La liberté syndicale étant le droit de choisir, d’adhérer librement à un syndicat et que les travailleurs peuvent se constituer librement en syndicat sans l’autorisation du gouvernement, le Syndicat National du personnel Paramédical et Aide-soignant (Synapa) et le Syndicat National des Travailleurs de la Santé (SNTS) dénoncent le projet du ministère de tutelle de s’ingérer dans les affaires syndicales

Mélance Manirakiza, président du syndicat Synapa : «Si de telles manœuvres ne sont pas arrêtées, nous allons considérer que c’est l’œuvre du gouvernement et prendrons des mesures nous autorisées par les lois en matière de travail»
C’est en date du 04 janvier 2019 que les représentants légaux des syndicats Synapa et SNTS ont dévoilé un plan de démantèlement de leurs syndicats par le ministère de la Santé Publique et de la Lutte contre le Sida. «En date du 24 décembre 2018, les cadres du ministère de la Santé ont animé une conférence à l’intention des responsables de l’administration au sein dudit ministère depuis l’administration centrale jusqu’au niveau des hôpitaux des districts sanitaires», a fait savoir Mélance Manirakiza, président du Synapa. Selon lui, le but de la réunion était d’étudier des stratégies pour démanteler les syndicats Synapa et SNTS qualifiés d’obstacles à la mise en œuvre de certaines décisions prises par le ministère.
L’enrôlement forcé dans un nouveau syndicat, une des stratégies du ministère de tutelle
Lors de cette réunion, a-t-il ajouté, des décisions importantes pour en finir avec les syndicats Synapa et SNTS ont été arrêtées, notamment l’enrôlement obligatoire de tout le personnel du secteur de la santé dans un pseudo-syndicat dénommé « SYNAPS » créé par les employeurs, l’intimidation des travailleurs qui vont s’opposer à l’adhésion à ce pseudo-syndicat et si c’est nécessaire, l’arrestation des responsables des syndicats Synapa et SNTS. «Des fiches d’adhésion et d’engagement dans ce fameux syndicat ont été distribuées à tous les responsables de l’administration sanitaire», a asséné M.Manirakiza
Il y en a qui ont tenu des réunions à l’intention des titulaires des centres de santé en faisant signer par la force leur personnel sur les fiches individuelles d’adhésion et d’engagement dans le SYNAPS. «Ceux qui sont les plus menacés dans cette campagne sont les sous-contrats locaux, parce qu’on leur dit qu’en cas de refus, leurs contrats seront directement résiliés sans aucune indemnité», a-t-il déploré.
Les droits syndicaux sont des droits humains
Le droit des travailleurs à la liberté syndicale, à se syndiquer, à participer dans des conventions collectives, à faire la grève et à participer aux travaux d’un syndicat de leur choix est un droit garanti, respecté et exécutoire. «Vouloir imposer aux travailleurs de s’affilier à un syndicat créé, organisé et contrôlé par le ministère de tutelle est une violation grave de la liberté syndicale, un signe évident d’une dictature prononcée, mais aussi une entrave grave au développement de la population», a indiqué Déo Ndayikengurukiye, secrétaire général du SNTS avant d’ajouter que le fait d’imposer au personnel du secteur de la santé de s’affilier dans un syndicat du choix de l’employeur est une menace pour les soins de santé de qualité. Les syndicalistes demandent au gouvernement de mettre fin à ces manœuvres qui sont en train d’être menés par ses représentants occupant les différentes fonctions dans le ministère de tutelle.
«Si de telles manœuvres ne sont pas arrêtées, nous allons considérer que c’est l’œuvre du gouvernement et prendrons des mesures nous autorisées par les lois en matière de travail», a précisé Hakizimana.
Le ministère de la Santé Publique nie toute implication dans la création de ce nouveau syndicat et affirme que les employeurs sont libres de quitter un syndicat ou de créer un autre conformément au code du travail en vigueur.
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