Société

Les prix des denrées alimentaires toujours en hausse

En cette période de soudure, les prix des denrées alimentaires sont en hausse au marché de Gitega. La révision des prix à la pompe n’a pas motivé les commerçants à réajuster les prix. Les céréales, les légumes, les produits carnés et halieutiques  sont hors prix dans un contexte d’inflation galopante. Reportage.

L’exploitation des marais pendant la saison sèche n’arrive pas à accroître l’offre alimentaire. Par consequent, les prix du petit pois frais augmentent exponentiellement.

Aux environs de 10h, nous débarquons au marché central de Gitega. A l’entrée de ce marché, une œuvre architecturale en forme d’arc-on dirait un monument-montre bel et bien que vous êtes au marché de Gitega. A l’intérieur du marché pas de bousculades mais les clients affluent quand même pour s’approvisionner. L’espace et subdivisé en plusieurs quartiers selon les catégories d’articles. Ce qui sûr il est quasi impossible pour les personnes vivant avec un handicap d’y faire des courses. L’emplacement du marché se trouve sur un terrain légèrement incliné. Donc vous devez monter ou descendre des escaliers pour passer d’un compartiment à l’autre. Ce qui compliquerait la tâche à ceux qui se déplacent sur des chaises roulantes ou qui ont une infirmité motrice prononcée. Cela étant, poursuivons notre voyage

L’aire réservée aux denrées alimentaires attire notre regard. L’intention est d’avoir une idée sur les prix des biens de consommation par rapport aux prix qui prévalent à Bujumbura. Sans surprise, les prix sont presque les mêmes. Une situation qui se justifie par la hausse généralisée des prix à l’échelle nationale. La pression inflationniste est là. Nous le verrons plus tard.

Des prix en hausse

L’exploitation des marais pendant la saison sèche n’arrive pas à accroître l’offre alimentaire. La population est toujours en attente des récoltes de mais pour de la saison culturale 2023 C. Il faudra attendre la fin de cette année pour que les premières récoltes de maïs atterrissent sur le marché.

Pour le moment, les prix des céréales restent élevés. Un kilo de maïs sec coute 2700. Un kilo de haricot varie entre 3000 et 3500 FBu. Pour ce qui est du riz, un produit de base dans les zones urbaines, les prix tournent autour de 4 500 FBu le kilo.

Quand le petit pois fuit nos assiettes

Pour ce qui est des légumes, le petit pois frais se raréfie sur le marché de Gitega. A un mois des fêtes de fin d’années, les prix du petit pois, denrée très prisée lors des festivités explosent. Désormais, un kilo de petit pois s’achète entre 14 000 et 16 000 FBu. Ce jour-là, deux femmes seulement étalaient une dizaine de kilo.

Les prix du petit pois frais explosent, car il n’y a pas assez d’offre pour satisfaire la demande. Même les petites quantités disponibles sont acheminées directement à Bujumbura au plus offrant. Le kilo de petit pois frais frôle les 18 000 FBu, déplore une vendeuse qui s’est confiée au Journal Burundi Eco.

Une mauvaise gestion de la récolte

La cherté des petits pois frais démontre à quel point nos producteurs éprouvent d’énormes difficultés pour conserver leurs gousses. Après la récolte, le petit pois est acheminé directement vers le marché d’écoulement. Ce qui est logique dans un pays où seulement 13% de la population à accès à l’électricité et où les coupures intempestives d’électricité dictent notre quotidien.

Toutefois, dans les centres connectés au réseau d’électricité, les petits pois frais peuvent être conserves au congélateur aussi longtemps que possible. Tout dépend des conditions de conservation. Il faut surtout disposer des bons outils pour le faire.

La technique consiste à décortiquer petits pois puis à les laver les petits pois. Par après, on les plonge dans l’eau bouillante pendant au moins une minute et demie avant de les plonger immédiatement dans de l’eau glacée.  S’ils sont stockés dans de bonnes conditions (-180C sans interruption), les petits pois surgelés conservent une qualité optimale pendant environ 12 mois au congélateur. Attention, Les petits pois surgelés doivent être jetés s’ils restent plus de 2 heures à une température ambiante, car les bactéries se développent rapidement à des températures comprises entre 4 °C et 60 °C, prévient le site Expirata.

Du poisson frais à Gitega

Eh oui vous avez bien lu, il y a du poisson frais à Gitega. Dans les hôtels, les restaurants et les bars, les exploitants proposent des recettes à base de poisson frais. Preuve que le poisson se consomme bel et bien non seulement dans la plaine de l’Imbo, mais aussi à une centaine de km du célèbre lac Tanganyika.

Durant notre séjour, nous avons croisé des vendeurs ambulants de poisson dans les rues de la capitale politique. Un tas de deux à cinq poissons moyens dit « Inyamunyamu » coûte entre 2000 et 5000 FBu. A l’intérieur du marché, les poissons secs prédominent. Le kilo de Ndagala issu du Lac Tanganyika est si prohibitif que les acheteurs se rabattent sur les fretins importés dits Mwanza. Les prix de ces produits en provenance de la Tanzanie dament le pion au Ndagala du lac Tanganyika dont le prix est exorbitant. Un seul kilo de Ndagala coute 60 000 FBu alors qu’un kilo de Mwanza oscille autour de 12 000 FBu. Les poissons frais qui seraient importés de la Chine sont de la partie. Un kilo de ces fameux poissons surgelés coûte 13 000 FBu. Les prix de la viande restent statiques. Les bouchers cèdent un kilo de steak pour 15 000 FBu.

Une inflation record

Depuis 2022, le pays enregistre une inflation record. Le taux d’inflation a connu une augmentation de 18%  par rapport à l’année précédente. Rien n’augure que l’inflation soit maîtrisée avant la fin de l’année. Notre économie subit de plein fouet les conséquences de la crise économique mondiale aggravée par les facteurs internes en l’occurrence la détérioration des indicateurs macro-économiques.

L’Institut National de la Statistique du Burundi (INSBU) affiche une l’inflation annuelle de 28,3% au mois d’octobre. Une inflation tirée en grande partie par les prix des produits alimentaires qui enregistrent une hausse de 40,5%.  L’INSBU renseigne que les haricots secs enregistrent une hausse de 95,0% par rapport à la même période en 2022. Le transport des biens et des personnes est la cause de l’inflation non alimentaire suite à la hausse des prix du carburant.

Malgré la révision à la baisse des prix à la pompe au début de ce mois, les prix des produits de premières nécessite restent élevés. Sur les ondes de la radio Isanganiro, Pierre Nduwayo président de l’Association Burundaise des Consommateurs (ABUCO) estime que la diminution insignifiante pour se répercuter sur les prix des produits alimentaires. Il encourage le gouvernement à tenir sa promesse en réajustant chaque fois de besoin les prix aux cours mondiaux de l’or noir.

A propos de l'auteur

Benjamin Kuriyo.

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