Editorial

Les disciples de « Zachée » dans le viseur des autorités

Le ministère de l’Intérieur, du Développement Communautaire et de la Sécurité Publique veut en découdre avec les percepteurs de taxes défaillants. Dans l’optique d’améliorer la collecte des recettes communales, ledit ministère a initié une semaine témoin. Cette campagne de civisme fiscal s’est déroulée du 25 au 31 janvier 2021 dans 10 communes pilotes.

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De nouveaux percepteurs recrutés parmi les jeunes chômeurs ont été déployés dans les communes de Giharo, Gitega, Kayanza, Kayogoro, Mutimbuzi, Muyinga, Ngozi, Rugombo, Nyanza-lac et Rumonge. En une seule semaine, un montant de 115.073.550 FBu comme recette a été collecté comme recette, soit un surplus de 65 349 275 FBu.

Les cadres du ministère en charge du développement communautaire estiment que plus de la moitié des recettes n’étaient pas collectées ou n’étaient pas versées dans les caisses communales. C’est un manque à gagner énorme. Par simple calcul arithmétique, on trouve qu’en un mois, les dix communes auraient perdu 261 397 100 FBu et plus de 3 milliards de FBu en une année. C’est une partie émergée de l’iceberg car cette activité n’a touché que 10 communes sur 119 communes que compte le pays.

La campagne a touché d’autres imposteurs notamment les personnes qui jouent l’intermédiation entre les acheteurs et les vendeurs, surtout pour le commerce du bétail. Plus de 300 commissionnaires sont tombés dans les mailles du filet. Ils ont été interpellés par la police puis relaxe après avoir payé une  amende de 100 000 FBu chacun. Tous les marchés de bétail ont été visités pour s’assurer que les pratiques des intermédiations entre les vendeurs et les acheteurs ont été éradiquées.

Les résultats de cette campagne sont probants. A titre illustratif, le prix d’achat des vaches a chuté de 200 000 FBu au marché de Butaganzwa en province de Kayanza, affirme le porte-parole dudit ministère Pierre Nkurikiye.

Dans la foulée, le ministère de l’Intérieur, du Développement Communautaire et de la Sécurité Publique invite les autorités administratives et policières à éradiquer la pratique des « faux commissionnaires ». Toutes les transactions qui relèvent de cette pratique sont interdites sur le territoire national. Ainsi, les commissionnaires ne doivent en aucun cas intervenir dans la vente des maisons, la location des maisons, la vente des parcelles, des meubles, etc. Cette décision risque de réduire des milliers de personnes au chômage. Pas mal de gens vivaient depuis des années de métiers informels de ce genre.  Les acheteurs se frottent les mains. C’est une décision salutaire. Ils espèrent une baisse considérable des prix d’achat.

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Benjamin Kuriyo.

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    Sans transparence, pas de confiance

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