Transport

Mairie de Bujumbura : Développer le transport en commun pour pallier aux défis de mobilité

La vétusté du parc automobile, la dégradation des infrastructures routières, l’insécurité routière, la démographie galopante en mairie de Bujumbura, le cadre réglementaire lacunaire…préoccupent le ministère du Commerce, du Transport, de l’Industrie et du Tourisme. Ce qui a poussé ledit ministère à commanditer une étude sur la rentabilité du transport en commun en mairie de Bujumbura dont les recommandations après validation doivent s’appliquer dans tout le pays    

« Les voies d’accès et la mobilité sont actuellement au centre du développement en milieu urbain dans les pays à faible revenu. Les routes sont destinées à faciliter la mobilité et la circulation des personnes et des biens. Pourtant, déplore-t-elle, beaucoup de routes sont devenues trop congestionnées avec le trafic intense. Elles ne répondent plus à leur objectif principal d’améliorer l’accessibilité… », déclare Marie Chantal Nijimbere, ministre du Commerce, du Transport, de l’Industrie et du Tourisme lors de l’atelier de validation et de dissémination de l’étude sur la rentabilité du transport en commun en mairie de Bujumbura. C’était jeudi et vendredi les 6 et 7 janvier 2022.

L’étude avait comme objectif de déterminer les conditions d’exploitation des moyens de transport public. Cela en vue de dégager un bilan général de l’état du transport en commun, la définition des indicateurs de performance du transport public dans la ville de Bujumbura, la détermination des spécifications techniques minimales des véhicules adaptés pour le service de transport public ainsi que les recommandations pour orienter les décideurs.

Le contexte de la mobilité urbaine dans la ville de Bujumbura pose des défis qui ne peuvent trouver des solutions que dans un développement du transport public.

Des solutions à chercher dans le transport public

Mme Nijimbere informe que les systèmes de transport collectif comportent de multiples formes d’organisation qui se côtoient souvent, allant des sociétés publiques d’autobus aux véhicules privés regroupés autour de la dénomination de transport informel, en passant par les taxis et les véhicules de ramassage d’entreprises.

« Ces systèmes, bien souvent défaillants, représentent actuellement l’essentiel des déplacements motorisés et sont appelés à voir leur rôle s’accroître dans les années à venir, avec le développement rapide de l’urbanisation », fait-elle remarquer.

Et de continuer : «Le contexte de la mobilité urbaine dans la ville de Bujumbura pose des problèmes et défis qui ne peuvent trouver des solutions que dans un développement du transport public».

Se basant sur le rapport de l’Institut des Statistiques et Etudes Economiques du Burundi (ISTEEBU) sur la « Projection démographique 2010-2050, niveau national et provincial » de 2017 estimant la population de la ville de Bujumbura à 1 251 636 en 2050, Mme Nijimbere confirme que cette urbanisation doit s’accompagner d’un étalement urbain. Celui-ci se traduit par une augmentation des besoins de mobilité et un allongement des distances de déplacement.

Ce qui exige l’organisation des transports urbains.

La ministre Nijimbere informe que la cohabitation de plusieurs modes et types d’exploitation (artisanal, informel, professionnel et réglementé) ne répondant pas aux mêmes critères règlementaires entraine une désorganisation du marché des déplacements, une dégradation de la qualité de service et une concurrence déloyale voire sauvage entre les exploitants.

La ministre regrette que la vétusté des parcs automobiles, la dégradation des infrastructures et le non-respect du code de la circulation routière favorisent l’insécurité routière.  A cela, il faut ajouter le manque d’infrastructures routières et la mauvaise utilisation de l’espace public où marchands ambulants, piétons, véhicules en circulation ou en stationnement se disputent la chaussée et les trottoirs. La principale conséquence étant la congestion du trafic malgré un taux de motorisation très faible.

Le problème de financement et l’insuffisance de règlementation se traduisent par l’absence de modes à forte capacité capables d’assurer un transport en commun de masse alors que la demande potentielle est considérable.

Il est maintenant, explique Mme Nijimbere, unanimement admis que l’accès à une mobilité durable pour la population ne peut se faire sans l’application de volontés politiques pour le développement d’un transport public durable.

Des propositions

Pour rentabiliser le secteur de transport, Edouard Nyandwi, conseiller au cabinet du ministre du Commerce, du Transport de l’Industrie et du Tourisme rappelle le rôle du ministère. Celui-ci étant d’élaborer les politiques et la réglementation, de délivrer les autorisations d’exploitation, d’organiser et d’encadrer les opérateurs économiques dans le secteur…

Raphaël Segakara, consultant, signale que le réseau routier urbain en état de délabrement avancé en mairie de Bujumbura cause des dégradations prématurées et des pannes fréquentes des bus de transport en commun.

David Arakaza, chef logistique à l’agence « Volcano » abonde dans le même sens. Il s’inquiète que la partie du réseau national dégradé impacte sur l’état des véhicules. Ce qui augmente les charges des propriétaires de véhicules. Cela au moment où les pièces de rechange sont devenues chères.

Pour M.Segakara, il s’avère nécessaire de construire les ponts et les routes reliant directement les quartiers.  Cela afin d’éviter les détours à la recherche d’un pont pour atteindre leur destination. Une des situations qui causent l’encombrement dans la circulation routière.

Pour réguler la circulation routière, il propose d’installer les feux de signalisation routière.

« Les services publics concentrés au centre-ville de Bujumbura entrainant une mono directionalité dans le trafic ou une perte de temps dans les parkings doivent être décentralisés », explique M. Segakara.

A cela s’ajoute la construction des gares routières et des arrêts bus aménagés (avec abris pour les passagers), l’usage des véhicules de grande capacité, l’éclairage public sur les voies principales des centres urbains, l’aménagement des blocs sanitaires sur les grands parkings et les gares routières, l’initiation des services de santé et de postes de police pour la sécurité des passagers, l’aménagement des bureaux pour l’organisation du transport public dans les gares routières.

Il sera également, selon toujours lui, nécessaire de construire des rocades et des périphériques dans la mairie de Bujumbura.

Saidi Niyongabo, patron de l’agence « Memento » suggère de revoir la législation selon la chaîne de valeur dans le secteur du transport.

Dans la ville de Bujumbura, le transport rémunéré des personnes est assuré notamment par des bus en nombre réduit de capacité moyenne (autour de 60 places), des minibus de capacité variant entre 18 places (type Hiace) et 26 places (type Coaster), des tri-cycles, des «Tuk-tuk», des taxi-motos et des taxi-vélos.

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A propos de l'auteur

Mélance Maniragaba.

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