Santé

Ces maladies négligées dont les conséquences sont dévastatrices

Au Burundi, les maladies tropicales négligées sont une réalité. Au moins six pathologies ont été déjà observées. Le point commun est que leur impact est dévastateur sur les communautés défavorisées avec des conséquences dévastatrices sur la santé, la société et l’économie    

L’Organisation Mondiale de la Santé dénombre 20 maladies tropicales négligées (MTN). Au Burundi, environ 6 maladies de ce genre se sont déjà manifestées. Ce sont entre autres les helminthiases, l’onchocercose (cécité des rivières), la schistosomiase ou la bilharziose, le trachome, la lèpre, a fait savoir Dr Victor Bucumi, directeur du programme en charge de ces maladies. Non traitées, les complications de ces maladies sont difficiles à gérer et peuvent même emporter la vie des gens.

Selon lui, le vocable négligé vient du fait que ces maladies sont négligées d’abord par les personnes qu’en souffrent. « Au début, les gens pensent que ce sont des troubles simples et recourent à l’automédication ou aux guérisseurs traditionnels ». Elles sont ensuite négligées par les pouvoirs publics qui n’investissent pas beaucoup dans la prise en charge ou le traitement de ces maladies. Ces maladies sont encore négligées par les soignants. Elles ne sont pas bien diagnostiquées, bien traités.

Six MTN se sont déjà manifestées au Burundi. Non traitées, les complications de ces maladies sont difficiles à gérer.

Qu’en est-il des MTN au Burundi ?

Dr Bucumi cite en premier lieu les helminthiases (Inzoka zo munda en Kirundi) transmises par le sol ou geohelminthiases regroupant l’ascaridiase, l’ankylostomiase et la trichocéphalose. Ce sont généralement des vers intestinaux. Ces maladies existent sur presque tout le territoire national.

Vous constaterez des enfants qui s’absentent à l’école prétextant qu’ils ont des maux de ventre ou qui ont des ventres ballonnés, avec des troubles digestifs. Non traitées ces maladies évoluent vers des complications pouvant conduire à des occlusions intestinales. Les personnes atteintes sont toujours faibles et ne sont pas productives. Donc cela va influer sur l’économie des ménages et du pays.

La deuxième maladie est l’onchocercose (Urukushi). Cette maladie se transmet par des piqûres de simulies (mouches noires) infectées. Cette maladie présente des lésions sur la peau. « Au début, la personne contaminée va gratter sa peau avec même des objets. A la longue, la peau peut être déformée (sous forme de peau de lézard) ».

Avec l’évolution de la maladie, les nerfs peuvent être atteints entraînant par la suite une cécité qu’on appelle la cécité des rivières. « Cette cécité est irréversible. La personne ne pourra jamais retrouver sa vue. C’est la complication la plus redoutable ». Elle s’observe dans la plaine de l’Imbo et dans la dépression de Kumoso, mais aussi dans les plateaux centraux, précise le directeur du programme de lutte contre les MTN.

La troisième maladie est la schistosomiase ou la bilharziose qui est une infection parasitaire. Dans ce cas, le parasite pénètre par la peau, donc une pénétration cutanée surtout pour les gens qui travaillent dans les eaux stagnantes, notamment les cultivateurs du riz. La maladie peut aussi être observée dans les eaux des lacs. Lors du passage dans ces eaux, le parasite pénètre dans la peau et va migrer vers les organes internes, notamment le foie, la vessie, etc. Au stade des complications, on peut avoir une augmentation du volume du foie ou de la rate. Quand la vessie est attaquée, les gens urinent du sang, explique Dr Bucumi. Les provinces les plus touchées par cette maladie sont Bubanza dans le districts sanitaire Mpanda, et Makamba à Nyanza lac.

La lèpre (Imibembe) est une autre MTN qui se manifeste au Burundi. Elle s’observe dans les provinces de Cibitoke, Bubanza, Rumonge, Makamba, Rutana, etc. Une fois non traitée, la maladie peut rendre la personne atteinte handicapée avec parfois des opérations de chirurgie pour les organes touchés. Les cas de lèpre étaient estimés à 462 en 2021 contre 405 en 2020 selon les données du programme en charge de la lutte de cette maladie.

La cinquième MTN qui existe au Burundi est le trachome (Uburire). Il est dû à une infection oculaire par une bactérie. L’infection se transmet par contact entre les personnes (mains, vêtements, draps) et par les mouches qui ont été en contact avec l’écoulement oculaire des personnes infectées.  Si elle n’est pas traitée à temps, cette maladie peut évoluer vers la cécité. Elle s’observe dans les provinces de Karusi, Muyinga et Rutana. Cette maladie est en train d’être éradiquée, indique le directeur du programme de lutte contre les MTN affirmant que sa présence est très faible. Les autres MTN sont l’Eléphantiasis (Imihini), la rage, etc.

Selon Dr Victor Bucumi, la lutte contre maladies est menée selon les régions.

Consulter le personnel médical à temps

Dr Victor Bucumi recommande aux personnes qui constatent des signes inhabituels sur leurs corps de consulter le personnel médical.

Il précise que le programme de lutte contre les MTN travaille en collaboration avec les partenaires au développement pour diagnostiquer à temps les gens présentant des risques d’attraper ces maladies. Il y a également la mise en place des programmes de prévention et de prise en charge de ces maladies, notamment l’organisation des campagnes de sensibilisation et de traitement de masse.

Selon l’OMS, un milliard de personnes sont touchées par les MTN dans le monde.

A propos de l'auteur

Bruce Habarugira.

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