Le transport en commun s’est récemment doté de nouveaux bus flambant neuf venus essayer de résoudre le problème de files interminables de passagers surtout aux heures de pointe. Force est de constater que les files s’observent même les heures avancées et que les anciens bus continuent à desservir les différents quartiers alors que leur état laisse à désirer

Il est 18h 15min au centre-ville de Bujumbura. Les bus se comptent sur les doigts de la main alors que les passagers se rangent sur des lignes interminables en attendant leur tour de monter dans les bus. De l’autre côté de la poste, la nouvelle société de transport des personnes « SEVITEB » s’est trouvé un parking pour ses deux nouveaux bus dont un prend la direction de Nyabugete tandis que l’autre se dirige vers Mirango. Le hic est que les passagers doivent payer le ticket avant même d’embarquer, histoire de ne pas perturber le chauffeur et le rabatteur. Une autre ligne de bus s’est formée du côté sud de l’ancien marche central, c’est celle des bus de la société de transport en commun dénommée « Memento », elle aussi ayant amené les nouveaux bus qui desservent vers différents coins de la capitale économique. Seuls les plus avisés ont ce réflexe d’aller acheter les tickets sur ces nouvelles lignes, ce qui fait que les gens restent alignés sur les parkings habituels.
Quid des vieux bus qui continuent à circuler sans contrôle routier ?
Les passagers qui prennent ces bus récemment mis en ligne se disent soulagés. D’autres qui sont obligés de se serrer tant bien que mal dans les petits bus de 18 places s’indignent du fait que ces derniers sont vieux et que leurs propriétaires se soucient peu du confort des clients. « Chaque fois que je prends le bus vers Jabe, je prie d’arriver sain et sauf, car il y a une fumée qui sort de partout dans presque tous les bus », témoigne Jean de Dieu Ndikumasabo, un passager rencontré sur la ligne Bwiza-Jabe. Selon lui, même la police de roulage contrôle rarement ces bus. «On est assis sur une bombe» selon un autre passager trouvé sur la ligne Mutanga Nord-Gihosha qui témoigne que ce n’est pas fréquent que la police arrête un bus pour un contrôle routier. «Pendant la soirée, les policiers se contentent d’arrêter les voitures des particuliers. Même quand le bus a dépassé le nombre de passagers, il passe sans problème», indique-t-il.
Une situation qui devrait préoccuper
C’est vers 19 heures. Cap sur le pont de la République (Ntahangwa Nord) pour constater les faits. Les bus type «hiace» qui assurent le transport vers Mutanga Nord, Gasenyi et Mirango y passent en grand nombre. La police de roulage essaie de réguler la circulation pour éviter les embouteillages. Chose curieuse, le contrôle routier «de routine » touche surtout les voitures des particuliers. Un contrôle qui va d’une simple vérification à un interrogatoire d’une dizaine de minutes. Entre autres documents exigés, le permis de conduire, la carte rose, l’assurance automobile et l’attestation de contrôle technique. La vérification minutieuse des phares, des clignotants et des essuie-glaces est aussi de mise. Contrairement aux véhicules des particuliers, les bus de transport en commun semblent ne pas être inquiétés. Ce qui intrigue plus d’un vu leur état délabré: des phares inexistants pour la plupart, des bidons qui ont remplacé les réservoirs à essence, des sièges usés et des pare-brise « brisés ».
Un contrôle de deux poids deux mesures selon certains
Jacques, un habitant de Gihosha qui emprunte souvent le boulevard Mwezi Gisabo se dit indigné. Il s’est vu refuser de continuer sa route après un contrôle routier au niveau du pont de la République. Pour cause, son assurance automobile est arrivée à expiration il y a de cela une semaine. « On a dû me coller une contravention alors que des bus en piteux état, sans phares ni rétroviseurs passaient sans problème », confie-t-il en colère.
Sans contrôle routier régulier et efficace, les passagers sont de plus en plus exposés aux accidents. Des bus qui prennent feu en pleine circulation, des accidents dus aux problèmes techniques sont monnaie courante en Mairie de Bujumbura. A qui incombe la responsabilité de tous ces désagréments? Qui devraient payer les pots cassés ? Autant de questions auxquelles la rédaction de Burundi Eco tentera de trouver des éclaircissements dans les prochaines éditions.
il est grand temps pour ces Hiace et autres vehicules de transports qu’on appelerait Imbabura d’etre bani dans la ville.