Après une chute des prix sur le marché pendant les deux derniers mois, les prix repartent à la hausse. Au marché « Bujumbura City Market » dit chez Sion, les prix des denrées alimentaires connaissent une augmentation qui varie entre 100 et 500 FBu. Cette hausse est imputable à la diminution de ces produits dans les stocks d’approvisionnement, aux aléas climatiques et surtout à la période de soudure. Les commerçants s’attendent à une nouvelle chute des prix d’ici deux mois avec les récoltes de la saison culturale B
La récolte pour la saison culturale A a été très bonne partout dans le pays. Burundi Eco est revenu sur le sujet au mois de février pour expliquer les raisons de la chute des prix des denrées alimentaires qui s’est observée à cette période. La surabondance des produits vivriers sur le marché a cassé les prix tout d’un coup.

Au marché « Bujumbura City Market » dit chez Sion, les prix des denrées alimentaires connaissent une tendance haussière. Cette hausse se remarque surtout pour les haricots, les petits pois frais, la farine de manioc, l’huile de palme et les oignons.
La chute des prix pendant la période de récolte
« La bonne production des cultures vivrières saisonnières est à la base de cette abondance sur les marchés. Et elle est à l’origine de la baisse des prix », a expliqué Dr Déo Guide Rurema, ministre de l’Agriculture et de l’Elevage. Selon les estimations du ministère de l’Agriculture, lors de la saison culturale A, 256 mille tonnes de maïs, 100 tonnes de riz, 39 mille tonnes de pommes de terre et 96 mille tonnes ont été produits. La période de récolte a soulagé les consommateurs qui ont bénéficié d’une réduction spectaculaire des prix, surtout pour les pommes de terre dont le prix au kilo est descendu jusqu’à 350 FBu.
Pourtant les observateurs recommandaient déjà aux producteurs de ne pas gaspiller les récoltes. Ils étaient convaincus que la période de récolte sera suivie par une hausse des prix. Le mardi 17 avril 2018, Burundi Eco a fait un tour au marché « Bujumbura City Market » dit chez Sion pour observer l’évolution des prix sur le marché. Ainsi, les prix de certaines denrées alimentaires restent stables alors que d’autres connaissent une légère augmentation.
A titre illustratif, durant les cinq derniers mois, le prix du riz importé de Tanzanie se stabilise à 3 000 FBu le kilo. Par ailleurs ; le prix du riz produit localement varie au fur des mois. Il était de 2 200 FBu en novembre 2017, 2 000 FBu en janvier de cette année et actuellement un kilo se négocie à 1 800 FBu. Les commerçants rencontrés chez Sion signalent une légère augmentation des prix pour ces produits pendant les deux dernières semaines. Le prix est passé de 1700 FBu à 1800 FBu.
Les vendeurs associent cette augmentation du prix aux aléas climatiques. « Les pluies diluviennes qui s’abattent ces derniers jours dans toutes les régions naturelles du pays ne facilitent pas la tâche aux riziculteurs. Ceux-ci sèchent la grande partie de leur récolte à l’air libre. Or si l’ensoleillement n’est pas abondant, cela rallonge la durée de séchage. D’où les interruptions au niveau de l’approvisionnement », estiment-ils.
L’agrobusiness prend son envol
Ces derniers temps, les producteurs agricoles commencent à changer de mentalités. Au lieu de vivre de l’agriculture de subsistance, ils pratiquent l’agriculture de commercialisation. Avec l’appui des ONG locales et internationales qui œuvrent dans le développement communautaire, les agriculteurs créent des coopératives qui deviennent de plus en plus rentables. La mise en place des coopératives commence à porter des fruits. L’exemple le plus parlant est celui de la farine de maïs. Il n’y a pas longtemps une grande partie de la farine de maïs transformée était importée. Actuellement, les unités de production locales ne cessent d’augmenter. Elles se comptent par dizaines.
Les commerçants témoignent de l’apport de ces unités de production. Le prix de la farine de maïs décortiquée est en chute libre. Ceci s’explique par l’abondance des céréales sur le marché local. D’où l’augmentation des sociétés qui transforment les grains de maïs en farine. Un sac de 25 kg qui se négociait à 45 000 FBu en août dernier se vend actuellement à 27 000 FBu. Et le kilo de ce produit est passé de 2 000 FBu à 1 100 FBu sur la même période.
Comparaison des prix (en FBU/kg) appliqués entre février et avril au marché Bujumbura City Market.
Produits alimentaires |
Février 2018 |
Avril 2018 |
Pomme de terre |
500 |
800 |
Riz Tanzanien |
3 000 |
3000 |
Riz local |
1 700 |
1800 |
Haricot jaune |
1 300 |
1600 |
Haricot Kinure |
1 200 |
1300 |
Oignon blanc |
1 500 |
2000 |
Oignon rouge |
1 700 |
2400 |
Farine de manioc (Kivunde) |
1 500 |
1600 |
Viande |
6 000 |
7500 |
Ndagala |
35 000 |
30000 |
Petit pois frais |
3 000 |
3500 |
Huile de palme (1,5 l) |
3 100 |
3300 |
Huile Cooki (1,5 l) |
6 500 |
6000 |
De ce tableau on déduit que les prix des denrées alimentaires ont une tendance haussière. Cette hausse se remarque surtout pour les haricots, les petits pois frais, la farine de manioc, l’huile de palme et les oignons. Les commerçants qui prestent chez Sion, qui se sont exprimés associent cette hausse à la diminution des stocks chez les fournisseurs. Si la quantité diminue, les prix augmentent, concluent-ils.
Durant la période de récolte, il y a abondance des produits alimentaires. Ce qui fait que les prix chutent. Cette période est suivie par une période de soudure durant laquelle les stocks sont quasi épuisés et les nouvelles récoltes ne sont pas encore moissonnées, d’où les prix des produits alimentaires s’envolent. Selon les informations récoltées auprès des fournisseurs, entre les mois de juin et octobre, les oignons étaient en surabondance. A ce moment, les prix ont diminué. Mais pendant les autres mois de l’année, la quantité a diminué et les prix sont repartis à la hausse. Une réalité qui se vérifie sur le marché, au mois de janvier un kilo d’oignons rouges coûtait 1 700 FBu, mais il se négocie à 2 400 FBu, à l’heure actuelle, soit une augmentation de 700 FBu.
Pour rappel, l’an dernier certaines régions du pays ont traversé une période de disette sans précèdent suite aux aléas climatiques et aux chenilles légionnaires qui ont ravagé les cultures. Cette situation a obligé le gouvernement à exonérer les produits alimentaires importés des droits de douane, de la taxe sur la valeur ajoutée et de la redevance administrative pendant trois mois. Une mesure qui a été prise pour pallier à la flambée des prix des denrées alimentaires qui étaient devenus exorbitants.
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