Pour mettre en place une compagnie aérienne les exigences sont tant nationales qu’internationales. Evidemment, le capital n’est pas à négliger et l’investissement s’étend sur le long terme
Plus de 10 ans viennent de s’écouler sans que le pays ait une compagnie aérienne. Cependant, l’Association Internationale du Transport Aérien (IATA) mesure l’impact du transport aérien sur l’économie en trois manières. Elle cite les emplois et les dépenses générés par les compagnies aériennes et leur chaîne d’approvisionnement, les flux des échanges commerciaux, du tourisme et des investissements découlant des usagers de toutes les compagnies aériennes opérant dans le pays ainsi que des liaisons de ville à ville qui rendent ces flux possibles.
Une lueur d’espoir vient donc de naître au Burundi. Cela treize ans après l’arrêt des opérations en septembre 2009 d’Air Burundi, la compagnie nationale. Celle-ci avait un unique avion, un Beechcraft 1900. En février dernier, une compagnie aérienne dénommée « Burundi Airlines » a vu le jour. Ce résultat de la fusion de la Société Burundaise de Gestion des Entrepôts et Assistance des Avions en Escale (SOBUGEA) et d’Air Burundi a un capital social de 15 milliards de FBu, soit plus de 7, 5 millions USD.

Pour démarrer une compagnie aérienne, on doit détenir le certificat de contrôle aérien, mettre en place un groupe d’experts internationaux de l’aviation civile, une commission nationale des techniciens…
Les exigences en disent long
Les professionnels du transport aérien indiquent que pour démarrer une compagnie aérienne, on doit détenir le certificat de contrôle aérien, mettre en place un groupe d’experts internationaux de l’aviation civile, une commission nationale des techniciens… Ils reviennent également sur le prix des aéronefs estimés en milliards de FBu, l’entretien, le stationnement, les ingénieurs, le staff, les lignes, le carburant, les pilotes…
Selon le code de l’aviation civile du Burundi, il est interdit par exemple d’exploiter au Burundi un aéronef civil non immatriculé au Burundi ou dans un autre Etat.
« Il est également interdit d’exploiter au Burundi un aéronef non muni d’un certificat de navigabilité en vigueur délivré par l’Autorité de l’Aviation Civile ou délivré en vertu des lois d’un autre Etat », lit-on dans le code. Et de continuer : « Un exploitant ne peut assurer des vols de transport commercial au Burundi que s’il détient un certificat d’exploitant aérien en état de validité » …
Afra Airways quatre après ?
La compagnie Afra Airways est venue après l’échec de la certification du Xian MA-60 donné par la Chine en 2013 à Air Burundi.
« Afra Airways était une compagnie aérienne de droit burundais avec un capital espagnol », a précisé Manuel Pereira, DG d’Afra Airways dans une interview accordée à un média local en octobre 2016. C’était lors de la formation des hôtesses de l’air.
Créée en 2016, AFRAAIR allait mettre en service des avions de type Boeing 737, série classique, de 148 places, en version touriste et 8 business et 136 touristes en version deux classes. Chacun devrait être basé à l’aéroport International Melchior Ndadaye. Ces avions allaient desservir les lignes régionales de Bujumbura vers les directions, Entebbe, Nairobi, Dar-es-Salaam, Kilimandjaro, Kinshasa, Brazzaville, Lubumbashi, Lusaka, Harare, Johanesbourg.
« La compagnie attend d’être certifiée le plus tôt possible. 90 jours après la certification, c’est-à-dire au premier trimestre 2017, la compagnie compte commencer ses activités conformément aux normes de l’Organisation de l’Aviation Civile Internationale (OACI) et de l’Association Internationale du Transport Aérien (IATA), a fait remarquer M. Manuel Pereira.
Après l’incorporation d’autres aéronefs, la compagnie allait desservir d’autres villes.
Difficile fonctionnement des compagnies aériennes dans la sous-région
Une des compagnies de la sous-région veut ouvrir sa ligne vers New York.
Pourtant, la compagnie est estimée non viable. Elle est qualifiée d’incapable de générer des bénéfices plus de 10 ans après sa création (en 2009). Depuis 2016 jusqu’à 2019, le gouvernement a subventionné la compagnie successivement par 53 millions USD (2016), 98 millions USD (2017), 111 millions USD (2018) et 143 millions USD (2019).
Au 30 Juin 2019, la compagnie avait contracté des prêts d’un montant de 26 millions USD envers l’Etat et plus de 243 millions USD envers des institutions financières privées. Parmi ces 243 millions USD à rembourser aux institutions financières privées, 150 millions USD ont été levés lors de l’émission de bons du Trésor à la Bourse de Londres. Le montant total de l’émission de bons du Trésor en 2019 avait totalisé 400 millions USD.
Les compagnies aériennes opérant au Burundi sont actuellement Brussels Airlines, Ethiopian Airlines, Kenya Airways, Rwandair et Uganda Airlines.
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