Santé

Les malades du cancer crient au secours

Les personnes atteintes du cancer sont confrontées à beaucoup de défis. Ce sont à titre d’exemple le manque et la cherté des médicaments ainsi que des médecins calés en la matière, le non équipement des laboratoires, etc. L’association des Personnes atteintes du cancer demande à l’Etat de s’impliquer dans leur prise en charge pour éviter que de dégâts causés par cette maladie chronique s’alourdissent davantage

A l’occasion de la journée mondiale de lutte contre le cancer, le ministère de la Santé Publique et de la Lutte contre le Sida a visité vendredi le 9 avril 2021 le centre de prise en charge des personnes atteintes du cancer logé au Centre Médico-chirurgical de Kinindo (CMCK).

Selon Agrippine Nyandwi, présidente de l’association des personnes atteintes du cancer, ces patients sont confrontés à beaucoup de défis. Il n’y a pas de médecins suffisants calés dans le traitement du cancer. «Pour détecter le cancer, ça nécessite le transfert du patient ou de l’échantillon à l’étranger, car il n’y a pas de laboratoires bien équipés pour détecter les cas de cancer. Et c’est très cher.  Détecter le cancer dans un échantillon quelconque demande un montant de 500 000 FBu», laisse entendre Nyandwi. De plus, il n’y a pas de médicaments suffisants. Et si on parvient à les trouver, ce n’est pas à la portée de toutes les bourses. Ils sont chers. « Il y a un patient qui se trouve au CMCK. Le médicament dont il a besoin et qu’on lui injecte toutes les trois semaines coûte 450 dollars. Ce traitement peut durer six mois, neuf mois ou même une année. Cela dépend de la gravité et du type de cancer dont on souffre. Vous comprenez que se faire soigner contre le cancer n’est pas une affaire de n’importe qui », indique- t- elle.

Alexis Manirakiza, cancérologue au CMCK qui a fait des formations dans le traitement du cancer en France, au Maroc et aux USA : « Le traitement du cancer pose problème au Burundi ».

Que l’Etat s’implique!

Nyandwi demande à l’Etat de s ‘impliquer activement dans la prise en charge des cas de cancer. Sinon, elle précise qu’il y a des personnes qui meurent du cancer  suite au manque de moyens financiers.

Alexis Manirakiza, cancérologue au CMCK qui a fait des formations dans le traitement du cancer en France, au Maroc et aux USA affirme que le traitement du cancer pose problème au Burundi. Selon lui, il n’y a pas de laboratoires bien équipés dans le traitement du cancer. De même  pour le centre de transfusion sanguine du centre de prise en charge du cancer du CMCK dont on dispose jusqu’ à maintenant au Burundi. Il n’est pas aussi bien équipé en la matière. Ce qui fait que la plupart des gens qui ont les moyens financiers préfèrent aller se faire soigner à l’étranger.  Et d’ajouter le défi lié aux maisons d’assurance qui ne s’impliquent pas dans le paiement des frais qu’on exige pour soigner une personne atteinte du cancer. C’est à titre illustratif celles qui sont sous chimiothérapie.

Pas de chiffres exacts sur les cas de cancer au Burundi

Ce cancérologue s’inquiète du fait qu’il n’y a pas de chiffres exacts sur les cas de cancer au niveau national.  La raison est qu’auparavant, chaque fois qu’un patient qui présentait une tumeur venait se faire soigner, on ne lui faisait pas la biopsie (prélèvement d’un petit morceau de tissu afin de le faire analyser au microscope par un pathologiste). On passait directement à son opération alors que c’est par la biopsie qu’on découvre que telle ou telle autre personne souffre du cancer ou pas. Il demande alors aux médecins de penser d’abord à la biopsie. Selon toujours lui, c’est dans ce sens qu’on va se rendre compte de tous les cas de cancer au niveau national.  Selon lui, depuis que le centre de prise en charge du cancer logé au CMCK est à l’œuvre (juin 2020), 379 cas ont été identifiés. Parmi ces derniers, 137 cas sont sous traitement.

Jean Claude Mbonicura, chirurgien au CMCK a fait savoir que si quelqu‘un présente une tumeur, beaucoup de gens ont tendance à dire qu’il souffre d’un cancer. C’est archifaux, martèle-t-il. Il fait remarquer que la littérature distingue plusieurs types de cancer. Et de préciser que 26 types de cancer ont été déjà identifiés par le centre de prise en charge du cancer au CMCK.

Notons que le ministère de la Santé Publique et de la Lutte contre le Sida a promis d’appuyer techniquement ce centre pour qu’il soit plus opérationnel.

A propos de l'auteur

Jean Marie Vianney Niyongabo.

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