Société

Les détenus alertent sur les mauvaises conditions carcérales

L’insuffisance des matelas, de quoi manger, des toilettes et des chambres sont certains des désagréments auxquels sont confrontés les détenus.  L’une des causes de ce calvaire est l’effectif pléthorique des détenus. La mise en application effective de  la grâce présidentielle constitue une des solutions à ce problème.

L’insuffisance des matelas, de quoi manger, des toilettes et des chambres sont certains des désagréments auxquels sont confrontés les détenus.

   

Les conditions carcérales deviennent de plus en plus précaires, dénoncent  ceux qui ont été libérés  de certaines structures de détention de la place lors d’une synergie des médias organisée par les radios Bonesha FM, Isanganiro, Izere FM et Rema FM ainsi que le groupe de presse Iwacu, le Journal Burundi Eco, le Magazine Jimbere et la communauté des Blogueurs Yaga sur le thème comment désengorger les lieux de détention. A la prison de Mpimba,  la capacité d’accueil a été dépassée.  Elle abrite aujourd’hui plus 4000 détenus alors que sa capacité  d’accueil est  de 800 détenus.  Dans une cellule, on peut trouver plus de 15 détenus au lieu de 2 ou 4. Et des pots de vin estimés à 300 000 FBu sont quelquefois glissés pour bénéficier d’une chambre dans un quartier haut standing. Suite à cet effectif  pléthorique de prisonniers, certains dorment à la belle étoile sur  de vieux vêtements  et des sacs déchirés.  On les voit aussi  dormir dans les corridors de cette prison suite au manque de cellules  qui leur sont  réservés. 

De plus,  trouver de quoi mettre sous la dent est un parcours de combattant.  Pour cela, certains détenus peuvent passer toute une journée sans rien manger.  En principe, chaque prisonnier bénéficie de 350g de farine de manioc et 250g de haricot et  mange seulement une fois par jour.  Pourtant, le manque de bois de chauffage ou de charbon de bois empire la situation.  Pour cela, les détenus qui ont des moyens financiers s’approvisionnent en nourriture ailleurs.  Les conditions hygiéniques sont déplorables, font remarquer nos sources, car les toilettes ne sont pas suffisantes.  Le matin, ils sont obligés de faire la queue. 

Les détenus pauvres dorment souvent ventre creux

Le même désarroi s’observe à la prison centrale de Ngozi. Selon nos sources,  la capacité d’accueil  de cette prison est largement dépassée. Ce qui est à l’ origine de l’insuffisance des matelas, des denrées alimentaires et du bois de chauffage.  Ceux qui n’ont pas d’autres sources de revenus ou de vivres dorment souvent ventre creux. 

La prison centrale de Rumonge n’est pas épargnée. A cette prison, on ajoute à ces maux le manque de véhicules pour déplacer les détenus qui souhaitent aller se faire soigner ou assister à leurs procès.  Par contre, il n’abrite pas de détenus qui ont bénéficié de la grâce présidentielle.  Et la même prison abritait 1064 détenus dont 1013 hommes et 51 femmes  le jour de la visite sur une capacité d’accueil estimée à 800 détenus.  

A la prison centrale de Ruyigi, les défis liés à l’insuffisance de la nourriture, des toilettes, des lits et des chambres sont aussi signalés.  Et la cause majeure de ces désagréments est aussi l’effectif pléthorique des détenus car, sur 300 détenus prévus, cette prison héberge plus de 800. 

 Au regard des conditions de vie des détenus dans presque tous les lieux de détention,  les prisonniers, les hommes de droit et les cadres de la société civile demandent  au gouvernement de mettre en application la grâce présidentielle pour désengorger les prisons, car il a été constaté que certains détenus graciés n’ont pas été  libérés.  Dans cette logique, on pourra aussi  alléger la souffrance des détenus. Pour Me Fabien Segatwa, les auteurs des infractions mineures ne devraient pas être emprisonnés. Ils devraient exercer des travaux d’intérêt général.  Selon l’association Ntabariza, leur infliger des amendes constitue aussi une option. 

Signalons à toutes fins utiles que mettre tous les auteurs des infractions dans les prisons conduit le pays à dépenser une somme colossale, car on débourse 20 millions de FBu quotidiennement pour les nourrir.

A propos de l'auteur

Jean Marie Vianney Niyongabo.

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