Malgré les nombreuses initiatives mises en place pour promouvoir l’insertion professionnelle, le chômage et la précarité de l’emploi demeurent des obstacles considérables. Ces difficultés sont principalement influencées par des facteurs socio-économiques qui rendent l’accès au marché du travail complexe. A l’occasion de la Journée mondiale du travail et des travailleurs, nous avons voulu revenir sur les principaux enjeux liés à l’employabilité des jeunes.

Les jeunes diplômés peinent à trouver des opportunités correspondant à leur niveau de formation.
Même si les chiffres précis sur le taux de chômage restent peu accessibles, il est évident que les jeunes diplômés peinent à trouver des opportunités correspondant à leur niveau de formation. Ce paradoxe s’explique par le fait que de nombreux employeurs recherchent une main-d’œuvre hautement qualifié, avec des compétences humaines et techniques qui ne sont pas toujours dispensées dans le système éducatif burundais. Ainsi, alors que des entreprises cherchent activement à recruter, de nombreux jeunes restent sans emploi faute de qualifications adaptées aux exigences du marché.
Pour remédier à cette situation, plusieurs parties prenantes suggèrent une réforme du système éducatif afin d’adapter les formations aux besoins du marché du travail. L’insertion des compétences transversales dans les curricula scolaires, est jugée essentielle. Par ailleurs, il est primordial de revoir les programmes de formation des enseignants afin qu’ils puissent transmettre aux élèves des connaissances pratiques adaptées aux réalités du monde professionnel.
A la recherche des pâturages verts
Face au manque d’opportunités d’emploi, de nombreux jeunes Burundais aspirent à travailler à l’étranger pour améliorer leur situation économique. La migration vers la Serbie a été particulièrement marquante, mais d’autres destinations comme la Zambie, l’Afrique du Sud et le Kenya attirent également les jeunes. Par ailleurs, cette migration autrefois dominée par les hommes concerne aujourd’hui de nombreuses femmes burundaises qui se rendent à Oman et en Arabie Saoudite à la recherche du travail. Si cette dynamique permet à ces jeunes de générer des revenus pour subvenir à leurs besoins et soutenir leurs familles, elle n’est pas sans risques. Nombre d’entre eux empruntent des voies informelles. Ce qui les expose à des abus et à des conditions de travail précaires. De plus, cette fuite de talents prive le Burundi d’une main-d’œuvre jeune et dynamique qui pourrait contribuer au développement du pays.
L’entrepreneuriat, une alternative
Beaucoup de jeunes Burundais se lancent dans le secteur informel, notamment comme agents de transfert d’argent ou travailleurs domestiques, même lorsqu’ils sont diplômés. D’autres investissent dans de petites entreprises agricoles, l’élevage, la transformation agroalimentaire et le recyclage. Cependant, ces initiatives sont confrontées à de nombreux défis, notamment l’accès limité aux financements, l’instabilité économique et le manque de débouchés pour leurs produits sur le marché national et international.
Pourtant, en guise de soutenir l’emploi des jeunes, le gouvernement et certaines organisations ont mis en place plusieurs initiatives. Parmi elles, la Banque d’Investissement pour les Jeunes qui vise à faciliter l’accès aux financements, tandis que le Programme d’Autonomisation Economique et d’Emploi des Jeunes (PAEEJ) finance des projets entrepreneuriaux. De plus, la promotion des coopératives permet aux jeunes de mutualiser leurs ressources et de renforcer leur capacité d’innovation.
En plus de ces efforts, l’adaptation du système éducatif, la facilitation de l’accès aux financements et la création d’opportunités locales seront essentielles pour garantir un avenir meilleur aux jeunes Burundais.
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