Gouvernance

Lutte contre la corruption : Un travail de longue haleine

Depuis que le gouvernement du Burundi s’est lancé dans la lutte contre la corruption et les malversations économiques, plusieurs cas ont été révélés mais la suite y réservée reste toujours obscure. PARCEM lance un cri d’alarme au gouvernement et les institutions indépendantes de l’Etat qui s’en occupent 

Le gouvernement burundais a lancé une campagne de lutte contre la corruption et les malversations économiques. Faustin Ndikumana, président de Parole et Action pour le Réveil des Consciences et l’Evolution des Mentalités (PARCEM) fait savoir que son organisation est satisfaite du lancement de ladite campagne.  Pour contribuer à cela, PARCEM a envoyé au gouvernement un document qui comprend les axes fondamentaux qui doivent constituer une politique de lutte contre la corruption digne de ce nom. Même si le processus de lutte contre la corruption a été enclenché, il y a toujours un hic. Pas mal de dossiers suscitent des inquiétudes. Ils sont beaucoup évoqués dans la presse et ont même suscité le courroux du chef de l’Etat. Cela a été annoncé par M. Ndikumana lors d’une conférence de presse qu’il a animé vendredi le 29 octobre 2021.

Ces dossiers sont notamment, le limogeage du ministre du Commerce, du Transport, de l’Industrie et du Tourisme et celui du directeur général de l’Otraco. Il y a aussi les scandales des barrages de Mpanda et de Kajeke. La déclaration des biens par les hauts cadres à l’entrée de leurs fonctions qui n’a pas été respectée est également remise en cause.

Faustin Ndikumana, président de PARCEM : « Le Burundi a besoin des institutions indépendantes solides qui travaillent professionnellement pour enquêter sur les dossiers de corruption et des malversations économiques ».

Malgré tout, les institutions qui doivent s’en occuper prolifèrent

M. Ndikumana se demande quelle sera l’issue de tous ces dossiers. Jusqu’ici, les institutions indépendantes qui doivent s’en occuper n’ont rien fait pour éclairer l’opinion et établir les responsabilités. Au cas contraire, les coupables seraient punis conformément à la loi.

Les institutions qui ont la prérogative de gérer ces dossiers sont entre autres la cour des comptes, l’inspection générale de l’Etat ou l’ombudsman lui-même. Des commissions parlementaires peuvent aussi faire des investigations tout comme les parquets généraux des cours et tribunaux. Enfin de compte, la justice a le plein droit d’enquêter là-dessus.

Là où le bât blesse, c’est qu’il y a des autorités qui sont destituées à cause de leur flagrance et qu’on voit promu le lendemain dans un autre service. Pour M. Ndikumana, on ne peut pas lutter contre la corruption de cette manière. PARCEM lance un vibrant appel au gouvernement pour qu’il puisse rectifier le tir dans ce combat. De tels dossiers ne peuvent pas être gérés dans la simple hiérarchie de l’Exécutif. Il faut des institutions indépendantes professionnelles qui éclairent l’opinion et établissent les responsabilités. Les citoyens doivent savoir le manque à gagner et la responsabilité des uns des autres. Ce qui peut même aboutir à des sanctions administratives et pénales.

Dans un pays aussi pauvre que le Burundi où même l’achat des pupitres pour les élèves est toujours problématique, renchérit M. Ndikumana, il est insensé de continuer à assister à de tels comportements de la part de certains cadres irresponsables de l’administration. Pour aller de l’avant, on ne peut pas continuer dans l’impunité. Quand une faute grave de gestion est commise, il doit y avoir des investigations approfondies qui n’ont pas de tendances politiques car, il ne faut pas non plus accuser quelqu’un injustement.

Dénoncer les délits ne suffit pas

Pourtant, ça ne sert à rien de dénoncer les délits sans toutefois aller au-delà pour savoir la vérité et punir s’il le faut. Selon M. Ndikumana, le Burundi a besoin des institutions fortes qui peuvent juguler telles situations. Le cas échéant, c’est mieux de remplacer les cadres accusés du tort avec des visages nouveaux qui ont de l’énergie nouvelle pour mener une nouvelle politique et une nouvelle idéologie de sensibilisation.

Malgré cela, la justice est au-dessus de tout. Elle doit faire des enquêtes approfondies sur les dossiers de corruption et des malversations économiques. Elle est indépendante et doit se saisir de certains dossiers sans toutefois demander la permission au gouvernement. Même si la cour anticorruption n’est plus, les parquets des cours et tribunaux sont susceptibles de jouer ce rôle.

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A propos de l'auteur

Gilbert Nkurunziza.

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