Le manque de toilettes publiques est l’une des causes de l’insalubrité en Mairie de Bujumbura. Dans certains coins, des odeurs nauséabondes se font sentir suite à des soulards qui se soulagent n’importe où. Les habitants de la Mairie exigent la construction des toilettes publiques et la réhabilitation de celles déjà existantes

Au marché dit « Cotebu », la proprété des sanitaires reste à désirer
Il est 10h30 au marché dit «Cotebu». Un lieu grouillant de monde surtout au parking des bus allant à l’intérieur du pays. On pourrait se demander où autant de gens se soulagent. Seulement 10 latrines, dont cinq pour les hommes et cinq pour les femmes. Pour y accéder, il faut payer 200 FBu. « A voir l’effectif de ceux qui les fréquentent, il est difficile de bien les entretenir. Chacun les utilise comme il veut. Ce qui n’est pas sans conséquence », indique une dame chargée de collecter l’argent postée devant ces latrines. L’eau ne coule plus, il faut puiser de l’eau qui se trouve dehors à quelques mètres de la porte. L’état de ces sanitaires est déplorable.
A la gare routière des bus menant vers l’intérieur du pays, tout près de la rivière Ntahangwa, chaque minute, on voit des personnes qui vont uriner dans le canal qui évacue l’eau venant du quartier de Kigobe. Les personnes rencontrées à cet endroit se posent des questions sur la destination de ces déchets et sur les conséquences qui peuvent surgir sur la santé de la population. Les personnes qui fréquentent ces milieux se disent préoccupées par l’absence des latrines surtout ces derniers temps où le choléra fait parler d’elle dans la Mairie de Bujumbura.
Ce même constat d’insalubrité est observé au niveau des toilettes des établissements publics tels que les écoles, les universités, les centres sportifs, les hôpitaux, les administrations et les gares routières et aussi au niveau d’un bon nombre d’établissements privés notamment les cafés, les restaurants et les centres commerciaux. Les toilettes publiques ne sont pas en grand nombre, et celles existantes restent insuffisantes à voir les besoins en assainissement de base. Cependant, l’utilisation de celles déjà existantes pose aussi un problème d’éducation communautaire. Certaines toilettes publiques existantes sont confiées à des gestionnaires privés. Pour les autres, la propreté laisse à désirer

A l’ECOFO Gasenyi I, il y a des latrines bien aménagées et entretenues
Tout n’est pas obscur…
Malgré l’insalubrité observées dans les établissements scolaires, une amélioration s’observe dans une des écoles de la Mairie de Bujumbura. A l’ECOFO Gasenyi I, il y a des latrines bien aménagées et entretenues. Ces dernières ont été construites grâce à l’appui de l’Unicef et Handicap International. Un hic, cinq blocs sont réservés aux filles pour leur intimité et une autre latrine est destinée exclusivement aux élèves vivant avec un handicap. « Nous avons remarqué que les filles avaient du mal à rester à l’école pendant leurs périodes menstruelles. Elles s’organisent par classes pour entretenir ces sanitaires. Avec ces latrines leur réservées, l’absentéisme a sensiblement diminué », indique Désiré Ndayiziga, directeur de cette école.
Des chiffres pour illustrer l’ampleur du manque de latrines
Selon le rapport de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) sur l’assainissement, en 2017, 31% de la population mondiale (2,4 milliards de personnes) avait accès à des installations d’assainissement privées raccordées dont les eaux usées qui sont traitées. 14% de la population mondiale (1 milliard de personnes) utilisaient des toilettes ou des latrines permettant l’élimination des excréta sur place. 74% de la population mondiale (5,5 milliards de personnes) avaient accès au moins à une installation d’assainissement de base. Quelque 2,0 milliards de personnes ne disposent toujours pas de toilettes ou de latrines. Parmi elles, 673 millions défèquent à l’air libre. Par exemple dans les caniveaux, derrière les buissons ou dans des plans d’eau.
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