Agriculture

Le « lengalenga » : Du pain béni pour les vendeurs de légumes de Bujumbura

Le lengalenga (amarante) s’impose comme aliment indispensable dans la capitale économique Bujumbura. Pas mal de ménages en consomment quotidiennement. Sa commercialisation rapporte beaucoup aux vendeurs de légumes de Bujumbura dont la majorité sont des femmes. Reportage

Nous sommes mercredi, le 24 mars 2021 dans la zone de Gihosha, commune Ntahangwa dans la capitale économique Bujumbura. A 7h du matin, les motos transportant des femmes qui viennent s’approvisionner en lengalenga s’observent. Elles vont les revendre dans les différents quartiers de la ville de Bujumbura.

La commercialisation des lengalenga rapporte beaucoup aux vendeurs de légumes de Bujumbura dont la majorité sont des femmes. Pas mal de ménages en consomment quotidiennement.

Quid de la production ?

Oswald Nitunga est un cultivateur de lenganga dans les terres  domaniales de l’Université du Burundi, campus Kamenge. Ce planton profite de son temps libre pour labourer des champs pour le compte de certaines autorités de ce campus avec qui il partage le produit. Il nous raconte les méandres de son labeur de la semence à la récolte du lengalenga.  «Je prépare le terrain et j’attends une semaine pour semer». Selon lui, la récolte du lengalenga s’effectue 30 jours après le semis. « Après un mois, on récolte », précise M. Nitunga. Après, je prépare directement le terrain pour le cycle à venir suivant la même méthode.

Oswald Nitunga indique que la culture des amarantes nécessite beaucoup d’eau. Quand la pluie tarit, les cultivateurs de lengalenga font recours à l’irrigation, explique-t-il. Selon  M. Nitunga, une année compte sept saisons pour la culture du lengalenga.

Concernant la fertilisation, les cultivateurs utilisent des engrais chimiques appelés urée. « Une fois après la floraison des amarantes et une deuxième fois deux semaines avant la récolte », nous informe Nitunga.

Des bénéfices sont enregistrés

Selon ce cultivateur, la culture des lengalenga génère des profits non négligeables. « La culture des lengalenga génère des bénéfices si on les champs sont bien entretenus », révèle Nitunga. Suite au manque de temps suffisant, il recoure souvent à la vente sur pied. « Différentes femmes viennent acheter la récolte sur pied, souvent deux semaines avant la récolte. Ce sont elles qui vont approvisionner les boutiques ou les petits marchés se trouvant dans certains quartiers de la capitale économique », a-t-il expliqué.

Selon cet agriculteur, la récolte sur pied d’un champ de lengalenga peut  s’acquérir à 80 mille FBu. «Après avoir donné leurs parts aux propriétaires des terrains, je parviens à encaisser une somme qui me permet à subvenir  à mes besoins familiaux». Cet homme a 8 enfants dont 5 qui sont sur le banc de l’école.

Dative Nzimenya est vendeuse de lengalenga depuis bientôt 10 ans. Elle fournit le lenganga dans les quartiers de la zone Gihosha. Nous l’avons rencontrée dans les terres domaniales de l’Université du Burundi, campus Kamenge en train de récolter les lengalenga qu’elle avait achetés sur pied pour les revendre plus tard. « J’approvisionne les boutiquiers qui font des commandes ainsi que les petits marchés (kasoko). D’autres femmes viennent directement s’approvisionner ici », fait-elle savoir.

Mère de 5 enfants dont 3 qui sont sur le banc de l’école, elle est mariée à un taximan. Mme Nzimenya précise qu’avec le soutien de son mari, sa famille parvient  à mener une vie normale. «La commerce des lengalenga me permet de couvrir les besoins vitaux de ma famille». Selon cette vendeuse, elle parvient à engranger des bénéfices. «Pour un champ loué à 80 mille FBu je peux avoir un bénéfice de plus de 20 mille FBu et cela pendant 3 ou 5 cinq jours», révèle-t-elle.

Jeanine Niyonkuru est une revendeuse de lengalenga rencontrée dans la zone de Gihosha, non loin  du petit marché de Gihosha. Il est 7h et elle venait de s’approvisionner en lengalenga dans les champs se trouvant au Lycée de Ngagara, communément appelée ENE. Elle est vendeuse des lengalenga depuis 3 ans. C’est le seul métier qu’elle exerce actuellement. « Tous les jours, je dois arriver sur les lieux d’approvisionnement aux environs de 6 h 30. A 7h, je dois être dans le quartier pour approvisionner les boutiques et les ménages qui viennent acheter les amarantes». Cette mère de deux enfants vend 3 petits tas de lengalenga à 200 FBu. Il y a également un grand tas de 500 FBu « Sur les lengalenga achetés à 10 mille FBu, je peux engranger un bénéfice de 3 mille FBu. Et jusqu’ à 11h, toutes les quantités achetées sont souvent terminées», explique-t-elle avant d’ajouter que c’est le seul métier qu’elle exerce. « Je m’en sorte parfaitement bien. Nous arrivons à mener notre vie sans coup férir », se réjouit-elle.

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A propos de l'auteur

Bruce Habarugira.

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