Même si la quantité du miel produite au Burundi n’est pas suffisante, l’offre est probablement supérieure à la demande, car ce produit ne s’écoule pas très bien sur le marché. Pour y remédier, certains producteurs misent sur l’exportation. Malheureusement, le BBN ne suit pas la même cadence pour certifier le miel burundais
« En 2016, après mes études universitaires, j’ai pensé à mettre en place une chose qui rassemblerait les apiculteurs ; d’où la naissance de Honey Trade Global (HTG). L’objectif principal de cette société est d’accompagner les apiculteurs pour qu’ils produisent du miel de qualité et puissent avoir où le vendre à un bon prix », indique Ir Yves Niyongabo, directeur général de la société HTG basée au chef-lieu de la province de Kayanza.
Au départ, M. Niyongabo a approché les apiculteurs de la commune de Kayanza. Ensuite, il a effectué des tournées dans les autres communes qui composent la province de Kayanza et a organisé beaucoup de réunions à l’endroit des apiculteurs de ces entités. Dans un premier temps, certains d’entre eux ne comprenaient pas le projet, mais petit à petit cela a bien marché. Lors des échanges avec les apiculteurs, il s’est rendu compte des défis auxquels ils font face dont le manque de formation, le manque de matériels apicoles modernes et le manque de marché pour leurs produits apicoles. Par ailleurs, personne ne les soutenait.

Avec l’appui de PRODEFI, Honey Trade Global accompagne les apiculteurs en leur donnant des matériels apicoles modernes.
Coup de pouce de PRODEFI
En 2017, le Programme de Développement des Filières (PRODEFI) financé par le FIDA, a appuyé les projets de HTG. Il a accepté de relever les défis que les apiculteurs rencontrent dans leur métier. En conséquence, PRODEFI leur a octroyé les matériels dont ils avaient besoin en urgence tels que des maturateurs en acier inoxydable, un défigeur et un extracteur.
En 2018, PRODEFI a offert 200 ruches modernes aux jeunes apiculteurs des différentes communes de la province Kayanza. Ces jeunes ont été formés par HTG. Il a également construit quatre mielleries gérées par cette société dans les communes de Muruta, Matongo, Butaganzwa et Muhanga ainsi que leurs équipements.
Même si cette société donne des ruches modernes et d’autres équipements apicoles aux apiculteurs, le miel que ces derniers produisent leur appartient. Simplement, ils le vendent chez HTG à 5 000 FBu le kilo (à l’état brut) et deviennent des fournisseurs potentiels. Grâce à ce partenariat, HTG a produit 1,8 tonnes de miel en 2017, 2,4 tonnes de miel en 2018, 3,1 tonnes de miel en 2019, et 2,8 tonnes de miel en 2020.
Les bénéficiaires s’en réjouissent
« Honey Trade Global nous a réunis dans des coopératives d’apiculteurs. Aujourd’hui, nous avons un marché de miel à bon prix quel que soit la quantité. Cette société nous a formés également en vue de produire du miel pur », précise David Dusabumukama, un apiculteur de la commune Muruta.
Corneille Nshimirimana, un apiculteur de la commune Butaganzwa abonde dans le même sens. Honey Trade Global, indique-t-il, est un client potentiel des apiculteurs. Cette société lui a donné aussi des ruches modernes et d’autres équipements apicoles dont il a besoin dans ce métier.
Au Burundi, le marché du miel n’est pas dynamique
Le miel collecté dans les mielleries est acheminé vers le siège social de HTG pour être stocké avant d’être mis sur le marché, principalement dans les alimentations de Kayanza et celles de la ville de Bujumbura. Mais le stock ne s’écoule pas assez rapidement parce qu’il y a trop de concurrents dans ce secteur et peu de consommateurs.
A titre d’illustration, une période de 9 à 12 mois est nécessaire pour écouler une tonne de miel.
Comme le marché local du miel n’est pas dynamique, HTG a pensé au marché international. En 2020, M. Niyongabo s’est rendu aux Emirats arabes unis (EAU) à la recherche des clients de taille. Par conséquent, en juillet 2021, il a eu une commande de 25 tonnes de miel multiflore avec deux conditions importantes : le miel doit être à 100 % original et jouir d’une certification nationale ou régionale.
La certification cause toujours problème
Selon M. Niyongabo, le fait de réunir une telle quantité exige un travail acharné. L’équipe de HTG travaille d’arrache-pied pour collecter le maximum de miel possible. Elle a collecté le miel même dans d’autres provinces comme Bubanza, Cibitoke, Karusi, etc. Mais la certification fait toujours défaut.
HTG a commencé le processus de certification en juin 2019. M. Niyongabo a payé tous les frais exigés mais, malheureusement, rien n’est fait dans les meilleurs délais. Comme HTG avait une commande urgente, elle a opté pour une certification expresse au mois d’août 2021. L’équipe du Bureau Burundais de Normalisation et Contrôle de la Qualité (BBN) s’est enfin rendue sur place le 19 octobre 2021 pour prélever les échantillons. HTG attend toujours les résultats. Malgré tout, les 25 tonnes de commande de miel devraient arriver à Dubaï avant la fin du mois d’octobre 2021 sans oublier que cela nécessite une durée de deux à trois semaines de transport. En l’absence de cette fameuse certification, ce deal risque de tomber à l’eau.
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