Santé

L’Hôpital Militaire de Kamenge en pleine rénovation

Contrairement à la plupart d’autres structures de soins publiques, l’Hôpital Militaire de Kamenge (HMK) se rénove progressivement et compte mettre en place un Bâtiment Imagerie-Chirurgie. Reportage    

Nous sommes mercredi le 31 août 2022 à l’hôpital militaire de Kamenge. Vers 8 h, un reporter de Burundi  Eco atterrit dans les enceintes de cette structure de soins de santé. A l’entrée,  un mouvement de va et vient s’observe.  Certains apportent de la nourriture aux malades. D’autres viennent pour leur rendre visite. Pourtant, pour arriver à destination, la patience est exigée. On est sommé de respecter certaines mesures barrières pour se protéger contre la Covid-19. On se lave d’abord les mains.

Le Bâtiment Mère-Enfant (BME) a été construit pour permettre aux femmes enceintes d’accoucher dans de bonnes conditions.

 

Et puis,  les militaires qui montent la garde  restent vigilants pour vérifier qu’on porte le masque.  Et cet hôpital est vraiment propre si on se réfère à ce que te dictent les yeux.  Il se rénove du jour au jour.  Depuis l’entrée jusqu’à la sortie,  la plupart des allées qui relient les infrastructures les unes aux autres sont pavées.  Le parking des véhicules autant.  Presque toutes les infrastructures sont peintes aux couleurs  blanche et jaune.  Moult chaises modernes sont installées devant presque tous les services pour permettre aux patients de s’asseoir dans l’attente d’être accueillis par les prestataires  de soins. 

Ir Désiré Nimpagaritse, chargé des infrastructures à cet hôpital indique que les travaux  qui sont en train d’y être opérés répondent au slogan de cet hôpital qui est libellé ainsi : « Un bon accueil dans un hôpital propre et pour des soins de qualité». C’est dans ce cadre que pas mal de projets ne cessent d’y être initiés, martèle- t- il.  

D’abord vers 2016, le Bâtiment Mère-Enfant (BME) a été construit pour permettre aux femmes enceintes d’accoucher dans de bonnes conditions. C’était aussi pour permettre aux enfants  de moins de 5 ans de bien se faire soigner.  Cette infrastructure  de trois étages dispose de plus  de 150 lits. Il est aussi doté de trois salles d’opération, confie- t- il.

Le pavage, une stratégie pour rendre l’HMK plus propre

Les autres projets visant la modernisation de l’HMK sont entre autres le pavage de sa cour intérieure. Cela pour promouvoir l’hygiène et l’assainissement à cet hôpital, laisse entendre Nimpagaritse.  Auparavant, pendant la saison des pluies, la situation était intenable.  On pataugeait dans une boue mêlée avec les eaux de pluie. Et, pendant la saison sèche, la poussière envahissait les patients qui venaient se faire soigner.  Elle pénétrait même à l’intérieur des bureaux.   C’est pour cela que le projet de pavage des allées et des parkings est né pour inverser la tendance. 

De surcroît, certains blocs ont été réhabilités et agrandis. Ce sont entre autres le bloc des urgences  et de réanimation pour les adultes. Actuellement, les travaux de surveillance des patients par les prestataires de soins se déroulent bien. L’espace a été agrandi pour bien accueillir et soigner les patients. A ce service, on parvient à accueillir en même temps plus de 15 patients contre seulement 8 auparavant.  On a aussi construit le bloc de la facturation. Et d’ajouter aussi que la morgue a été agrandie et sa capacité d’accueil est actuellement estimée à 30  corps sans vie.  

Le projet de  fabrication des frigos destinés à cette infrastructure mortuaire par cet hôpital lui -même n’a pas été relégué aux oubliettes. Et de préciser qu’il a été constaté que le coût des frigos fabriqués localement est minime par rapport à celui des frigos importés.  Nimpagaritse se réjouit du fait que le Bureau Burundais de Normalisation et  de Contrôle de la qualité (BBN) affirme haut et fort que ces frigos sont de bonne qualité.  Et d’ajouter qu’un appareil qui produit de l’oxygène a été installé à l’HMK. Il est déjà opérationnel.

Certains blocs ont été réhabilités et agrandis. Ce sont entre autres le bloc des urgences et de réanimation pour les adultes.

 

Vers la mise en place d’un Bâtiment Imagerie-Chirurgie

Dans la même optique de rendre l’HMK une structure de soins de référence répondant bien aux normes sanitaires, on compte ériger un Bâtiment Imagerie- Chirurgie (BIC). C’est une infrastructure de 8 niveaux. Elle va abriter toutes les spécialités liées à la chirurgie. Elle comprendra le Scaner, l’Imagerie à Résonnance Magnétique (IRM) et autres sortes d’exploration, la réanimation chirurgicale et médicale, la chirurgie orthopédique, cardio thoracique et vasculaire ainsi que le cathétérisme cardiaque. Il y aura aussi une unité de soins intensifs cardiologiques et les chirurgies viscérale, neurologique, ORL, ophtalmologique, maxillo-faciale, dentaire et infantile. Et d’ajouter les hospitalisations chirurgicales, les services d’administration liés au bâtiment, une unité d’oncologie et une cuisine moderne diététique et un restaurent. Et de préciser que ce BIC sera une infrastructure qui répond à toutes les normes sanitaires à tel point que même les étrangers pourront la solliciter en cas de besoin.

Selon Nimpagaritse, cette innovation est venue pour alléger la souffrance des Burundais sur deux niveaux. Premièrement, les revenus des ménages seront  un peu protégés. Deuxièmement, ils vont économiser leur temps.  Il explique que si les prestataires jugent nécessaire le test d’IRM, le patient était contraint de se rendre dans l’un des pays limitrophes du Burundi comme le Rwanda pour  faire le test. Et juste après, on retourne dans le pays pour que les prestataires de soins procèdent à l’opération. Et, quelques jours après, le malade se rendait encore  dans ce pays pour se rendre compte de son état de santé. 

Pour  toutes ces raisons, la mise en place d’un BIC à l’HMK constitue une innovation qui vient au moment opportun même si récemment cette technologie médicale d’imagerie-chirurgie a été initiée à l’hôpital de référence de la province de Karusi. 

Parmi les projets qui sont aussi en cours pour rendre l’HMK un hôpital attrayant figurent aussi l’installation des réservoirs d’eau suffisants et la pratique du système de forage pour éviter une probable pénurie d’eau une fois que surviendrait la coupure d’eau comme cela est devenu monnaie courante il y a un certain temps. Selon Nimpagaritse, la mise en place d’un système complémentaire dans l’approvisionnement en eau est une urgence, car l’HMK s’agrandit du jour au jour.  Et plus il grandit, plus le besoin en eau augmente. 

Selon toujours lui,  la bonne gestion des eaux usées  et des déchets médicaux qui proviennent de cet hôpital  est sur le plateau. Dans les meilleurs délais, on compte améliorer la gestion de ces eaux à tel point qu’il n’y aura plus d’eaux usées qui s’échapperont des enceintes de l’HMK. Quant à la gestion des déchets biomédicaux, on compte y installer un incinérateur de grande taille pour parvenir à brûler  tous les déchets dans un délai  très court.  Un autre projet qui figure sur l’agenda  des projets de l’HMK est de transformer la toiture de ses infrastructures couvertes de tôles autoportantes pour y mettre des tôles ondulées ou galvanisées. Selon Nimpagaritse, la raison est que les experts disent que les tôles autoportantes ont des effets nocifs sur la santé humaine, car elles contiennent des produits cancérigènes. 

Bref, selon Nimpagaritse, il est prévu une mise à niveau de tous les services de façon que l’HMK soit accrédité au niveau international.

On compte ériger un Bâtiment Imagerie- Chirurgie (BIC) à l’HMK. C’est une infrastructure de 8 niveaux qui va abriter toutes les spécialités liées à la chirurgie.

Où trouve- t-il les moyens financiers ? 

Au regard de la façon dont évolue l’HMK et que pas mal de gens se posent la question de savoir là où cet hôpital tire les moyens financiers, le directeur des soins laisse entendre que  les projets sont réalisés sur base des fonds propres de cet hôpital couplés avec quelques subsides de l’Etat et des partenaires techniques et financiers.  Et de profiter de cette occasion pour demander un appui financier afin de pouvoir construire le BIC, car c’est une infrastructure qui nécessite beaucoup de milliards de FBu.   

Les patients qui se sont entretenus avec Burundi Eco affirment que les infrastructures de l’HMK ne présentent pas beaucoup de lacunes. La propreté y est à saluer. Seulement, puisque cet hôpital est sollicité par beaucoup de gens, il arrive des cas où on manque de lits.          

Notons qu’Annonciate Nahimana, chef «Nursing» signale que la capacité d’hospitalisation de l’HMK est estimée à plus de 400 malades. Et, pour les soins ambulatoires, on accueille par jour en moyenne des patients estimés à plus de 500. Seulement, les chiffres varient selon les services et les circonstances. Et le personnel de cet hôpital est estimé à environ plus de 600 unités, militaires et civils confondus.

A propos de l'auteur

Jean Marie Vianney Niyongabo.

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