Développement

Marché de Ruziba : De nombreuses échoppes restent cadenassées

Deux ans après l’ouverture du marché de Ruziba, pas mal d’échoppes restent inoccupées, non fonctionnelles. Elles sont cadenassées, faute de clients, selon les commerçants. Néanmoins, la situation n’est pas la même au marché Ngagara II dénommé COTEBU depuis qu’elle a été réorganisée. Les détails dans ce numéro

Mardi, le 19 janvier 2021. Il est 11h du matin. Nous débarquons au marché de Ruziba. C’est dans la zone Kanyosha de la commune Muha en Mairie de Bujumbura. Le parking se trouvant devant ce marché est quasiment vide. Pas de monde. Pas de voitures. Quelques minutes plus tard, une voiture de marque Probox arrive. Elle contient des poissons en provenance de la province de Rumonge. Elle est pleine de caisses de poissons. Les portefaix se pressent pour porter les caisses de poissons.

A l’entrée du marché, tout semble normal. Les produits halieutiques sont abondants. Dans le hangar en bas, des tables sur lesquelles sont étalés les Ndangalas secs et des poissons pliés en deux et fumés s’observent. De nombreuses tables d’ailleurs. C’est en grande partie les femmes qui les vendent. Le prix d’un kilo de Ndagalas se négocie entre 15 et 18 mille francs burundais. Les Ndagalas sont en abondance de nos jours, précise une vendeuse de fretins sur place. Mais ce n’est pas toujours le cas.

Deux ans après l’ouverture du marché de Ruziba, pas mal d’échoppes restent non fonctionnelles.

De l’autre côté, dans le hangar en haut, des stands de poissons fraîchement sorti du lac Tanganyika dont certains sont encore vivants, des Ndangala frais. Ils sont également en abondances. Le lac a souri, dit-on. Les prix varient selon les espèces des poissons.  Les clients se pressent à négocier les prix et à acheter.

De l’autre côté des hangars, toutes les échoppes sont bien construites. Certaines échoppes sont ouvertes et fonctionnelles mais, à notre grande surprise d’autres sont fermées, bien cadenassées. Un nombre non négligeable d’ailleurs.

Les clients viennent à compte-gouttes

Les commerçants  rencontrés à ce marché font savoir que celui-ci fait face au manque de clients. Ils indiquent que ce marché est peu fréquenté. Pas de clients.  Joselyne Niyomwungere  vend des objets ménagers (assiettes, seaux, casseroles, etc.). Elle vient de passer 5 mois dans ce marché. Elle affirme qu’elle peut passer toute une journée sans vendre aucun objet. « Pendant le mois de janvier ou au moment de la rentrée scolaire, nous ne gagnons presque rien. Parfois, nous rentrons mains vides ».  Selon elle, les commerçants qui ont des clients sont ceux dont les échoppes se trouvent à l’extrémité du marché.

Un autre commerçant évoque la pauvreté qui sévit dans les familles environnantes. Ce marché est fréquenté par la population environnante, qui, selon lui, a des moyens limités, donc ne peut pas acheter de grandes quantités de marchandises. Il trouve que les clients du centre-ville ne viennent pas s’approvisionner au marché de Ruziba. Ce sont seulement ceux du nouveau quartier de Nyabugete qui viennent y acheter des denrées alimentaires. Ils  achètent seulement  les fruits et les légumes. Ce marché est beaucoup fréquenté par les clients qui viennent des collines environnantes : Kabezi, Burima, Nyamaboko, etc. Et d’ajouter que ces derniers ont un pouvoir d’achat limité.

Le marché de Ruziba est beaucoup frequenté par les populations des collines environnantes.

D’autres commerçants ajoutent également qu’elles ont du mal à trouver les clients. Ils s’inquiètent de pouvoir payer les loyers des échoppes et les taxes de la Mairie tous les mois alors qu’ils n’ont pas engrangé de bénéfices. Ces commerçants indiquent qu’ils vont quitter ce marché dans les jours à venir si la donne ne change pas.

Au niveau de la Mairie de Bujumbura, on indique que les échoppes sont toutes louées ou données en location par les commerçants. Une réunion des autorités de la Mairie avec ces commerçants est en préparation pour s’enquérir de la situation et prendre les mesures nécessaires.

Pour rappel, l’Union Européenne a débloqué 5 millions d’euros pour la réhabilitation de sept marchés en Mairie de Bujumbura. Le marché de Ruziba a, à lui seul, coûté à peu près 1 million d’euros.  Ce dernier contient plus de 600 places, une chambre froide et trois hangars. Chaque mois, la Mairie de Bujumbura collecte plus de 10 millions de francs burundais de recettes provenant de ce marché. Les recettes diffèrent selon la grandeur des échoppes. Il y a des commerçants qui paient  8000 Fbu, 10000Fbu, 15 000 Fbu, 20 000 FBu, 30 000FBu, 35 000Fbu.

La situation n’est pas la même au marché Ngagara  II

Nonobstant, depuis que le marché de Ngagara II connu sous le nom de COTEBU a été réorganisé,  les activités vont bon train, indique Aimable Nduwayo, commissaire de ce marché. Selon lui,  les commerçants occupent les stands du jour au jour pour exercer leurs activités génératrices de revenus. Sur autour de 1500 stands dont disposent le marché de Ngagara II, il ne reste que 300 stands qui ne sont pas occupés. Chaque échoppe paie 30 000 FBu par mois et la mini-échoppe 25 000 FBu. Pour ceux qui ont des tables, chacun paie 200 FBu par jour. Et d’ajouter les stands  qui paient 10 000 FBu par mois.

Depuis que ce marché a changé de look, Nduwayo fait savoir que les recettes qu’il gère vont crescendo. En 2019,  un montant estimé à plus de 150 millions de FBu a été collecté. En 2020, on a enregistré des recettes estimées à plus de 262 millions de FBu. Une fois que tous les stands seront occupés, on compte collecter pas moins de 50 millions de FBu par mois.

Aimable Nduwayo, commissaire du marché de Ngagara II : «Sur autour de 1500 stands dont disposent le marché de Ngagara II, il ne reste que 300 stands qui ne sont pas occupés».

Ce qui a été fait pour aboutir à ces résultats

Pour aboutir à ces résultats, Nduwayo fait savoir qu’il a travaillé en collaboration avec les commerçants. Dès qu’il a été nommé commissaire de ce marché, celui-ci était doté d’une seule allée qui avait deux entrées. En concertation avec les commerçants, on a tracé six autres allées pour faciliter le mouvement des clients à l’intérieur du marché. De plus, on a subdivisé le marché selon les produits disponibles. Chaque produit a sa place : les légumes ont leur place, les habits aussi, etc.  On ne les mélange pas. Il est interdit d’installer des stands au milieu des allées dans l’objectif de faciliter la circulation des gens à l’intérieur du marché. C’est aussi pour faciliter le passage des véhicules anti-incendie en cas d’incendie.

Actuellement, les commerçants du marché de COTEBU qui se sont entretenus avec Burundi éco font savoir qu’il y a une affluence massive des clients dans ce marché. Et cela pour plusieurs raisons. Selon Jacqueline Kaneza, commerçante des fruits à ce marché, les clients venaient à compte gouttes suite a l’absence des allées à l’intérieur du marché. Auparavant, elle ne parvenait pas à écouler un sac de fruits. Actuellement, elle parvient à vendre quatre sacs de fruits.

D’après les informations recueillies sur place, le déménagement des bus de la Gare du Nord vers le marché COTEBU a attiré la clientèle au marché Cotebu. « Je suis satisfait, car il y a plus de clients qu’auparavant. La situation est plus ou moins bonne, car beaucoup de gens ont tendance à le fréquenter plus que celui de «Bujumbura City Market », indique pierre Claver, Ndarugirire, commerçant des habits.

Selon lui, l’affluence vers le marché de Ngagara II est justifié par le fait qu’il existe à cet endroit plusieurs bus de transport en commun qui embarquent et débarquent les passagers à destination du centre-ville et de l’intérieur du pays. Donc, les vendeurs cherchent toujours les lieux les plus mouvementés en espérant vendre plus.

Auparavant, le mouvement de clients était timide, surtout dans les stands du marché de COTEBU. La différence s’observait surtout à ses alentours. Le mouvement des gens était dynamique. Il s’y observait un effectif non négligeable de vendeurs de fruits ou de légumes. D’autres étalaient leurs marchandises par terre en attendant les clients. A l’intérieur du marché, les commerçants se lamentaient du fait que les clients venaient à compte-gouttes.

Notons qu’on compte élever la hauteur du marché de Ngagara II pour combattre la chaleur qui constitue une menace pour les commerçants de certains produits comme les fruits et les légumes.

A propos de l'auteur

Bruce Habarugira.

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