Commerce

Mairie de Bujumbura : Les bouchers frappés de plein fouet

Après la mesure d’interdiction de l’abattage des vaches, des chèvres et des moutons en Mairie de Bujumbura, les conséquences sont fâcheuses.  Même si les grilleurs de la viande s’adaptent tant bien que mal pour ne pas remettre le tablier, les consommateurs dénoncent les prix exorbitants des produits de substitution. De plus, les bouchers frappés de plein fouet comptent mettre une partie du personnel en chômage. Reportage    

Nous sommes lundi le 27 juin 2022 vers 19h 30 dans la zone Cibitoke de la commune Ntahangwa en Mairie de Bujumbura.  A cet endroit, les grilleurs de la viande  s’adaptent tant bien que mal pour  ne pas abandonner le métier après que le gouvernement ait interdit l’abattage des vaches, des moutons et des chèvres  dans la municipalité de Bujumbura.  « Je fais  recours au commerce de la viande de poulets.  Un quart s’achète à 8 000 FBu. Je vends aussi des frites de pommes de terre mélangés avec de l’omelette», indique un musulman   grilleur de la viande rencontré au cabaret situé à la 4ème  avenue du quartier Mutakura. Malgré toutes ces stratégies,  il fait savoir qu’il travaille à perte, car les clients viennent à compte- gouttes suite à la pauvreté qui ne leur permet pas de s’acheter des poulets.   

C’est le même calvaire qui règne chez un autre grilleur de la viande rencontré au cabaret situé à la 15ème  avenue de la zone Cibitoke. Lui, parce qu’il n’est pas musulman, a fait recours à la commercialisation de la viande grillée du porc connue sous le sobriquet d’«Akabenzi».  Il indique qu’il s’approvisionne soit à 14 000 FBu ou à 15 000 FBu le kg et qu’il vend une brochette à 3000 FBu. Pourtant, il s’inquiète du fait que les amateurs d’«Akabenzi» ne sont pas nombreux à cet endroit. La plupart de ses clients étaient habitués à consommer la viande de vache ou de chèvre.  Dans deux autres cabarets visités, la viande de vache grillée et les saucisses  étaient en train d’être servies. Et les grilleurs ont signifié qu’il s’agit de la viande qui  était resté dans les stocks.   

Dans les marchés visités qui sont entre autres Cotebu, Bujumbura City Market et Jabe, les commerçants de la viande ont déjà remis leurs tabliers.

Les mesures aux récalcitrants sont drastiques 

Sur la question de savoir pourquoi ils ne procèdent pas aux abattages clandestins pour continuer à servir  le peuple en viande grillée, ces grilleurs de viande précisent que l’administration a organisé une réunion à l’endroit  de tous les commerçants de la viande.  Il en est ressorti que des mesures drastiques seront prises à l’ endroit des récalcitrants. A titre illustratif, on va infliger à celui qui sera attrapé en train de griller la viande de chèvre  une amende de 200 000 FBu et 2 mois d’emprisonnement. Pour le grilleur de vache, il écope une amende de 400 000 FBu et  4 mois d’emprisonnement.     

Cependant, l’«Akabenzi» est très apprécié dans la plupart des quartiers de la ville de Bujumbura comme Kamenge, Bwiza, etc.  Les grilleurs de viande de porc ne se lamentent pas au niveau des recettes qu’ils engrangent. 

Les prix des produits de substitution ont augmenté 

Suite à l’interdiction de l’abattage des vaches, des chèvres et des moutons en mairie de Bujumbura, les consommateurs déplorent le fait que les prix des produits de substitution ont flambé.  Le prix d’un kg d’Akabenzi  varie du jour au jour. Tantôt, il s’achète à 14000 FBu ou même 15 000 FBu dans certains quartiers de la ville de Bujumbura. Mêmement pour les poulets.  Et d’ajouter que le prix des Ndagalas et du Mukeke a augmenté. A titre illustratif, un kg de Ndagala sec s’achète à 57 000 FBu au marché de Cotebu.  

Les boucheries ne sont pas épargnées

Les boucheries sont dans une situation catastrophique. C’est à titre illustratif la boucherie Ntazimba située au centre-ville de Bujumbura.  Selon  le responsable de cette boucherie, la perte est énorme.  «Actuellement, nous ne vendons que des poulets et de la viande de porc. Et ces viandes sont déjà insuffisantes. Heureusement que la demande de cette catégorie de viande n’est pas excessive. Sinon, nous n’allions pas la satisfaire», s’inquiète- t- il.  Parce qu’on ne sait pas quand est-ceque cette mesure sera levée, ce responsable de la boucherie Ntazimba laisse entendre qu’on compte mettre une partie du personnel en chômage pour réduire le choc.  Il précise qu’il n’y a pas d’autres choix, car les charges sont énormes.  On a des frigos qui consomment beaucoup d’électricité.  Grave encore, quand il y a coupure du courant électrique, on utilise du carburant qui coûte très cher actuellement. Et d’ajouter le loyer. Pour ne pas fermer les portes, il fait savoir alors qu’on on va donc mettre en chômage certains des employés pour diminuer la masse salariale. Et d’ajouter qu’il y a certaines boucheries qui commencent à fermer  les portes en attendant que la mesure soit suspendue.  

Notons que dans les marchés visités qui sont entre autres Cotebu, Bujumbura City Mrket et Jabe,  les commerçants de la viande ont déjà remis leurs tabliers. Les places réservées à la commercialisation sont vides. Même les mouches n’y pullulent plus.

A propos de l'auteur

Jean Marie Vianney Niyongabo.

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