Les jeunes Burundais qui le souhaitent peuvent aller poursuivre leurs études en France. Campus France leur facilite les démarches et leur prodigue quelques conseils. Et c’est gratuit. Inutile de faire appel aux intermédiaires qui vous extorquent de votre argent au passage. Combien d’étudiants Burundais ont déjà bénéficié de ce programme ? Comment s’y prendre? Burundi Eco vous en donne quelques détails

Aymeric Baudot, responsable de Campus France au Burundi : « En licence, les frais d’inscription (aux cours et aux examens) sont compris entre 250 et 400 Euros par an, la sécurité sociale et l’accès à la bibliothèque compris. Pour le cycle de master, ces frais oscillent entre 350 et 500 Euros. Ce n’est pas une mer à boire »
Les bourses d’études octroyées par les gouvernements, les fondations ou d’autres institutions se raréfient de plus en plus. Actuellement, si on a les moyens, on peut se faire inscrire dans les universités étrangères. Campus France est un projet qui a été mis en place pour faciliter l’accès aux universités françaises. Il est rattaché au ministère des affaires étrangères. Ici au Burundi il est installé dans les enceintes de l’Institut Français du Burundi (IFB).
Quelle est la mission de Campus France ?
Campus France fait la promotion des universités françaises. Dans cet objectif, il aide les étudiants qui veulent faire leurs études en France en leur fournissant les informations nécessaires. Parfois il donne des conseils aux étudiants dans le choix des filières à suivre selon leurs capacités, les études faites au secondaire et les places disponibles dans les universités françaises.
Il aide aussi les étudiants qui le désirent dans toutes les démarchent pour l’inscription. Tous ceux qui le souhaitent peuvent venir demander des informations relatives aux études. On a des horaires d’audience qui sont affichés à l’I’IFB. On n’est pas seulement un bureau d’information, on est un bureau d’instruction aussi. On a donc ce devoir d’instruire les dossiers. Tous les dossiers doivent transiter par nous, indique Aymeric Baudot, responsable de Campus France au Burundi. Ce programme est sous la tutelle du ministère des affaires étrangères et de celui de l’éducation supérieure française. Ce n’est pas une Organisation Non Gouvernementale (ONG). Techniquement, un étudiant peut faire un dossier tout seul parce que tout se fait quasiment en ligne depuis cette année. Mais, après cela, il doit passer pas notre bureau pour un entretien obligatoire.
On évalue le niveau du postulant
Cet entretien nous permet d’évaluer le niveau de l’étudiant, ses connaissances sur le sujet qu’il va étudier ainsi que sur la structure de la formation. C’est moins important pour les licences mais, pour les masters, on évalue le projet professionnel qui est derrière les études envisagées. C’est nécessaire d’avoir une finalité de travail après le master, fait savoir M. Baudot.
Quand postuler pour des études dans une université française ?
Campus France est ouvert toute l’année, sauf à noël et au mois d’août où l’IFB est fermé. On reçoit tous les mardis et les vendredis de 9 h à 12 h, sans rendez-vous. Les mercredi et jeudi on reçoit de 14 h à 17 h pareillement sans rendez-vous. En ce qui concerne les démarches, pour les 1ères années de licence, l’inscription commence le 15 novembre et se termine le 20 janvier de chaque année. C’est-à-dire qu’on accepte plus de dossier à partir du 21 janvier. Pour les masters (on y assimile aussi les 2èmes et 3èmes années de licence), la période d’inscription va du 15 novembre au 20 mars. A cette date, la plateforme de Campus France est fermée. On ne peut plus créer de compte. Chaque compte ne dure qu’une année sur la plateforme. L’année suivante, un candidat qui n’a pas été retenu doit recréer un autre compte pour postuler encore une fois.
Quelles sont les conditions pour accéder à une université française ?
Nous acceptons un dossier à partir du moment où un étudiant répond à un certain nombre de critères. Au niveau de la licence, le candidat doit avoir un diplôme d’Etat ou au moins une attestation de réussite et un relevé des notes de l’examen d’Etat. En plus de cela, on demande un document d’identité en français (passeport, extrait d’acte de naissance, la carte nationale d’identité ou l’attestation d’identité complète). Un des documents suffit. Mais la carte nationale d’identité en Kirundi n’est pas valable. Au niveau master, en plus du diplôme d’Etat et du document d’identité, on demande soit le diplôme d’université (licence ou baccalauréat), soit une attestation de réussite ainsi que l’intégralité des bulletins des 3 ou 4 années d’études selon le régime académique suivi. Mais pour les masters, tout document qui peut permettre de juger de votre compétence ou de votre motivation est le bienvenu. Etant donné qu’ils font leur scolarité en français, les étudiants Burundais sont dispensés du test de langue. Cependant l’IFB est un centre d’Examen pour le Diplôme d’Etudes en Langue Française (DELF). On a mis en place une réduction des frais pour les étudiants qui veulent quand même passer ce diplôme qui est valable partout et à vie. Mais il n’est pas obligatoire au Burundi, a précisé M. Baudot
Sur 345 demandes, on a enregistré 55% d’acceptations
Il faut préciser qu’avant 2017, ce programme ne s’étendait pas encore sur le master. L’année dernière, sur 345 demandes, on a enregistré 55% d’acceptations, soit 189 candidats Burundais qui ont eu accès aux universités françaises. Au niveau master, on a eu une cinquantaine de candidats. Cette année, on a eu 249 demandes en 1ère année de licence, 46 en 2ème et 3ème années confondues. Nous avons eu également 185 demandes au niveau master. Au final ça fait 480 demandes en tout, a annoncé le responsable de Campus France au Burundi.
Les études en France ne sont pas si chères que ça
Les étudiants étrangers sont traités à la même enseigne que les nationaux. En licence, les frais d’inscription (aux cours et aux examens) sont compris entre 250 et 400 Euros par an, la sécurité sociale et l’accès à la bibliothèque compris. Pour le cycle de master, ces frais oscillent entre 350 et 500 Euros. Ce n’est pas une mer à boire. En tout cas, c’est moins cher par rapport à d’autres pays européens selon le responsable de Campus France
Un ou deux conseils avant de partir en France….
M. Baudot donne quand même un ou deux conseils aux Burundais qui partent faire des études en France. « Il faut apprendre deux ou trois recettes de cuisine car, là-bas, il n’y aura plus personne pour faire la cuisine à votre place et manger au restaurant coûte cher ». Il leur suggère également de vivre en colocation avec les étudiants ressortissants d’autres pays pour une meilleure socialisation. C’est utile pour l’intégration et pour l’amélioration du niveau de français. Soit dit en passant, pourquoi aller faire des études en France si c’est pour rester entre Burundais ? Autant rester au Burundi, indique-t-il.
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