Etre mécanicien d’un avion exige certaines qualifications. Pour avoir ces qualifications, on doit fréquenter l’école aéronautique qui est trop chère et obtenir des points distinctifs pendant les examens. Les écoles aéronautiques ne sont pas encore disponibles dans le pays. Des bourses d’études doivent être octroyées dans le cadre de la coopération bilatérale. Un mécanicien de maintenance aéronautique en retraite nous fait le point
Félix Nyandwi, un mécanicien de maintenance aéronautique père de 4 enfants a deux spécialités. La première, selon ce sexagénaire, est l’avionique (équipements électroniques, informatiques et électriques utilisés pour piloter l’avion : radios communication et navigation…) tandis que la deuxième est la mécanique.
Pour lui, l’école aéronautique est trop chère. « Ce n’est pas n’importe qui qui peut fréquenter l’école aéronautique », annonce-t-il. M.Nyandwi rappelle qu’avec la coopération bilatérale, des bourses d’études ont été octroyées pour aller étudier l’école aéronautique en France, en Grèce, en Russie, en Algérie et en Somalie. Ancien élève de l’Ecole des Sous-Officiers (ESO), la formation qu’il a bénéficiée lui a valu un brevet d’électronicien en juillet 1983.
« En novembre 1984, nous avons reçu un brevet dans la spécialité de mécanique des matériels Radios en France. En juillet 1988, nous avons reçu un brevet dans la spécialité radio/Bord en Algérie tandis qu’en mai 2005, nous avons obtenu une licence en maintenance Falcon 50 au Bourget (domaine d’aviation d’affaire) en France. Cela après avoir eu 93% à l’examen », indique M.Nyandwi avant de rappeler qu’avoir une note en dessous de 75% à l’examen était sanctionné par une exclusion de l’école aéronautique. Et de renchérir : « En novembre 2015, nous avons décroché un certificat en mécanique MA60 à Beijing en Chine ».

Normalement, on ne touche pas sur un avion lorsqu’on n’est pas qualifié en la matière. Cela car on doit signer tout acte posé sur un avion.
Circuit connu
Le mécanicien de maintenance aéronautique informe que les formateurs proviennent des constructeurs de l’avion ou des maisons agréées. «La qualification doit être reconnue par l’Autorité de l’Aviation Civile du Burundi (AACB)», fait remarquer M.Nyandwi.
Pour lui, on ne touche pas sur un avion lorsqu’on n’est pas qualifié en la matière. Cela, car on doit signer tout acte posé sur un avion.
« Les formés en mécanique de maintenance aéronautique doivent bénéficier d’une documentation fouillée. Cela en plus de la formation. La documentation dans la mécanique aéronautique concerne par exemple comment faire le dépannage d’un avion, comment est construit l’avion, comment se passe les visites périodiques d’un avion… », signale-t-il.
M.Nyandwi indique qu’il faut vérifier régulièrement que l’avion est en état de vol. En cas de panne, explique-t-il, le mécanicien écrit et signe cela.
Facilités de trouver de l’emploi
M.Nyandwi rappelle que les lauréats de l’école aéronautique ne peinent pas à obtenir de l’emploi. Ceux-ci sont orientés dans cette école dans le cadre de la coopération et sur des programmes précis.
Il rappelle qu’il a pensionné dans le domaine militaire en 2001. Ce qui ne l’a pas empêché à continuer à prester comme mécanicien de maintenance aéronautique en tant que militaire réserviste.
« Les spécialistes en la matière n’étaient pas nombreux. Nous avons profité de cette situation pour signer des réengagements avec une année renouvelable », certifie M.Nyandwi avant d’ajouter qu’en 2006, il a été démobilisé. Toutefois, précise-t-il, nous avons continué à pratiquer notre métier en tant que travailleur civil militaire (TCM) jusqu’en 2008. En mai 2008, M.Nyandwi a été engagé à Air Burundi.
Il prestait comme mécanicien de MA60 jusqu’en 2019 quand il est parti à la retraite. M.Nyandwi tranquillise que c’est rare qu’un avion subisse régulièrement des accidents. Il en est de même des pannes au moment du vol, car les parties les plus nécessiteuses ont trois circuits de réparation. A défaut d’un circuit normal par exemple, on se rabat sur le circuit secondaire… Il avoue enfin que tout ce qui est en rapport avec l’avion est cher. « Même le simulateur (appareil permettant de représenter artificiellement le fonctionnement réel de l’avion) a une valeur supérieure à celui de l’appareil volant », conclut-il.
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