Editorial

Les entreprises publiques en mode dette cumulée

Les chiffres en disent long. En 2021, la dette d’une vingtaine d’entreprises publiques pour l’exercice 2021 est estimée à plus de 1 500 milliards de FBu, selon le rapport annuel exercice 2021 de la direction de la dette au sein du ministère des Finances, du Budget et de la Planification Economique.

Mélance Maniragaba, rédacteur en chef adjoint.

Ce rapport publié au mois de janvier 2023 montre à quel point les entreprises publiques sont au bord du gouffre. Les chiffres datent de presque deux ans. Le doute plane que cette dette irait crescendo. Apparemment, les entreprises publiques se trouvent en mode dette cumulée.

Celles qui sont citées par la direction de la dette sont notamment, l’Office National des Pensions et Risques Professionnels des Fonctionnaires, des Magistrats et des Agents de l’Ordre Judiciaire (ONPR), la Mutuelle de la Fonction Publique (MFP), l’Office National des Télécommunications (Onatel), la Regideso, l’Office du Thé du Burundi (OTB), la Compagnie de Gérance du Coton (COGERCO), l’Office National de la Tourbe (ONATOUR), l’Office des Transports en Commun du Burundi (OTRACO), la Société Rizicole de Développement de l’Imbo (SRDI), Burundi Airlines, la Banque de l’Habitat du Burundi (BHB)…pour ne citer que celles-ci.

L’Etat, principal actionnaire de ces entreprises a investi des sommes colossales dans celles-ci pour créer des emplois et recevoir en contrepartie des dividendes.  Aujourd’hui, les gestionnaires des entreprises publiques peinent à faire tourner les boîtes. Par ailleurs, même l’actionnaire principal leur doit des arriérés estimés à 81 921 millions de Francs Burundais. Pour dire que lui-même n’honore pas les engagements et que les services rendus par les entreprises publiques ne sont pas rétribués.

Il se pourrait même que cet actionnaire maintienne ces entreprises dans une situation de pléthore des employés, exigeant à leurs gérants d’engager des employés sans tenir compte des emplois disponibles. Ces entreprises sont tenues de prendre en charge ces employés jusqu’à l’âge de la retraite et même leurs familles moyennant les cotisations à la sécurité sociale.

La situation de surendettement dans laquelle se trouvent les entreprises publiques ne les facilite pas pour leurs investissements futurs.

Le contribuable attend depuis des années une volonté politique claire de réformer les entreprises publiques, par exemple les privatiser. Malheureusement, plus on traine à les réformer, plus elles perdent de la valeur et, partant, elles s’exposent à la liquidation.

A propos de l'auteur

Mélance Maniragaba.

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