La carte multirisque du Burundi a vu le jour. Elle montre que le Burundi est confronté à cinq principaux risques de catastrophes qui sont entre autres les pluies torrentielles, les inondations, les glissements de terrain, les vents violents et les séismes. Et cinquante communes du pays sont plus exposées aux risques de catastrophes. La mairie de Bujumbura est plus exposée aux catastrophes naturelles par rapport aux autres provinces avec des pertes socio-économiques estimées à 35 millions USD par an
L’OIM Burundi a présenté mardi le 14 décembre 2021 la carte multirisque au gouvernement du Burundi. Cette carte a été façonnée par un consortium de maisons françaises, italiennes et espagnoles spécialisées dans ce domaine.
Selon Anicet Nibaruta, directeur général de la protection civile et président de la plateforme nationale pour la réduction des risques de catastrophes, cinq risques de catastrophes majeures ont été identifiés. Il s’agit des pluies torrentielles, des inondations, des glissements de terrain, des vents violents et des séismes. Et Nibaruta demande d’ajouter la sécheresse sur cette liste, car cet un aléa qui ne cesse de causer l’insécurité alimentaire à la plupart des Burundais. Il fait savoir que le séisme est localisé dans le prolongement de la ligne qui part de l’océan Indien, passe par le Malawi, la Zambie, la Tanzanie et entre au Burundi par la province de Makamba. Il emprunte la commune Nyanza lac, monte jusque dans la province de Bubanza et continue au Rwanda, en Ouganda et au Kenya dans la localité de Naivasha. Là, il s’observe un fossé très profond. Et ce prolongement va jusqu’en Ethiopie. «Nous sommes dans cette zone. Donc nous devons savoir comment se comporter face à cette catastrophe pour ne pas continuer à investir dans une zone à haut risque de séisme», alerte- t- il.

Vers la rehabilitation d’un grand caniveau d’évacuation des eaux de ruisselement qui ménacent les infrastructures riveraines de la rivière Muha à Gasekebuye.
Il y a aussi les pluies torrentielles qui couvrent presque l’ensemble du pays, précise Nibaruta. S’il pleut, il y a de fortes précipitations. Si on analyse bien cette carte multirisque, la région du Nord-Ouest, sauf quelques communes de la province de Kirundo, enregistre beaucoup de précipitations. Ces fortes précipitations occasionnent souvent des glissements de terrain qui s’observent dans la crête Congo Nil. Elles sont aussi à l’origine des inondations qui sont plus présentes dans la plaine de l’Imbo et dans les dépressions de Kumoso. Il y en a aussi dans les marais situés de part et d’autre des grandes rivières comme Mutsindozi, Malagarazi, Ruvubu, Ruvyironza, etc. Quant aux vents violents, ils s’observent dans presque tout le pays. Néanmoins, ils sont beaucoup prononcés vers l’Ouest au-dessus de la crête Congo-Nil et ses environs.
Les pertes socio-économiques sont énormes
Selon Nibaruta, la carte multirisque montre les 50 communes les plus exposées aux risques de catastrophes par rapport aux autres. Et les trois premières communes très exposées à ces risques de catastrophes sont respectivement Muha, Ntahangwa et Mukaza de la Mairie de Bujumbura. La 4ème est la commune Mutimbuzi de la province de Bujumbura et la 5ème est la commune Marangara de la province Ngozi. Et, suite à ces catastrophes, la mairie de Bujumbura enregistre des pertes socio-économiques estimées à 35 millions USD par an, 10 millions USD pour Bujumbura rural et 8 millions de FBu pour Ngozi.
Quelle est son utilité ?
Selon toujours Nibaruta, cette carte est d’une grande utilité. C’est une collection d’informations que les experts pourront utiliser dans différents secteurs. Elle va permettre de mieux connaître les risques pour mieux gérer les catastrophes. De plus, les différents acteurs vont s’en servir pour établir des planifications sectorielles de développement. Quand on a une zone d’inondations par exemple, le ministère ayant la santé dans ses attributions doit appuyer les structures de soins qui sont localisées dans cette zone pour renforcer les capacités opérationnelles et techniques de ces structures. De même pour le ministère de l’Education. Avec cette carte, on va tenir compte des aléas climatiques qui se trouvent dans une zone quelconque pour y installer des écoles. Et d’ajouter que le ministère ayant les titres fonciers dans ses attributions va en tenir compte pour éviter que les gens s’installent dans des zones à haut risque. Il souligne que l’administration doit être au premier plan pour être sensible à l’existence de cette carte car, si on constate que telle zone est à haut risque, elle va participer à la délocalisation des habitants installés à cet endroit à temps. Cette carte va aussi indiquer les lieux d’évacuation pour ne pas exposer les gens à un autre aléa climatique. Elle est aussi destinée à être utilisée par le gouvernement et les parties prenantes pour soutenir la planification, la prise de décision et la hiérarchisation des investissements. Et d’ajouter qu’elle va contribuer à la création des systèmes d’alerte précoces, plans de contingence et d’atténuation ciblés et actualisés des risques locaux.
Les actions concrètes à l’honneur
Du fait que l’impact des catastrophes naturelles s’alourdit de plus en plus dans différents coins du pays, Nibaruta fait savoir que le gouvernement a donné une instruction claire. Il a demandé que chaque projet quelque soit sa nature et son orientation laisse un impact de développement visible dans les communautés. C’est pour cela qu’un projet de la direction générale de la protection civile en collaboration avec OXFAM Burundi a commencé à retracer le lit de la rivière Kajeke qui a déterré les morts du cimetière de Mpanda ces derniers jours. Les travaux de l’aménagement du lit de cette rivière s’étendent sur un linéaire de 5km. Le même projet va retracer le lit de la rivière Musasa située à Rutana bouché par la boue et le sable. Cela a occasionné des inondations de part et d’autres des rives de cette rivière et l’impact est critique pour les agriculteurs. On va alors réaménager ses berges et retracer son lit pour inverser la tendance.

Les travaux de l’aménagement du lit de la rivière Kajeke située dans la commune Gihanga sont en cours.
Vers la protection des infrastructures riveraines de la rivière Muha
De plus, l’OIM Burundi via le projet de réduction des risques de catastrophes et de renforcement de la résilience communautaire face aux catastrophes va construire le grand caniveau d’évacuation des eaux de ruissellement situé dans le quartier Gasekebuye de la zone Musaga en commue Muha. Selon notre constat sur place, la maçonnerie de ce caniveau n’a pas été achevée. Elle n’a pas atteint la rivière Muha. On l’a laissé à mi-chemin. Et maintenant, la route de sortie et d’entrée dans le quartier Gasekebuye est menacée d’effondrement. Déjà, certaines maisons riveraines de la rivière Muha sont très menacées d’effondrement. Elles commencent à s’affaisser. Et, selon toujours le patron de la protection civile, une bonne nouvelle est qu’à partir de mi-Juin 2021, il y a eu des études pour aménager ce caniveau jusqu’à la rivière Muha pour protéger les infrastructures riveraines. D’autres travaux de réhabilitation des endroits menacés par les catastrophes naturelles pourront être exécutés avec le fonds de réduction des risques de catastrophes mis en place par l’Etat.
Le secrétaire permanent au ministère ayant la sécurité publique dans ses attributions fait savoir que les partenaires du gouvernement devraient s’impliquer dans l’opérationnalisation du fonds de réduction des risques des catastrophes. Et ce dernier sera essentiellement destiné à assister les populations victimes des catastrophes, à réhabiliter les infrastructures communautaires endommagées, à relocaliser les personnes déplacées et à renforcer les capacités techniques et opérationnelles de la Plateforme nationale de prévention des risques et de gestion des catastrophes et ses démembrements. On va aussi mettre en place un mécanisme national d’alerte précoce basé sur les communautés. Il va également intégrer la réduction des risques de catastrophes dans les programmes de formation et doter la protection civile du matériel et d’équipements de secours.
Notons que les catastrophes causées par des aléas naturels constituent un grand défi pour le Burundi, étant donné leur récurrence et leur impact sur des populations déjà économiquement vulnérables. La chef de mission de l’OIM Burundi, Vijaya Souri a dit que le Burundi est l’un des pays plus souvent touchés par les changements climatiques dans le monde. « Sur les 113 408 personnes déplacées estimées par la Matrice de suivi des déplacements de l’OIM en septembre 2021, 83 % ont été déplacées par une catastrophe naturelle ». Les catastrophes récurrentes, combinées à la dépendance du pays à l’égard de la production agricole et à la planification foncière précaire anéantissent souvent les moyens de subsistance des Burundais vivant dans les zones rurales et ont un impact négatif sur la trajectoire de développement du Burundi. Pour cela, il est donc important de soutenir les efforts de Réduction des Risques des Catastrophes (RRC) pour réduire les déplacements internes et créer une base solide pour un développement durable.
Il est vraiment indispensable de conjuguer les efforts afin de réduire les risques dûs aux catastrophes naturelles compte tenu des dégâts qui s’en suivent
Par exemple en mairie de Bujumbura chaque catastrophe occasionne des déplacements internes qui occasionnent à leur tour une pauvreté imprévue
De cette occasion, on remercie OIM par son projet DTM qui a pu récolter ces stars et on salut les projets de réduction de risques déjà achevés et ceux qui sont en cours d’exécution.
Tous qui ont été donnés sont sans contestation alors conjuguons les forces pour réduire ces dits risques
Ils se présentent en grande quantité, j’en suis témoin oculaire au moment de la collecte des données, je faisais partie de l’équipe.