Au Burundi, l’éducation des albinos s’améliore progressivement. Le nombre d’ albinos qui sont sur le banc de l’école augmente d’années en années. Néanmoins, cette catégorie de personnes fait face aux ménaces telles que la stigmatisation et le cancer de la peau
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Les albinos louent les efforts des organisations qui sont en train de soutenir leur éducation.
L’éducation des albinos s’améliore progressivement. Le nombre d’enfants albinos qui sont sur le banc de l’école augmente d’années en années, affirme le secrétaire général de l’ASFB. Ils sont passés de 50 ces dernières années à plus de 420 actuellement. 5 des 8 étudiants viennent de terminer les études universitaires. Cela pour une communauté de plus de 1424 personnes, se réjouit Bizimana. Elysée Ngabirano, étudiante albinos en Banque et Assurance à l’Université Martin Luther King loue les efforts des organisations qui sont en train de soutenir l’éducation des albinos. C’est d’ailleurs le cas de Rotary Club Bujumbura Ingoma (RCBI) qui a octroyé samedi le 03 septembre 2022 un don de matériels scolaires composé de 1848 cahiers, 400 stylos, 120 uniformes destinés aux élèves du fondamental et du post-fondamental. Cette organisation qui a également donné 25 kg de crème pour la peau a commencé à venir en aide aux albinos réunis au sein de l’association Albinos Sans Frontières Burundi depuis 2012, selon Sophie Havyarimana, présidente de RCBI. Elle fait savoir que l’éducation des populations vulnérables figure parmi les projets phares de Rotary Club Bujumbura Ingoma. « Grâce à votre générosité, les albinos de l’intérieur du pays parviennent à fréquenter l’école », loue Elysée Ngabirano, elle-même originaire de la province de Muramvya.
Tout n’est pas rose
Malgré les avancées, les défis persistent dans ce domaine selon les albinos. Il existe encore des parents qui trainent les pieds dans l’éducation de leurs enfants albinos. Dans certaines écoles, leurs collègues ne souffrant pas de l’albinisme refusent de s’asseoir avec eux. Dans les classes, certains enseignants refusent aux enfants albinos de s’approcher du tableau noir pour bien visualiser ce qui est écrit. Cela fait qu’ils abandonnent prématurément l’école.
Les albinos demandent que la mesure autorisant enfants Batwa ayant réussi au concours national 2021-2022 avec 72 points sur 200 de fréquenter les écoles à régime d’internat au post-fondamentale puisse également s’appliquer aux albinos. Pour Jean Martin Bizimana, cette mesure favorisera les enfants albinos qui sont toujours menacés par l’exposition au soleil. Il demande au ministère en charge de l’éducation de prendre en compte leurs préoccupations.
De la stigmatisation
Les albinos subissent des discriminations dans leur entourage. Un enfant albinos est pris comme un revenant, comme un objet, explique M. Bizimana. Selon lui, il existe encore des hommes qui maltraitent leurs femmes s’il leur arrive de mettre au monde un enfant albinos. Il y a même des risques de les répudier. Les enfants albinos sont discriminés. Ils n’ont pas le droit de jouer avec d’autres enfants. Ils sont ciblés souvent par des messages discriminatoires. Cela affecte même le moral de ces enfants, car ils grandissent traumatisés, déplore le secrétaire général de l’ASFB. « On nous traite comme des objets à vendre. On nous dit que nos parties de notre corps sont des objets précieux », déplore Bizimana tout en précisant que des cas pareils ont tout de même diminué comparativement aux années antérieures.
Les albinos menacés par le cancer de la peau
Actuellement, les albinos sont sous la menace des problèmes de santé liés à l’albinisme. Un nombre important d’albinos est en train d’être tué par le cancer de la peau, révèle Jean Martin Bizimana, secrétaire général de l’association Albinos Sans Frontières Burundi (ASFB). Naturellement, faisant face à des risques élevés de développer un cancer de la peau, les albinos rencontrent un problème sérieux de manque de dermatologues (spécialistes de maladies de la peau) au pays de Ntare. Selon M. Bizimana, plus de 5 albinos malades du cancer de la peau sont pour le moment dans les hôpitaux en mairie de Bujumbura. «Certainement que d’autres albinos souffrant du cancer de la peau existent à l’intérieur du pays, mais n’ont pas de moyens pour se faire soigner». Le secrétaire général de l’ASFB explique ce manque de dermatologues fait que les albinos meurent parce qu’ils n’ont pas de moyens financiers pour aller se faire soigner à l’étranger. Selon lui, les dermatologues se comptent sur les doigts de la main et peu de médecins connaissent les spécificités de notre peau (très fragile). En plus, cette catégorie de gens rencontre le défi de manque de matériels de protection contre le soleil comme les crèmes de la peau, les lunettes et les chapeaux.
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