Baisses des ventes, difficultés d’avoir accès aux intrants, difficultés de trésorerie … sont entre autres les défis qui traduisent les effets de la pandémie sur les entreprises. Les chiffres donnés par l’Institut des Statistiques et d’Etudes Economiques au Burundi (ISTEEBU) alertent
Même si la pandémie n’a pas causé beaucoup de dégâts humains et semble être maîtrisée, les entreprises et les ménages au Burundi paient cher les retombées économiques de cette crise sanitaire. C’est ce que montrent les résultats d’une étude sur l’impact de la pandémie de Covid-19 sur les activités des entreprises et les conditions de vie des ménages au Burundi réalisée par l’ISTEEBU. Cette étude se base sur les données collectées au moyen des interviews téléphoniques dans la 2ème semaine du mois d’août de cette année 2020.
7 sur 10 entreprises touchées par la pandémie de Covid-19
Une étude évaluative des effets socio-économiques du Covid-19 au Burundi commanditée par les experts de la Banque Mondiale, la Banque Africaine de Développement, le Programme des Nations Unies pour le Développement et l’Unicef, prévoyait déjà qu’une baisse attendue du chiffre d’affaires compromettra la capacité des entreprises à rembourser les dettes contractées auprès du secteur bancaire, à honorer leurs obligations fiscales, leurs obligations envers leurs fournisseurs ainsi que leurs obligations salariales.

Environ sept entreprises sur dix ont déclaré avoir été touchées par la pandémie.
Cette étude prédisait également que certaines entités industrielles en phase de démarrage pourraient suspendre leurs projets d’extension. En l’absence de mesures de soutien, nombre d’entreprises pourraient fermer, provoquant des pertes d’emplois et des pertes de revenus pour les ménages.
Ainsi, les résultats de l’étude menée par l’ISTEEBU montrent qu’environ sept entreprises sur dix ont déclaré avoir été touchées par la pandémie, ses effets se traduisant principalement par une baisse des ventes pour 64,7% et des difficultés de trésorerie (55,4%). A cause de la pandémie, il y a eu une perturbation de l’approvisionnement mondial qui a fait que 52, 4% des entreprises burundaises trouvent des difficultés d’accès aux intrants.
Les conséquences de cette situation ont occasionné des licenciements temporaires ou définitifs et des chômages techniques du personnel. Selon cette étude, 13,6 % entreprises des ont procédé à la réduction des heures de travail.
Toutefois, on dit qu’à quelque chose « malheur est bon ». 42,5% et 22,5% des entreprises ont procédé à l’augmentation de l’utilisation de l’internet (respectivement pour les grandes et les moyennes entreprises).
Les entreprises sollicitent un appui
Face à la pandémie de COVID-19, les entreprises cherchent à s’adapter rapidement, tout en manœuvrant du mieux possible face aux défis financiers et opérationnels qui se dressent sur leur route… 61% des entreprises ont déclaré que la demande de leurs biens et services a baissé, 30% des grandes et moyennes entreprises (scénario optimiste) ont anticipé une baisse dans le futur sur leurs ventes ; 29% des petites entreprises et unités de production informelles pensent également que leurs ventes vont baisser dans les trois prochains mois
En ce qui concerne les mesures de soutien demandées par les grandes et moyennes entreprises, 38,5% ont besoin de la réduction/exonération des taxes. Cela est ainsi au moment où l’Office Burundais des Recettes affiche une performance de 12% dans la collecte des impôts.
L’étude montre que 16,9% de grandes et moyennes entreprises burundaises ont besoin du report de paiement de prêts ou suspension des intérêts sur les prêts ou refinancement de dettes et 11,5% ont besoin d’un transfert monétaire.
Quant aux petites entreprises et unités de production informelle : 30,2% ont besoin de prêts à des taux d’intérêt subventionnés, 25,8% veulent accéder à de nouveaux crédits alors que 25,2% ont besoin d’un report de paiement de prêt/suspension des intérêts sur les prêts/refinancement de dettes.
Les ménages en souffrent également
Plus de sept ménages sur dix (70,3%) ont connu une baisse du revenu total tiré de l’entreprise familiale non-agricole. Plus de la moitié des ménages, soit 55,1%, se sont inquiétés de ne pas avoir suffisamment de nourriture, 46,0% des ménages ont déclaré qu’ils ont dû sauter un repas parce qu’il n’y avait pas assez d’argent ou d’autres ressources pour acheter la nourriture et 16,0% des ménages ont passé toute la journée sans rien manger en raison du manque d’argent ou d’autres ressources
Environ 3 ménages sur dix (27,2%) des ménages burundais ne sont pas satisfaits de leur vie actuelle, 58,6% des ménages sont optimistes quant à l’amélioration de leur bien-être dans les douze prochains mois.
Tels sont les principaux résultats de la 1ère vague de l’étude d’impact de la pandémie du Covid-19 sur les activités des entreprises et les conditions de vie des ménages au Burundi de 2020.
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