En 2017, la marie de Bujumbura a entamé un vaste projet de réhabilitation et de construction des marchés. Cela sur financement de l’Union Européenne. Les marchés réhabilités sont entre autres : les marchés de Kinama, de Jabe, de Ngagara, de Kanyosha, de Musaga et celui de Kinindo. Le marché de Ruziba a été nouvellement construit. L’enveloppe allouée aux travaux était de 5 millions d’euros, soit 9,6 milliards de FBu (taux de change officiel). C’est un projet qui a été initié pour atténuer les conséquences de l’incendie qui a calciné le marché central de Bujumbura en janvier 2013.

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Deux ans après la réception définitive de ces marchés, ces derniers connaissent des moments sombres. L’attribution des stands a fait couler beaucoup d’encre et de salive. Les commerçants dénoncent la non transparence. La construction des échoppes a commencé timidement. Pour le moment, le fonctionnement de ces marchés est relatif. Les marchés de Jabe et Ngagara ne sont pas animés. Les clients viennent à compte-gouttes. Les échoppes non opérationnelles restent cadenasser. Les occupants ont décidé de mettre la clé sous la porte faute de clients.
Quel paradoxe ! Dans d’autres régions, les opérateurs économiques réclament la construction des marchés modernes alors qu’en mairie de Bujumbura, les marchés sont moribonds. Les raisons sont multiples. La réouverture de ces marchés et la construction des échoppes a pris du retard. Par ailleurs, les commerçants ont préféré migrer vers les autres marchés où l’activité commerciale est florissante notamment, Bujumbura City Market dit « Chez Sion » et le marché de Ruvumera. La gestion de ces marchés pose problème. Les stands ont été morcelés pour maximiser les recettes municipales. Par conséquent, la plupart d’entre eux ne dépassent pas une superficie d’un mètre carré.
Dans ces conditions, il est difficile voire impossible d’y exercer les activités commerciales. L’autre facteur qui entre en jeu est la crise économique que traverse notre pays. Les consommateurs adaptent les achats en fonction des besoins et des revenus. Ils retardent les achats de certains articles comme les articles de luxe (habits, chaussures, etc.). La préoccupation majeure est d’avoir de quoi mettre sous la dent. La satisfaction des autres besoins est secondaire. Ce qui justifie en partie la faible affluence au niveau des grands marchés de la capitale économique. Les alimentations, les boutiques et les petits marchés qui pullulent dans les quartiers jouent en défaveur des commerçants opérant dans les marchés précités.
De plus, le pouvoir d’achat de la population se détériore progressivement. Les fonctionnaires peinent à joindre les deux bouts du mois. Le surendettement revient parfois dans les conversations. Le dysfonctionnement des marchés réhabilités est peut-être une partie émergée de l’iceberg. La crise économique frappe de plein fouet les ménages. Ceux-ci se passent de certaines dépenses sous contrainte du budget. Rien n’est moins sûr que cette crise s’estompe dans un contexte où le monde entier plonge dans une crise économique induite par la pandémie du Coronavirus. Au niveau local, des mesures d’atténuation des effets de la Covid-19 s’avèrent nécessaires. En ce qui concerne le dysfonctionnement des marchés réhabilités, toutes les parties prenantes doivent sursoir sur cette question pour les redynamiser. Dans le cas contraire, certains d’entre eux risquent de fermer définitivement les portes. Ce qui occasionnera une chute sensible des taxes municipales.
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