Les autochtones habitant le village des autochtones de Bugarama sur la colline Gifugwe de la commune Mpanda dans la province de Bubanza sont en quête du bien-être. Ils pratiquent la culture du manioc, du haricot, le petit commerce et l’apiculture. Malgré leur ambition d’augmenter les variétés de cultures et de mettre en place une industrie agro-alimentaire, ils nécessitent un certain soutien

Les autochtones habitant le village des autochtones de Bugarama sur la colline Gifugwe de la commune Mpanda dans la province de Bubanza sont en quête du bien-être.
« Je suis membre de l’association Twiyungunganye créée ici-même dans le site. Nous cotisons 500 FBu par semaine. Nous trouvons l’argent à cotiser dans les travaux saisonniers. Par exemple, si nous cultivons un champ de 5 mètres sur 10 mètres, la rémunération revient à 1 000 FBu », indique Evangeline Miburo, une autochtone âgée de 40 ans, mère de deux enfants et habitant le site des autochtones de Bugarama, commune Mpanda dans la province de Bubanza.
Elle témoigne qu’un membre de l’association a le droit d’emprunter entre 30 mille et 50 mille FBu pour subvenir à ses besoins.
Ce qu’affirme Priscilla Bucumi, une autochtone âgée de 35 ans, mère de neuf enfants habitant le site des autochtones de Bugarama. « J’emprunte souvent de l’argent dans l’association « Twiyungunganye » pour faire le commerce du bois et des légumes dans le village », fait-elle remarquer.
Faire face à la vulnérabilité
Evariste Sinzoyiheba, chef du village des autochtones de Bugarama déclare que le village a été conçu pour 68 ménages vivant dans la pauvreté. Toutefois, il rappelle que celui-ci est constitué par 45 ménages d’autochtones, 20 ménages de « Bahutu » et 3 ménages de « Batutsi ».
Malgré la situation précaire dans laquelle vivent les habitants du village, le chef du village, âgé de 37 ans et père de 3 enfants précise que ceux-ci n’ont pas croisé les bras. Cela durant les 6 ans d’existence du village.
« Nous avons créé la coopérative Twehokuki constituée par 92 membres dont 42 femmes et 50 hommes. La coopérative priorise l’agriculture et l’élevage. Actuellement, nous cultivons le manioc et le haricot sur un champ loué à 250 mille FBu par saison. Nous prétendons diversifier les cultures en cultivant les légumes et les fruits (pastèques, poivrons, oignons). Au fur et à mesure, nous envisageons mettre en place une industrie de transformation agro-alimentaire. Cela afin de produire pour l’exportation », informe-t-il avant d’annoncer que la coopérative pratique l’apiculture. Et de renchérir : « Nous disposons de deux cruches modernes ».

Evariste Sinzoyiheba, chef du village des autochtones de Bugarama : Nous avons créé la coopérativeTwehokuki qui a un capital de 920 mille FBu investi dans des biens comme 6 chèvres achetées à 600 mille FBu, deux cruches achetées à 200 mille FBu… »
M.Sinzoyiheba notifie que la coopérative a un capital de 920 mille FBu investi dans des biens comme 6 chèvres achetées à 600 mille FBu, deux cruches achetées à 200 mille FBu…
Toutefois, il confirme que la coopérative n’a pas ouvert un compte bancaire, mais qu’elle projette l’ouvrir d’ici peu dans la microfinance « Twitezimbere ». Ce qui lui permettra de contracter des crédits et, partant, élaborer de gros projets d’investissement.
Par ailleurs, nous promouvons également l’égalité des genres dans la coopérative. Nous avons 2 femmes dans le comité exécutif contre 3 hommes tandis que dans le comité de surveillance, nous avons 2 femmes contre 1 homme.
Du bon, mais aussi du mauvais
Pour M.Sinzoyiheba, le grand défis à la réalisation des projets est le manque de terres cultivables. « Nous vivons dans une parcelle de 15 mètres sur 15 mètres. Les terres cultivables sont tellement exiguës qu’elles n’accueillent que les jardins potagers », déplore-t-il avant de regretter que même si on envisageait d’aménager les jardins potagers, le village n’a pas d’eau non seulement pour arroser les légumes, mais aussi pour utiliser dans la vie quotidienne. M.Sinzoyiheba s’inquiète que le village n’est pas éclairé.
Pourtant, continue-t-il, la lumière ne contribue pas seulement à la sécurité du village, mais aussi elle peut faciliter le travail nocturne.

Priscilla Bucumi, habitant le village des autochtones de Bugarama : « J’emprunte souvent de l’argent dans l’association « Twiyungunganye » pour faire le commerce du bois et des légumes dans le village »
Il regrette également que le village enregistre beaucoup d’abandons scolaires, surtout les filles. Or, continue-t-il, la base du développement d’un peuple est l’éducation.
Pendant célébration de la Journée Internationale des Peuples Autochtones (JIPA) vendredi le 18 août 2023, Evariste Ndayishimiye, Président de la République du Burundi a promis d’octroyer à chaque ménage des autochtones un hectare de terre arable. Il a promis aussi aux étudiants autochtones une propriété foncière d’un hectare, 2 vaches et 20 lapins. Cela pour les encourager à pratiquer des activités agro-pastorales.
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