La fête du Travail de ce 1er mai 2025 a été célébrée dans un contexte où le travailleur burundais affirme mener une vie pénible. Aujourd’hui, le travail et la vie quotidienne du salarié se retrouvent à la croisée des chemins : un dilemme entre abandonner son emploi ou s’y accrocher désespérément, tel une tique à la peau d’une vache maigre surtout pour celui affecté loin de sa famille ou qui peine à se déplacer à cause de la pénurie récurrente de carburant.

Mélance Maniragaba, rédacteur en chef adjoint.
Les salaires actuels ne sont pas indexés au coût de la vie. Il devient difficile de satisfaire les besoins fondamentaux tels que le paiement du loyer, l’alimentation, ou encore l’éducation des enfants et cela, même pour ceux qui ont un emploi rémunéré. Il existe même des personnes qui s’adonnent au bénévolat, simplement pour détourner le regard de la société et montrer qu’elles ont un travail. Du chômage déguisé, quoi !
Les défis auxquels font face les salariés aujourd’hui sont nombreux : non-respect des contrats, surcharge de travail, absence d’équipements de sécurité, faible couverture en matière d’assurance maladie pour n’en citer que quelques-uns. Face à cette réalité, beaucoup de salariés n’ont qu’une seule préoccupation : joindre les deux bouts du mois.
Et pourtant, dès qu’il obtient un emploi, le travailleur cherche à améliorer ses conditions de vie. Il tente de faire de son mieux, même lorsque le salaire qu’il perçoit n’est ni indexé à la productivité ni ajusté au coût réel de la vie.
Alors, faut-il seulement augmenter les salaires pour faire face à la dépréciation monétaire et à la vie chère ? Pas forcément. Des efforts pourraient être déployés pour changer la donne autrement : en détaxant certains produits de base, en rendant disponibles les produits stratégiques comme le carburant, ou encore en augmentant la production nationale.
Et poser la question n’est pas un crime : pourquoi ne pas favoriser l’affectation des conjoints dans une même région ? Pourquoi ne pas donner davantage de poids aux syndicats pour amorcer un dialogue constructif avec le Comité National de Dialogue Social ? Pourquoi ne pas alléger certaines taxes ou créer des emplois à travers l’encouragement des investissements privés ?
Il est temps que des volontés claires soient exprimées et traduites en actions concrètes. Il faut éviter que les salariés ne tombent dans le gouffre du désespoir.
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