi » publiée dans le cahier n° 20 du Centre Universitaire de Recherche pour le Développement Economique et Social (CURDES) estime à 3,5% les enfants de 5 à 14 ans qui ont pratiqué une activité ou un service moyennant une rémunération. Le taux est légèrement différent chez les filles et les garçons et plus élevé en zone rurale qu’en zone urbaine

 

Au Burundi, 4,7% des enfants âgés de 5 à 14 ans exercent une activité économique.

Selon Prof.Salomon Nsabimana qui a présenté l’analyse au cours de ce mois de mai 2024, au Burundi, le travail des enfants est une réalité. Au niveau national, explique-t-il, 4,7% des enfants âgés de 5 à 14 ans exercent une activité économique.

Pour Prof.Nsabimana, le milieu rural affiche un taux supérieur, soit 4,9 % à celui du milieu urbain qui est de 2,4 %.

« Par rapport au lien de parenté avec les chefs de ménage, les résultats montrent que dans l’ordre décroissant les domestiques, soit 79,8 %, frères et sœurs, soit 18,9 %, les personnes non apparentées au chef de ménage ou son conjoint, soit 13,9 %, les gendres ou belles-filles, soit 13,6 % sont les plus enrôlés dans les activités économiques », explique-t-il.

Prof. Nsabimana fait remarquer que 3,5% des enfants de 5 à 14 ans exercent une activité ou un service moyennant une rémunération. Et de continuer : « En zone rurale, ce taux est plus élevé, soit 3,7% qu’en zone urbaine où il est de 1,8 %. Ce taux est légèrement différent chez les garçons et les filles, soit respectivement 3,8% contre 3,3%.

L’école, une place qui devrait récupér l’enfant

Prof. Nsabimana explique que la place des enfants de 5 à 17 ans se trouve à l’école et non au travail.

Par ailleurs, martèle-t-il, l’âge de l’enfant, la pauvreté monétaire, le fait que le chef du ménage soit une femme, le fait qu’un enfant soit ressortissant du milieu rural, les enfants issus des familles où le chef du ménage n’est pas instruit augmentent la probabilité d’entrer sur le marché du travail. Ce qui diminue les chances de fréquenter l’école.

Prof. Nsabimana affirme que les enfants issus des ménages pauvres sont plus exposés aux activités économiques et ont une faible probabilité d’être scolarisés.

De plus, continue-t-il, les enfants du milieu rural sont plus exposés aux travaux domestiques et économiques que ceux du milieu urbain, mais il n’y a pas de différence significative en ce qui concerne la scolarisation.

« Par contre, comparativement aux enfants de la mairie de Bujumbura, les enfants de toutes les autres régions du pays sont plus exposées aux activités domestiques et économiques », avise-t-il avant de préciser que les enfants des régions Centre et Est ont moins de chances de fréquenter l’école par rapport à ceux de la région Nord.

Les enfants des régions Sud, Ouest et de la mairie de Bujumbura ont plus de chances d’être scolarisés par rapport à ceux de la région Nord.

Eviter les pires formes du travail des enfants

Prof. Nsabimana estime qu’en tenant compte de ce que doit être la place de l’enfant, il est important que les Etats mettent en œuvre des plans d’action pour que ces enfants puissent être scolarisés et ne soient plus obligés de travailler.

Ce qui implique des actions en synergie des Etats, appuyés par la société civile et les ONGs afin de donner accès à l’éducation à tous les enfants, de protéger et de défendre les enfants contre toute forme d’exploitation par le travail.

Cela en priorisant le contexte socio-économique, le respect de la dignité et des droits de l’enfant.

A l’occasion de la journée mondiale contre le travail des enfants  célébrée le 12 juin 2024, les Nations Unies annoncent que malgré les progrès significatifs qui ont été réalisés au fil du temps dans la réduction du travail des enfants, les tendances mondiales se sont inversées ces dernières années. Ce qui met en lumière l’urgence d’accélérer les actions visant à son éradication une fois pour toutes et sous toutes ses formes. Il est maintenant temps de faire de l’élimination du travail des enfants une réalité.

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A propos de l'auteur

Mélance Maniragaba.

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